LÉCHARPE Séraphine, Anne

Par André Balent

Née le 4 septembre 1879 à Saint-Lys (Haute-Garonne), morte le 12 juin 1944 à Saint-Lys (Haute-Garonne) le 12 juin 1944 ; agricultrice à Saint-Lys ; victime civile massacrée par des SS de la division SS Das Reich

Séraphine Lécharpe était la fille de François Lécharpe, plâtrier, et de Marie Besset âgés respectivement de cinquante-six et de quarante ans en 1879. En 1907, lors du mariage de sa fille, François Lécharpe, toujours vivant était déclaré sur l’acte de mariage de sa fille comme étant « propriétaire-rentier ». Marie Besset, toujours vivante en 1907 déclara qu’elle ne savait pas signer l’acte mariage, étant la seule, parmi les parents et témoins à être dans cette incapacité. Séraphine se maria, après avoir conclu un contrat de mariage devant notaire, avec un homme portant le même patronyme qu’elle : Léon, Germain Xavier Lécharpe qu’elle épousa le 29 avril 1907 à Saint-Lys était né le 22 mai 1881 à Gréasque (Bouches-du-Rhône). Il exerçait la profession d’ouvrier tonnelier à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Son père, Ferdinand Lécharpe, âgé de cinquante-six ans en 1907, exerçait la profession de facteur des Postes à Salon. Sa mère, Marie, Augustine Bernard avait quarante-huit ans. Le couple était domicilié à Salon. Les eux familles Lécharpe, de Saint-Lys et de Salon-en- Provence avaient -elle un lien de parenté ?
Séraphine et Léon Lécharpe avaient deux fils : Marius, né le 9 mai 1921 et Ferdinand né le 25 octobre 1922. Tous quatre furent des victimes de la tuerie du 12 juin 1944 à Saint-Lys. Le couple exploitait une ferme au lieu-dit Filhol, à proximité de la RD 12 reliant Saint-Lys à L’Isle-Jourdain (Gers).
Le 12 juin 1944, tous les quatre se trouvaient en effet dans leur ferme. Ils furent massacrés ente 20 et 21 heures par des soldats du 3e bataillon du régiment de grenadiers Deutschland de la division blindée SS Das Reich à qui l’état-major du groupe d’armée G de la Wehrmacht avait commandé une opération de « nettoyage antiterroriste ». Plusieurs maquis étaient implantés à proximité de Saint-Lys, à la limite entre les départements du Gers et de la Haute-Garonne.
Après avoir fait sauter le château de Gagen (commune de Bonrepos-sur-Aussonnelle, Haute-Garonne), premier cantonnement des hommes du maquis (Armée secrète) de Saint-Lys (Voir : Chaubet Jean), et incendié ses dépendances, hangars et pigeonnier, les SS de la division Das Reich — en opérations depuis le 10 juin contre les maquis du Comminges (Haute-Garonne), du Couserans (Ariège) et de la Bigorre (Hautes-Pyrénées) — se regroupèrent et pénétrèrent dans le village de Saint-Lys, effectuèrent des perquisitions et commirent des déprédations. Après 20 heures, ils se répandirent ensuite dans les fermes de la périphérie du bourg, sur les territoires de la commune limitrophe de Bonrepos-sur-Aussonnelle où ils tuèrent un civil de passage, Gino Zanghieri et de celle de Saint-Lys même où ils massacrèrent six civils. Ils tiraient dans tous les sens afin d’impressionner des populations civiles soupçonnées de complicités avec les maquis. Ils massacrèrent des civils, un peu au hasard. Ce fut le cas des quatre membres de la famille Lécharpe. Après les avoir abattus, ils mirent le feu à la ferme et jetèrent leurs corps dans le brasier.
Ils furent inhumés dans le caveau familial du cimetière du village, avenue du Languedoc.
Leurs noms furent inscrits sur le monument commémoratif érigé à la sortie du village de Bonrepos-sur-Aussonnelle, vers Saint-Lys. Sur cette plaque est gravée, avec les noms, l’inscription suivante : « Le maquis de Saint-Lys à ses camarades des Corps francs de Libération morts au combat du 12 juin 1944 ». Une plaque y a été apposée à sa base avec leurs noms et l’inscription suivante : « Aux victimes civiles de la barbarie nazie du 12 juin 1944 ». Il est également gravé sur le monument aux morts de Saint-Lys appartenant à toutes les catégories de victimes de la Seconde guerre mondiale, parmi lesquelles celles du maquis de Saint-Lys (on y a rajouté ultérieurement les morts de la guerre d’Algérie). Par délibération du 16 mai 1994, le conseil municipal de Saint-Lys attribua à la route de L’Isle-Jourdain le nom d’ « avenue de la famille Lécharpe ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223878, notice LÉCHARPE Séraphine, Anne par André Balent, version mise en ligne le 4 mars 2020, dernière modification le 5 mars 2020.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Haute-Garonne, 2 IM 2228, 1 E 25, registres de l’état civil de la commune de Saint-Lys, registres de l’état civil, 1873-1882 ; 1903-1912, acte de naissance de Séraphine Lécharpe et mention marginale, acte de mariage entre Léon Lécharpe et Séraphine Lécharpe. — Arch dép. Bouches-du-Rhône, 201 E 5486, état civil, naissances à Gréasque, 1881, acte de naissance de Léon Lécharpe et mention marginale. — Michel Goubet, « Le maquis et le combat de Saint-Lys 12 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 397, p. 542]. — Pierre Raymond, « Le Maquis de Saint-Lys pendant la Seconde Guerre mondiale », in Saint-Lys, une bastide entre Gascogne et Languedoc, Ville de Saint-Lys, Éditions Maury, 2003, 245 p. [pp. 185-190]. — Philippe Viguier, Le maquis de Saint-Lys 1944, sl., sd [1985], 22 p. — « Le massacre du 12 juin 1944 à Saint-Lys, Bonrepos-sur-Aussonnelle et Saiguède », site : Mairie de Saint-Lys, Service « Pôle culturel », mis en ligne le 6 février 2019, PDF, 2 p., consulté le 26 février 2020. — Site MemorialGenWeb consulté le 4 mars 2020.

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