DEPOUILLY Jean-Marie [DEPOUILLY Jean, dit]

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 22 mai 1883 au Creusot (Saône-et-Loire), mort le 4 février 1949 à Frétoy-le-Château (Oise) ; ouvrier métallurgiste ; militant communiste et syndicaliste de la Seine-et-Oise puis de l’Oise ; syndicaliste condamné à deux ans de prison pour « espionnage » ; maire communiste de Frétoy-le-Château (Oise) de mai 1945 à février 1949.

Fils d’un manœuvre, Jean-Marie Depouilly adhéra au Parti socialiste en 1919 et fut aussitôt élu conseiller municipal de Saint-Cyr-l’École et bientôt désigné comme maire adjoint - voir Ernest Bizet, maire. Il travaillait aux Établissements militaires depuis 1910. À la transformation du Parti communiste sur la base des cellules, il assura le secrétariat du 42e (ou 49e) rayon. La police le signala parmi les délégués au congrès de Lille (20-26 juin 1926).
Les feux de l’actualité se braquèrent sur lui à l’occasion du procès du « réseau Crémet », en juillet 1927. Depouilly, mécanicien à l’Institut aérotechnique de Saint-Cyr était accusé d’avoir encouragé Sergent à fournir des documents sur des expériences en cours. Il aurait en particulier présenté Sergent à Louise Clarac à la station du pont Mirabeau pendant l’automne 1925. Parmi les autres inculpés figuraient Georges Ménétrier, Pierre Dadot et Pierre Provost. Depouilly fut condamné à verser 2 000 francs d’amende et à deux ans de prison ferme.
Le bureau politique réuni le 1er février 1928 décida de le présenter aux élections législatives d’avril 1928 dans la troisième circonscription de Corbeil (Boissy-Saint-Léger, Villeneuve-Saint-Georges) mais Depouilly fut finalement candidat d’amnistie dans la 5e circonscription de Versailles, en lieu et place du député communiste sortant, Ernest Bizet. L’Humanité présenta en ces termes la candidature : « Le Parti communiste plaçant le "complot d’espionnage" sur son véritable terrain, qui est la répression anti-ouvrière, invite les prolétaires de la 5e circonscription de Versailles à manifester sur son nom leur solidarité avec toutes les victimes de la bourgeoisie » (21 avril 1928). Il recueillit au premier tour 3 624 voix sur 17 255 votants et 20 200 inscrits (2 047 voix au socialiste SFIO Robert Morisseau) et au second, 5 363 voix sur 16 233 votants. Sorti de prison en décembre 1928, il fut aussitôt coopté au comité régional communiste. Il s’était marié le 14 octobre 1911 à Garchizy (Nièvre). Son épouse, Joséphine, née en 1885 à Garchizy, avait été employée à la mairie de Saint-Cyr pendant son emprisonnement.
Il fut nommé conseiller municipal de la petite commune de Fretoy-le-Château (Oise) le 30 novembre 1944. Il y était installé comme horticulteur. Il fut élu dès le premier tour en avril 1945 (56 voix sur 96 suffrages exprimés et 107 inscrits). Le PC obtenait (avec le Front national) cinq élus et Jean-Marie Depouilly fut élu maire en mai 1945 avec sept voix sur dix votants. Il fut tête de liste communiste en novembre 1946 dans le canton de Guiscard lors des élections des délégués chargés d’élire les conseillers de la république. Réélu conseiller et maire en 1947, il mourut au cours de son mandat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22329, notice DEPOUILLY Jean-Marie [DEPOUILLY Jean, dit] par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 17 avril 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13085, F7/13090, F7/13118, F7/13123, F7/13130, F7/13515. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 1929. — Arch. Dép. Oise, 83 W 10620 (1). — I.M. Th., bobine 310. — L’Humanité, 21 avril 1928. — R. Gaucher, Histoire secrète du Parti communiste français, op. cit. — Notes de J. Girault et de Jean-Pierre Besse. — État civil du Creusot.

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