PHESANS Georges, Marius, Octave

Par Audrey Galicy

Né le 19 avril 1925 à Garlin (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 au champ de tir du Pont-Long à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; sans profession ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

 Georges Phesans
Georges Phesans
Source : Maxime Malompé, "Orage de feu et de sang sur Portet, 3 juillet 1944"

Fils de Jean Henri Phesans charron et de Louise André, Georges Phesans s’opposa vivement à son père qui souhaitait qu’il reprenne la tradition professionnelle familiale. Fatigué du climat tendu, il entra dans la Résistance et rejoignit les rangs de la Brigade Carnot à Portet, à quelques kilomètres de Garlin.
Celle-ci se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées) en juin 1944, en compagnie de 180 camarades, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur. Le chef du détachement, Jean Milleret (« Carnot »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. Chaque groupe était indépendant et avait son propre chef.
A Portet, les hommes logeaient dans les granges, les maisons, les hangars. Selon les témoignages de Pierre Langlade, frère d’un jeune résistant et d’Albert Sturni, jeune alsacien de la brigade, l’indiscipline et le désordre régnaient au sein du groupe Carnot. La plupart des hommes étaient jeunes et sans formation militaire.
Les 1er et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir. Hélas trop tard.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. A 6h00, les Allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, 5 habitants du village furent abattus.
Carnot ordonna le repli vers Viella, village voisin, pour rejoindre une partie de ses hommes, installés la veille au village. Il envoya en reconnaissance Georges Phesans, armé d’un mauser (fusil allemand) et Vildari, armée d’une mitraillette Sten. Les 2 hommes furent attaqués. Georges Phesans tenta de fuir. Mais paralysé par la peur, il ne sut se défendre et se jeta dans un fossé. Mal caché, il fut vite découvert par les Allemands.
Capturé avec une quarantaine de ses camarades, il fut transporté, enfermé et torturé dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmené au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, le chasseur Georges Phesans, 19 ans, fut exécuté à la mitraillette et son corps jeté dans une fosse. Les fosses furent découvertes le 25 août 1944. Son corps fut identifié en novembre 1944. Il fut inhumé par la suite à Garlin.
Il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Garlin (Pyrénées-Atlantiques) ainsi que sur le monument commémoratif de Portet et sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées). Une rue du village de Garlin porte son nom.


Voir Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), champ de tir du Pont-Long, 6 juillet - août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223256, notice PHESANS Georges, Marius, Octave par Audrey Galicy, version mise en ligne le 20 février 2020, dernière modification le 23 mai 2021.

Par Audrey Galicy

 Georges Phesans
Georges Phesans
Source : Maxime Malompé, "Orage de feu et de sang sur Portet, 3 juillet 1944"
Monument aux Morts de Garlin (Pyrénées-Atlantiques)
Monument aux Morts de Garlin (Pyrénées-Atlantiques)
Crédit : Audrey Galicy
Monument aux Morts de Garlin (Pyrénées-Atlantiques)
Monument aux Morts de Garlin (Pyrénées-Atlantiques)
Crédit : Audrey Galicy

SOURCES : Archives départementales Pyrénées-Atlantiques. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès, Tome 1-2, La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007.
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