CAPETTE Joseph, Désiré [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 27 mars 1838 à Paris (VIe arr.), mort le 6 août 1903 à Paris (XXe arr.) ; maroquinier ; portefeuilliste ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Joseph Capette s’était marié avec Anne Charlotte Thirion , le 22 février 1868 à Paris (Ier arr.) et était père de 3 enfants.
A l’été 1888 il avait aussi participé aux réunions du Groupe anarchiste de Belleville fondé en juin par Pennelier.
A partir de décembre 1888, Joseph Capette avait été signalé dans les réunions du groupe Les travailleurs communistes libertaires du XXe arrondissement, fondé par Thomas. Il participait aussi aux réunions tenues salle Horel, par le Cercle anarchiste international.
Le 21 mai 1893, avec une vingtaine d’autres anarchistes il assistait à une réunion, salle Voisin, 118 rue de Flandres sur la nécessité de la propagande antipatriotique, par les écrits et par la parole.
Le 2 juillet 1893, on le retrouvait, en compagnie de son fils, Gustave Capette, à une soirée amicale, salle Georget, 31 rue Aumaire. Environ 50 compagnons dont une douzaine de femmes était présents. Il s’agissait de recueillir des fonds pour donner le 8 juillet une grande soirée familiale à la salle du Commerce, en commémoration de l’exécution de Ravachol.
Le 13 août 1893, il était présent, parmi 500 personnes, au meeting à la salle Favié, rue de Belleville, organisé par le Comité de la grève générale.
Le 31 août 1893, une trentaine d’anarchistes avaient répondu à l’appel paru dans le Père Peinard, pour une réunion abstentionniste, 104 rue de Belleville, préau de l’Ecole. Après avoir allumé le gaz et attendu inutilement le monde qui ne venait pas, les anarchistes, dont Joseph Capette et son fils Gustave, quittèrent la salle en traitant les électeurs de « crétins et d’imbéciles. »
Le 25 novembre 1893, 700 personnes, dont Capette, assistaient à un meeting anarchiste, salle du Commerce, sur l’attentat de Barcelone.
Joseph Capette figurait sue l’état des anarchistes au 26 décembre 1893, il demeurait 105 rue de Belleville (depuis octobre 1893)
Lors de la grande rafle du 19 février 1894 il avait été perquisitionné, 105 rue de Belleville. Selon les déclarations qu’il fit au journal Le Temps, il n’était pas anarchiste et n’avait acheté les journaux trouvés chez lui que par curiosité. Capette était ouvrier portefeuilliste ; il travaillait chez lui.
Il raconta la perquisition faite chez lui, tout en protestant contre la mesure dont il était
l’objet : « Je ne suis pas anarchiste, je n’ai jamais fréquenté les réunions ; je suis marié et père de trois enfants, dont la plus jeune est élevée par des religieuses. Les deux autres sont placés dans la maison Révillon pour laquelle ma femme travaille depuis trente ans. Le commissaire a saisi chez moi des feuilles anarchistes : le Père Peinard, la Révolte et d’autres feuilles anarchistes.
Je n’avais acheté ces journaux que par curiosité et aussi dans le but de les collectionner et de les revendre quand ils seraient devenus rares.
En outre, le commissaire de police a saisi toute la correspondance concernant ma famille. Il est descendu à la cave et a demandé à quoi servait un petit tonneau que j’emploie pour de la bière. »
Capette romança peut-être un peu la perquisition à son domicile, le rapport établi par la Préfecture de police indiquait simplement « papiers sans importance. Infructueuse ».
Capette était photographié le 7 mars 1894 par le service de l’identité judiciaire. Il fut libéré le 12 mars 1894.
Le 1er mai 1894, il était meeting de la commission de la manifestation, au Théâtre de la République, les 3.500 personnes remplissaient la salle.
Il figurait sur l’état des anarchistes au 31 décembre 1894, il demeurait 47 rue de la Villette.
Le 8 janvier 1896, Denechère, Capette, Texier et Latz, se réunissaient chez un distillateur, rue du Faubourg du Temple afin de s’occuper de trouver du travail à des compagnons italiens qui venaient d’arriver à Paris en provenance de Lyon. Capette, faisait travailler chez lui l’ouvrier maroquinier, à qui Texier et Latz trouvaient de l’ouvrage mais il ne le logea pas, Jacquet s’étant proposé pour le faire. Les deux autres compagnons travaillant dans le bâtiment, aucune décision ne fut prise.
Le 2 février 1896, il assistait, 34 avenue Gambetta, parmi 100 personnes, à une grande soirée familiale, organisée au bénéfice de Grangé.
Le 16 mars 1896, Capette se trouvait parmi les 1500 personnes présentes à un meeting de protestation contre l’expulsion de Kropotkine.
Capette était signalé comme « dangereux » sur l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1896, il habitait 38 rue des Mignottes.
En 1897-1898 un Capette (est ce lui ?) était toujours signalé comme fréquentant les réunions anarchistes et notamment les meetings en faveur de Dreyfus.
Capette fut rayé de l’état récapitulatif des anarchistes le 3 août 1897.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°42.781.
A la fin de sa vie, il demeurait 10 rue du Jourdain.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223910, notice CAPETTE Joseph, Désiré [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 6 mars 2020, dernière modification le 6 mars 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : Archives nationales F7/12508 — Le Temps et La Presse 20 février 1894 — Archives de la Préfecture de police BA 75, 78, 79, 80, 1497, 1508 — Notice Joseph Capette du Dictionnaire des militants anarchistes. — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine. — Archives de Paris. — État civil.

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