ALLÉGOT Marcel

Par Laurent Dingli

Né le 13 octobre 1911 à Saint-Chéron (Seine-et-Oise), mort des suites de sa déportation le 7 juillet 1945 à Paris ; ajusteur aux usines Renault, militant communiste.

Marcel Allégot était marié à Antoinette Lecuyer, mécanographe. Ajusteur aux usines Renault, militant communiste, il fut astreint à la résidence forcée par un arrêté collectif du 22 novembre 1940. Il disparut alors de son domicile, 22 Grande rue à Meudon (Seine-et-Oise) et fut arrêté le 31 janvier 1941 avec les frères Charles et François Savignac pour tentative de reconstitution du parti dissous (infraction au décret-loi du 26 septembre 1939), mis en détention le 1er février 1941, condamné le 12 décembre 1941, le même jour que Léon Beauche et plusieurs militants communistes par la section spéciale de la cour d’appel de Paris à huit ans de travaux forcés. Son épouse parvint à le voir une fois après son arrestation et il lui confia avoir été frappé au commissariat de Boulogne sans préciser par qui.
Marcel Allégot fut interné à la Santé, puis à Fresnes, Caen, Fontevraud, Blois et enfin à Compiègne. Il fit partie du convoi du 22 mars 1944 vers Mauthausen où il arriva trois jours plus tard. Affecté à Passau – kommando du KL de Mauthausen –, puis au KL de Flossenbürg et enfin à Zschachwitz. Ce kommando, créé en novembre 1944 et situé prés de Pirna, au sud-est de Dresde, travaillait pour la firme MIAG Muehlen-Industrie AG. C’est sans doute à tort qu’Antoinette Allégot, déposant devant le juge d’instruction le 8 mars 1945 alors que son mari se trouvait encore en Allemagne, situa son arrestation en septembre 1941, les archives de la section spéciale paraissant plus fiables sur ce point. Madame Allégot précisa à cette occasion : « J’ai moi-même été arrêtée deux jours avant mon mari et détenue au même commissariat pendant 48 heures. J’ai été interrogée par le commissaire de police lui-même et dans son bureau. Je n’ai pas été maltraitée. J’ai été relaxée dès l’arrestation de mon époux et aucune suite n’a été donnée à cette affaire en ce qui me concerne. »
Marcel Allégot fut rapatrié à l’hôpital Bichat à Paris, le 21 juin 1945. Il décéda quelques semaines plus tard, le 7 juillet 1945. La Grande rue, qui constitue le cœur de Bellevue, prit le nom de Marcel Allégot par délibération du 9 août 1945 « en hommage au résistant FTPF (sic, car les FTP n’étaient pas constitués à la date de son arrestation) mort à son retour en déportation en 1945 » lit-on dans une brochure de la commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223750, notice ALLÉGOT Marcel par Laurent Dingli, version mise en ligne le 1er mars 2020, dernière modification le 1er mars 2020.

Par Laurent Dingli

SOURCES : AN Z/4/21 dossier 172. Marcel Allégot et alii. AN Z/6/109 dossier 1590. Ministère public c/Ludovic Saint-Royre et Roger Rouchy. Fondation pour la mémoire de la déportation :http://www.bddm.org/liv/details.php.... Site internet de l’association Amicale des déportés, familles et amis de Mauthausen :
http://monument-mauthausen.org/spip.... — Ville de Meudon, Catalogue de l’exposition Archives de Meudon, janvier-juin 2013.

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