BROSSELIN Jean-Baptiste [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 10 janvier 1862 à Nolay (Côte-d’Or) ; menuisier ; ébéniste ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Jean-Baptiste Brosselin faisait partie de la classe 1882 (matricule 108) et avait fait son service militaire au 10e de ligne.
Dès avril 1892, Il se trouvait sur une liste d’adresses d’anarchistes, établie par la 2e brigade de recherches de la Préfecture de police. Il demeurait 50 rue de la Goutte d’or et le 20 février 1893, au 9 rue d’Aubervilliers, depuis avril 1893, pour un loyer annuel de 170 f. Son dossier à la Préfecture de police portait le n°3.681. Il était considéré comme un anarchiste militant violent.
Brosselin figurait sur l’état des anarchistes au 26 décembre 1893.
En 1894, il vivait maritalement avec Marie Guichard, couturière de laquelle il avait un enfant de 15 mois.
Selon la Préfecture de police, il professait des opinions anarchistes et les exprimait en termes violents. Il aurait été en relation avec Georges Brunet qu’il fréquentait dans les réunions.
Le 30 juin 1894, le Préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à son encontre, il était soupçonné de faire partie d’une association de malfaiteurs (art 265 et 266 du code Pénal. Loi du 18 décembre 1893).
Le 1er juillet à 4 heures du matin, le commissaire du quartier de la Chapelle, se présenta au domicile de Brosselin, 9 rue d’Aubervilliers, au 3e étage, composé d’une chambre unique. La perquisition n’amena que la découverte d’une circulaire émanant de la Fédération nationale des Chambres syndicales et groupes corporatifs des ouvriers du bâtiment (Section de la Seine) et d’un exemplaire du journal Le Petit républicain du 15 avril 1893, rendant compte du procès de devant la cour d’assises de la Seine de Bricou et Marie Delange.
Brosselin était transféré au Dépôt et photographié le 2 juillet 1894.
Le 4 juillet, il était interrogé par le juge d’instruction Franqueville qui le faisait incarcérer à la prison de Mazas.
Le 10 juillet 1894, le juge d’instruction lui faisait part des éléments à charge contre lui : « Les renseignements vous présentent comme émettant, à l’occasion, des idées plus que révolutionnaires, disant qu’on devrait se révolter contre le régime actuel qui causait toutes les misères de l’ouvrier. »
Jean-Baptiste Brosselin répondit : « Je n’ai jamais dit cela, je ne suis pas un anarchiste. Je n’ai jamais approuvé les attentats commis par les anarchistes, je les réprouve au contraire. Je ne fréquente pas d’anarchistes. »
Le 6 juillet le juge d’instruction le fit remettre en liberté.
Dans son réquisitoire définitif, le procureur considérait que l’information suivie contre lui n’avait , par aucun fait précis, confirmé, l’inculpation dont il était l’objet et que les renseignements recueillis sur son compte permettaient de supposer qu’il ne continuerait pas à professer les théories anarchistes. Brosselin se disait socialiste et affirmait qu’il ne fréquentait pas les réunions anarchistes, qu’il n’était pas en relation avec eux. Brosselin n’ayant jamais été poursuivi, travaillant assez régulièrement, l’inculpation ne paraissait pas suffisamment établie, le procureur recommandait un non lieu le 27 juin 1895.
Le 4 juillet 1895, le juge d’instruction Meyer rendait une ordonnance de non lieu.
Jean-Baptiste Brosselin se maria avec Marie Guichard, à la mairie du XVIIIe arrondissement, le 28 décembre 1901. Il demeurait 36 boulevard Barbès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223607, notice BROSSELIN Jean-Baptiste [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 27 février 2020, dernière modification le 2 mars 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Archives de Paris D.3 U6 51. Etat civil — Archives départementales de Côte d’or. Etat civil de Nolay — Archives de la Préfecture de police Ba 310 — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine

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