DEPARDIEU Cyprien

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, mise à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 9 novembre 1889 à Aubigny-sur-Nère (Cher), mort en déportation le 15 octobre 1942 à Auschwitz (Pologne) ; typographe ; militant communiste du Loiret.

Cyprien Depardieu
Cyprien Depardieu
Cliché fourni par sa petite-fille, Marie-Paule Pivain

Fils d’Eugène Depardieu, charpentier, et de Marie Coco, Cyprien Depardieu travailla dans un moulin à Amilly (Loiret) puis entra comme ouvrier typographe à l’imprimerie Léger de Montargis. Cette ville était, dans les années 1920, un des points forts du communisme dans le Loiret. Depardieu adhéra au Parti communiste en 1921 et fut candidat aux élections législatives du 11 mai 1924. Il recueillit 3 550 suffrages soit 3,5 % des voix des électeurs inscrits. Il s’installa vraisemblablement à Orléans en 1926, car un rapport de police le signale comme contradicteur lors d’une réunion publique socialiste d’Orléans le 27 février 1926.

Il était marié à Marie-Louise Brossard, domestique au moment de son mariage, et père de deux enfants : Marcel Depardieu et Renée.

Vers octobre 1926, il partit pour Chartres (Eure-et-Loir) où il dirigea l’imprimerie coopérative « La Prolétarienne » qui réalisait le journal communiste régional Le Travailleur (Eure-et-Loir, Loiret, Loir-et-Cher), dont il était le gérant. Depardieu assura bientôt le secrétariat du rayon communiste d’Eure-et-Loir et se présenta aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928 dans la première circonscription de Chartres où il obtint 711 voix au premier tour (4,5 % des inscrits) et 203 voix au second (1,3 %). Ses fonctions d’imprimeur-gérant du Travailleur lui valurent d’être condamné à une amende pour injure à l’armée, par un tribunal du Loir-et-Cher. La cour d’appel d’Orléans prononça le jugement définitif : 100 F d’amende et 1 000 F de dommages et intérêts pour diffamation à un adjudant de la garnison de Blois. Conformément aux consignes du Parti communiste, Depardieu refusa de payer. La saisie devait avoir lieu le 29 juin 1929 mais le produit de la vente risquant d’être presque nul, le directeur de la sûreté générale demanda au ministre des Finances, par lettre du 20 juin, de ne pas mettre à exécution la saisie projetée (Arch. Nat. F7/13115).

En 1931, « La Prolétarienne » fut transférée à Orléans et Depardieu emménagea 33 rue de l’Empereur. Il siégeait au bureau de la Région communiste orléanaise comme archiviste - voir Parsal*. Le PC le présenta aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la circonscription de Pithiviers où il recueillit 466 suffrages soit 3 % des voix des électeurs inscrits - voir V. Boédard*.

Il dirigea la "Chorale ouvrière" à Orléans.

Il fut également candidat au conseil général en octobre 1934 dans le canton de Pithiviers et aux élections législatives partielles du 24 mars 1935 dans la première circonscription du Loir-et-Cher (Blois). Il obtint 511 voix au premier tour sur 15 610 suffrages exprimés. Depardieu figura sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (5e position) lors des élections municipales de mai 1935 à Orléans.

En 1939-1940, l’imprimerie La Prolétarienne fut mise sous séquestre puis liquidée. A cette époque sans doute, Depardieu entra dans la clandestinité et la résistance adhérant au Front national pour la libération de la France à sa fondation. Il était responsable du matériel de propagande. Arrêté chez lui à Orléans par la police française en juin 1941 (ou le 23 septembre ou 19 octobre 1941 selon les sources), il fut emprisonné à la prison d’Orléans puis au camp de Compiègne (Oise). Le 6 juillet 1942, les Allemands le déportèrent au camp d’Auschwitz où il mourut quelques mois plus tard.

Il a été reconnu comme "mort pour la France".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22311, notice DEPARDIEU Cyprien par Jean Maitron, Claude Pennetier, mise à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 23 janvier 2021.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, mise à jour par Marie-Cécile Bouju

Cyprien Depardieu
Cyprien Depardieu
Cliché fourni par sa petite-fille, Marie-Paule Pivain
Cyprien Depardieu (à droite) et Marcel, son fils (à l'arrière), dans la cour de la Prolétarienne à Chartres, 13 rue Daniel Boutet.
Cyprien Depardieu (à droite) et Marcel, son fils (à l’arrière), dans la cour de la Prolétarienne à Chartres, 13 rue Daniel Boutet.
PLaque commérorative au 33 rie de l'Empereur à Orléans.
PLaque commérorative au 33 rie de l’Empereur à Orléans.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13082, F7/13106, F7/13115, F7/13129. — Arch. Dép. Loiret, 2 M 110. — Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M, élections. — Le Travailleur, 1926-1935, 1945. — SHD GR 16 P 175717. — Le Progrès de Loir-et-Cher. — Paul Chauvet, La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale, Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 259-260. - Renseignements communiqués par Marie-Paul Pivain, née Venot, sa petite-fille.

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