Par Jean-Luc Marquer
Né le 19 décembre 1915 à La Tronche (Isère), sommairement exécuté le 13 août 1944 à Livet-et-Gavet (Isère) ; mécanicien ; résistant F.T.P.F., homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant
Pierre Rimey-Meille était le fils d’Henri, Louis et de Adrienne, Franceline Ruffier-Meray
Il épousa Mauricette, Marguerite, Marie Perrin. Ils habitaient à Grenoble, 19 avenue Maréchal Randon.
Pierre Rimey-Meille était mécanicien.
Unijambiste, il rejoignit pourtant les rangs de la Résistance. Il faisait partie de l’un des Bataillons de F.T.P.F., 1er ou 10ème, qui combattaient dans le maquis de l’Oisans.
Le 13 août 1944, après qu’un avion eut survolé le secteur vers dix heures du matin, un fort détachement allemand investit les environs du lac du Poursollet, situé sur la commune de Livet-et-Gavet (Isère). C’est là que se trouvait le PC de la section Porte, (Pseudonyme de l’aspirant Maurice Volait) du Groupe Mobile n°3 du secteur 1 de l’AS-Isère, le groupe médical et l’intendance. Un groupe de combat, le groupe Vallin y était au repos et Pierre Rimey-Meille était également présent.
Plusieurs FFI furent tués durant les combats : Georges Armand, Roger Chariglione, Jean Gilly, Moïse Koïfman, Charly Vallin et un combattant resté inconnu.
Émile Pardé, médecin de la section, fut blessé. Fait prisonnier, il fut achevé à coups de crosse.
La mort de Pierre Rimey-Meille eut un témoin direct, Madame Charrel.
Elle témoigna pour le Mémorial de l’oppression.
« Le 13 août 1944, je me trouvais au Poursollet où j’étais allée passer mes vacances avec mon mari dans le chalet que nous possédions là-haut.
Un homme qui avait une jambe de bois et qui appartenait aux F.F.I. (section Porte) se sentant fatigué nous a demandé de se reposer chez nous. Je l’ai fait manger, mon mari l’a aidé à réparer sa jambe de bois qui était cassée.
Au bout de deux heures et demie de présence chez nous, il était alors exactement 11h1/4, nous avons entendu tirer des coups de feu autour du chalet...
Ce F.F.I. qui avait négligé de remettre sa jambe de bois après sa réparation ne put donc pas se sauver et m’invita seulement à faire disparaître la mitraillette, ce que je fis en la jetant le plus loin possible dans des broussailles...
Quelques instants après un soldat allemand armé d’une mitraillette s’est présenté à la porte du chalet et sans prononcer une parole a tiré une rafale sur le maquisard qui était assis sur le lit de ma fille...
Le soldat tira une seconde rafale... je me suis évanouie...j’ai repris progressivement mes sens... un officier m’a fait sortir du chalet et m’a questionnée... Après avoir subi cet interrogatoire, un soldat allemand m’a fait partir...Après mon départ les Allemands ont incendié les chalets du Poursollet y compris le nôtre et le corps de Rimey-Meille a été carbonisé. Nous avons retrouvé son squelette avec des équipes de secours. »
Pierre Rimey-Meille obtint la mention "Mort pour la France" et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom, avec différentes orthographes, figure sur le monument commémoratif érigé à La Morte, sur le monument aux morts de Monteynard (Isère), sur le monument commémoratif aux FFI et résistants de la Matheysine morts pour la France à La Mure (Isère), sur la plaque commémorative 1939-1945 et le tableau commémoratif, parking du lac du Poursollet à Livet-et-Gavet, sur le monument commémoratif érigé sur le lieu des combats et sur une plaque déposée à proximité du lieu où il fut exécuté à Livet-et-Gavet, sur le Mémorial du maquis de l’Oisans à Livet-et-Gavet et sur une plaque commémorative, place Saint-Laurent à Grenoble.
Voir : Livet-et-Gavet
Notice provisoire
Par Jean-Luc Marquer
SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 416 — SHD Vincennes, GR 19 P 38/18 ; GR 16P 511757 (à consulter) — AVCC Caen AC 21P 123457 (à consulter) — Mémorial GenWeb — http://sectionporte.chez.com/ — Site Maquis de l’Oisans — État civil