Par Michel Germain
Né le 18 octobre 1909 à Le Russey (Doubs), mort en action le 22 juillet 1944 à Saint-Gingolph (Haute-Savoie) ; douanier ; résistant FTPF.
Fils de Jules Narcisse Lucien Jeunot et de son épouse Marie Constance Klander, Valéry Jeunot devint douanier. Il est nommé en Haute-Savoie, à Saint-Gingolph. Il épousa Edwige Augusta Arnoux.
Il s’engagea dans la Résistance et on le retrouva maquisard dans la compagnie F.T.P. 93-21, commandée par Cyrille Lazare et installée dans le Chablais.
Le 22 juillet 1944, ladite compagnie attaqua le poste frontière allemand de Saint-Gingolph selon un plan minutieusement préparé par Michel (Lazare). Mais dès le début (7 heures du matin), l’opération dut évoluer car les maquisards « tombèrent » sur deux Allemands en patrouille. Un jeune ayant tué les deux occupants, la surprise de l’attaque devint impossible. Michel a écrit « … Cobra se retrouve seul pour pénétrer dans la douane. Il ne se démonte pas pour autant, traverse la route, ouvre la porte de la baraque en bois, vise et tire, mais le coup ne part pas. L’Allemand dégaine ; Cobra ne lui laisse pas le temps, il bondit sur lui et l’assomme d’un coup de crosse. Arrivant près de l’hôtel (où cantonne l’occupant) nous sommes accueillis par un feu nourri d’armes automatiques et de grenades. Deux chiens sont lâchés sur nous. Ils sont aussitôt abattus. Le siège que nous voulions éviter, commence. Nous progressons au mieux. Gonzalès (Mariethoz*) est tué ; Baronne ayant repris le FM du tireur blessé, est grièvement blessé à son tour. Roguet découvre le tireur allemand et l’abat. Je fais plusieurs fois le tour des positions pour les améliorer, mais nous sommes cloués au sol. Et le temps passe. Il est maintenant 13 heures 30. Je fais sonner la retraite… J’ignore encore que le douanier Jeunot, envoyé par Loulou pour me proposer de prolonger l’opération a été tué sur la route… » (in ouvrage de André Zénoni 1994). Valéry Jeunot fut tué alors qu’il se trouvait dans la rue principale du bourg, pas très loin du « Bar du Progrès ». Lors de ce combat François Bonnaz* fut également tué, victime civile. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1498).
Valéry Jeunot fut reconnu « Mort pour la France » le 7 juillet 1945. Une plaque rappelle, au côté de René Marietto (Mariethoz), sa mort au combat dans les rues de Saint-Gingolph.
Par Michel Germain
SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 309539 (nc).