DEGROOTE Robert André Maurice

Par Jean-Yves Bonnard

Né le 6 octobre 1924 à Amiens (Somme), massacré le 16 août 1944 à Troissereux (Oise) ; victime civile.

Robert Degroote fut abattu dans la cour de la ferme Degroote à Troissereux le 16 août 1944.
Dans son édition du 6 septembre 1944, le journal L’Oise Libérée rapporta l’élément déclencheur de la tragédie du 16 août 1944 : « C’est vers 2h30 qu’une attaque fut menée, aux dires des tortionnaires, contre les sentinelles gardant le château Saint-Maurice. Un sous-officier avait été, paraît-il, légèrement blessé à la main par un coup de feu et, par ailleurs, une patrouille avait essuyé des coups de feu tirés de la ferme de M. Degroote, maire ».
Bien qu’impossibles à vérifier, ces faits furent suivis d’un enchaînement tragique. Vers 3 heures du matin, les soldats allemands, qui occupaient le château, pris de boisson pour certains, et craignant une attaque « terroriste », se rendirent à la ferme et enfoncèrent la porte. Ils abattirent le chien puis tuèrent Jules Degroote. Son épouse Berthe et leur fille Suzanne (19 ans), descendues de leur chambre en chemise de nuit, furent abattues peu après.
Entre 5 et 6 heures du matin, les Allemands cernèrent le village. Trois hommes se rendant à leur travail furent arrêtés, brutalisés et tués d’une rafale de mitraillette.. Puis, tous les habitants de la commune, hommes, femmes et enfants, furent sortis de leur domicile et réunis dans la cour du château. Il était 7 heures du matin. Les hommes furent ensuite rassemblés dans la cour de la ferme Degroote. Les identités furent relevées. Tous les âges, toutes les professions étaient représentées : les ouvriers, les commerçants, l’instituteur, le curé... mais aussi des réfractaires au STO.
Vers 10 heures, les hommes furent séparés en deux groupes : d’un côté, les hommes de plus de 55 ans et les cultivateurs ; les autres furent alignés le long d’un mur, poings liés derrière le dos. Des fusils mitrailleurs furent mis en position devant eux. Vers midi, cinq hommes furent désignés pour charger dans un camion les corps des trois habitants abattus dans les rues et les victimes de la ferme Degroote. L’un d’entre eux, Marcel Lenglet, dont les liens étaient mal serrés, parvint à se détacher et à fuir. Peut-être en guise d’exemple, vers 13 heures 30, les Allemands abattirent les quatre hommes dans la cour de la ferme. Il s’agit de Robert Degrootte, Pierre Hébert, de Gabriel Douchet et du débitant Charles Régnier.

Robert Degroote a été inhumé dans le cimetière communal de Milly-sur-Thérain où son nom est gravé sur la plaque commémorative de Campdeville ainsi que sur le monument aux morts de la commune.
Il a été reconnu Mort pour la France.


Troissereux (Oise), 16 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223907, notice DEGROOTE Robert André Maurice par Jean-Yves Bonnard, version mise en ligne le 17 mars 2020, dernière modification le 29 avril 2020.

Par Jean-Yves Bonnard

SOURCES : Archives départementales de l’Oise, Rp952.— Jean-Pierre Besse, Jean-Yves Bonnard, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012. — Jean-Yves Bonnard, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016. — Monument des 19 martyrs à Troissereux.— Association Résistance 60.
Plaque commémorative de Campdeville à Milly-sur-Thérain , Monument aux morts de Milly-sur-Thérain

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