DERRIEN Jean

Par François Prigent

Né le 13 septembre 1937 à Prat (Côtes-du-Nord) ; maître d’EPS puis PEGC ; syndicaliste du SNI, tendance U&A ; candidat PC aux cantonales à Plouha en 1967, 1973 et 1979 ; adjoint PC puis PS (1977-1987) puis maire PS de Plouha (1987-2001) ; conseiller général PS de Plouha (1985-2004).

Né le 13 septembre 1937 à Prat (Côtes-du-Nord), Jean Derrien grandit dans des milieux populaires. Son père, ouvrier maçon, et sa mère, employée de maison puis cantonnière à la ville de Plouha, étaient tous deux syndiqués à la CGT et votaient communiste : la municipalité de Plouha fut dirigée par Le Puluard* (retraité de la marine nationale, résistant Front National, PC) en 1945.
Passé par les écoles publiques à Prat puis Plouha à partir de 1948, il entra à l’EN de Saint-Brieuc en 1954. Maître d’EPS puis PEGC implanté à Plouha, il faisait partie des réseaux syndicaux du SNI, occupant le poste de délégué cantonal au début des années 60 au moment où se met en place la liste d’union syndicale regroupant les militants communistes et socialistes (Maurice Renault*, Sylvain Loguillard*, Louis Bocquet*, Yves Thomas*) en rupture avec la SFIO.
Adhérent au PC depuis 1959, il devint rapidement responsable de la cellule de Plouha. Candidat communiste aux cantonales de 1967 à Plouha, il obtint 37.4% des voix dans un duel face au candidat gaulliste Alain Le Guen, député de Guingamp (1958-1967), issu des matrices démocrates chrétiennes. En 1973, il fut battu au second tour avec 43,6 %. En 1979, devancé par le principal clerc de notaire PS Jean Lanno (élu), il recueillit seulement 26.4% des suffrages.
Adjoint communiste depuis 1977 de Jean Lanno sur une liste d’union de la gauche, il prit de la distance avec le PC dès 1982. Premier adjoint du maire-conseiller général PS, il lui succéda comme conseiller général en 1985 avec 52.5% des voix au deuxième tour, puis comme maire de Plouha en 1987, après avoir adhéré au PS en 1986. Ce canton était tenu par les socialistes presque sans discontinuer depuis la Libération. En 1945, Louis Droumaguet*, le notaire ancien radical et franc-maçon, adhéra à la SFIO à l’instar de nombreux conseillers généraux républicains. Jean Lanno regagna en 1979 le siège perdu à la mort de Louis Droumaguet* en 1964 au profit d’Alain Le Guen.
Popereniste lors du congrès de Rennes en 1990, Jean Derrien obtint 54,2 % au renouvellement cantonal de 1992, avant d’être choisi comme suppléant de Pierre-Yvon Trémel lors des législatives de 1993. En 2001, Jean Derrien fut battu aux municipales par le candidat de la droite Le Guen, en raison du maintien de son ancien adjoint Briand au second tour. Après trois mandats de conseiller général PS, le vice-président de l’office HLM départemental fut remplacé en 2004 par son adjoint depuis 1995, Philippe Del Sol, qui avait eu lui aussi un parcours dans les filières sportives et dans les matrices militantes communistes dans la région parisienne, notamment comme jeune membre des instances nationales de la CGT (1972-1976). Non engagée dans les réseaux militants, la femme de Jean Derrien était secrétaire comptable dans une entreprise puis à l’hôpital de Paimpol.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22379, notice DERRIEN Jean par François Prigent, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. FSU. — Arch. fédérales du PS 22. — Le Combat-Hebdo (1985-2004) ; Articles du Ouest-France sur la vie politique locale (1967-2004). — Entretiens avec Philippe Del Sol et Jean Derrien.

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