Par Jacques Girault
Né le 13 décembre 1926 à Paris (XIVe arr.), mort le 17 août 2021 à Paris (XIIIe arr) ; professeur ; résistant ; militant syndicaliste (SNES) ; militant communiste du Calvados et de Paris.
Yvan (prénom écrit souvent Ivan) Denys était le fils d’un ferblantier, natif de Suisse comme sa mère (dont le père, militaire, décéda de la grippe espagnole), dactylographe, devenue secrétaire de direction. Ils habitaient dans le XIXe arrondissement et lui donnèrent une brève éducation religieuse.
Élève d’Edmond Lablénie au lycée Janson de Sailly à Paris, il participa à la manifestation du 11 novembre 1940 contre l’occupation allemande. En 1943, il était responsable de la propagande du Front national des étudiants pour les lycées de Paris, en liaison avec le Front national universitaire et son responsable Lablénie. En juillet 1944, il abattit un officier allemand et prit une part active aux combats de la libération de Paris. En 1948, il participa à la création du comité des anciens du 11 novembre 1940 qui organisa des rassemblements annuels à la Sorbonne. Il participa, en Yougoslavie avec les jeunesses communistes internationales, à un chantier de travail pour la construction de chemin de fer.
Agrégé des lettres en 1955, Yvan Denys devint professeur de lettres dans le Calvados (lycée de Bayeux puis lycée Malherbe à Caen). Il se maria en décembre 1950 à Paris (XVIe) avec Rosette Tenenboim, communiste, qui devint conseillère d’orientation. Le couple divorça en 1962. Ils militaient notamment avec plusieurs couples du lycée (Georges et Nicole Le Douarin, Jacques et Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot et Michelle Perrot) contre la guerre d’Algérie. Il était alors le secrétaire de la section (S1) du lycée du Syndicat national de l’enseignement secondaire.
Membre du Parti communiste français depuis 1953, élu au comité de la section communiste de Caen, il entra au comité de la fédération en 1956 et était le secrétaire départemental du Mouvement de la Paix. Muté à Paris en 1957, il ne fut pas réélu par la conférence fédérale du PCF de 1958.
Yvan Denys, devenu professeur de lettres classiques aux lycées Janson de Sailly, obtint les chaires de khâgne du lycée Honoré de Balzac, puis du lycée Paul Valéry (1966-1972 où il enseigna jusqu’à sa retraite. Il resta membre du PCF jusque dans les années 1980.
Il se remaria en janvier 1968 à Brantôme (Dordogne), avec Haydée, Nora, Abramovich Atelman, née en Argentine, fille d’un chirurgien-dentiste en Argentine, médecin, chargée de recherches à l’INSERM (diabète). Naturalisée, elle était divorcée. Ils eurent une fille et un fils. Membre de l’association France-Amérique latine, elle s‘engagea dans l’accueil aux réfugiés sud-américains. Veuf depuis 1982, Yvan Denys se pacsa en 2019 avec une native du Maroc, médecin diabétologue, Fabienne Elgrably.
Retraité, membre actif de l’association France-Amérique latine, il fut guide en Espagne et en Italie pour l’association Clio qui organisait des voyages culturels. Il animait des groupes dans divers lieux comprenant des approches littéraires et musicales. Il participait aux activités artistiques de son fils à la tête du groupe musical Fantazio, avec notamment la création musicale du poème « Booz endormi » de Victor Hugo.
Homologué comme résistant FFI, auteur en 2013 d’un ouvrage autobiographique Lycée résistant, il participa à plusieurs échanges dans les collèges et lycées sur cet acte résistant pour lequel il avait été décoré de la médaille de la Résistance dès la Libération.
Par Jacques Girault
OEUVRE : Lycéen résistant, Paris, Signes et balises, 2013 (autobiographie jusqu’en 1947). — https://www.youtube.com/watch?v=purs_51Z51I , https://www.youtube.com/watch?v=Yg3gfkuKBTA , https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/fantazio-a-carte-blanche-pour-investir-le-tap
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — SHD, Vincennes GR 16 P 175608. —
Notes de son fils transmises à Jacques Girault et à Claude Pennetier. — Notes d’Alain Dalançon et de Michelle Perrot. — Site Internet : http://lesresistances.france3.fr/documentaire-pcb/ivan-denys-fc