BEC Marcel

Par Laurent Dingli

Né le 23 septembre 1907 à Dormans (Marne), mort le 30 novembre 1942 à Auschwitz ; dessinateur industriel chez Renault ; syndicaliste CGT et militant communiste.

Fils de Louis Bec, chaudronnier ambulant, et de Françoise Vidal, ménagère, son épouse, Marcel Bec effectua ses études à l’École professionnelle de Reims. Pendant son service militaire en 1927, il fut affecté à un régiment de Chasseurs à pied et, selon sa belle-sœur, participa à l’occupation de la Rhénanie. Il se maria le 12 septembre 1932 à Verneuil (Marne) avec Blanche Mauroy, femme de chambre, sans enfant, et le couple s’installa à Boulogne-Billancourt. Marcel Bec suivit les cours du soir de l’École des Arts et Métiers et devint dessinateur industriel (outillage). En 1934, il participa aux journées antifascistes, adhéra à la CGT puis au Parti communiste en 1936, domicilié au moment de son arrestation au 30 quai de Boulogne à Boulogne-Billancourt (Seine). Membre de la cellule des usines Renault, section de Boulogne-Billancourt, et de la section syndicale des travailleurs de la Métallurgie, il était également capitaine de l’équipe de football du club olympique de Billancourt (COB). II fut licencié de Renault avec de nombreux militants communistes suite à la grève du 24 novembre 1938 et au lock-out de l’usine. Après une période de chômage, il retrouva du travail dans une filiale du groupe Renault, la société électrique des véhicules (SEV). Affecté spécial fin 1939, il se rendit à La Rochelle pendant l’exode.
De retour à Paris au début de l’Occupation, il devint l’un des dirigeants du comité populaire des Chômeurs de Boulogne-Billancourt et participa activement à la distribution de tracts. Le 28 décembre 1940, deux inspecteurs du commissariat de Boulogne se présentèrent à son domicile et, en son absence, procédèrent à une perquisition qui ne donna aucun résultat. Interrogé par la police à cette occasion, son épouse Blanche révèla qu’il se trouvait chez ses parents, à Dormans, où le commissaire Ludovic Saint-Royre envoya des inspecteurs l’appréhender. Arrêté en possession de trois tracts le lendemain, Marcel Bec fut mis en détention le 1er janvier 1941 pour menées communistes (en infraction au décret-loi du 26 septembre 1939) à la prison de la Santé. Le 17 mai 1941, il est condamné à quinze mois d’emprisonnement avec seize autres inculpés par la 12e chambre du Tribunal correctionnel de la Seine.
Transféré au camp de séjour surveillé de Rouillé le 3 janvier 1942, puis au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstallag 122), où il arriva le 22 mai au sein d’un groupe de 168 internés, il fut déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 ». Il décéda dans ce camp le 30 novembre 1942. À la Libération, le nom de « Marcel Bec » fut donné au nouveau stade du COB inauguré le dimanche 23 mai 1948, en forêt de Meudon, en présence de sa veuve et de Pierre Lefaucheux, Pierre Dreyfus et Bernard Vernier-Palliez.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223725, notice BEC Marcel par Laurent Dingli, version mise en ligne le 1er mars 2020, dernière modification le 5 avril 2022.

Par Laurent Dingli

SOURCES : AN Z/4/49 dossier 349 Marcel Bec et alii. AN Z/6/109 dossier 1590. Ministère public c/Ludovic Saint-Royre et René Rouchy et Notice biographique de Claudine Cardon-Hamet dans https://politique-auschwitz.blogspot.com/2008/03/bec-marcel-albert.html

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