PADZERSKI Simon

Par Dominique Tantin

Né le 11 février 1921 à Paris, massacré le 4 avril 1944 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) ; bûcheron ; victime civile d’origine juive.

Simon Padzerski était le fils d’Herszl Padzerski, d’origine polonaise, naturalisé Français, qui avait épousé Monia Wysoky née le 1er janvier 1886 à Siedlce (Masovie, Pologne). Avant la guerre, la famille était domiciliée à Paris, 24 rue du Roi de Sicile, dans le 4e arr., le Pletzl, où Herszl Padzerski exerçait la profession de restaurateur.
Sous l’Occupation, ils trouvèrent refuge en Corrèze où ils étaient domiciliés 11, Rue Basse, à Brive-la-Gaillarde. Dès 1940-1941, ils furent soumis aux mesures de persécutions prises à l’encontre des Juifs par le régime de Vichy. Pour subsister, Simon Padzerski trouva un emploi de bûcheron. À partir du 11 novembre 1942, l’ex-zone dite libre fut occupée par les Allemands. Au printemps de 1944, le danger devint directement létal lors du passage de la division Brehmer.
Du 26 mars au 16 avril 1944, la division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD de Périgueux et de la Brigade nord-africaine, bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa les départements de la Dordogne puis de la Corrèze et de la Haute-Vienne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans ces départements.
Du 3 au 5 avril, la Brehmer investit la ville de Brive, et mena des opérations de répression et de persécution avec le soutien de la Sipo-SD de Limoges et de la Milice. Le 4 avril 1944, Heretz Padzerski, son épouse, Monia et leur fils, Simon Pazdzerski, étaient venus passer la nuit chez les Wachtel, dans une maison louée à Madame Albertine Labrousse au lieu-dit Fadat à Brive, pensant y être davantage en sécurité qu’à leur domicile. Selon un procès-verbal de gendarmerie, des éléments de la division Brehmer, guidés jusqu’à Fadat par des miliciens, arrêtèrent les familles Wachtel et Padzerski. Aron Wachtel, Herszl et Simon Padzerski furent abattus à Brive, au lieu-dit Fadat, tandis que Marie Wachtel, Laja Wachtel, Paula Paulette Wachtel, Monia Padzerski furent déportées à Auschwitz par le convoi n° 72. La maison dans laquelle ils vivaient fut incendiée.
Les noms de la famille Padzerski sont inscrits au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine) sur le cénotaphe élevé par "La société Siedlec et ses environs – A ses héros morts pour la France et fusillés par l’ennemi – A la mémoire de ses martyrs déportés et exterminés par les nazis entre 1939 et 1944".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223884, notice PADZERSKI Simon par Dominique Tantin, version mise en ligne le 4 mars 2020, dernière modification le 5 mars 2020.

Par Dominique Tantin

SOURCES : Arch. dép. Dordogne, 14 J 22. — CDJC, LVII-48, procès-verbal de gendarmerie du 11 avril 1944 constatant l’exécution des trois victimes ; CDJC, LVII-14, procès-verbal de gendarmerie du 4 avril 1944 concernant diverses exécutions, dont celle d’Aron Wachtel. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 482. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 319, 407. — Paul Mons, Afin que nul n’oublie la folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Editions Les Monédières, p. 156-157. — Sites Web du Mémorial de la Shoah, de Yad Vashem et du Mémorial de Klarsfeld. — MémorialGenWeb.

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