SCREMIN Fernand [Pseudonyme Marc]

Par Daniel Grason

Né le 23 mai 1909 à Vizille (Isère) ; ajusteur-outilleur ; militant communiste ; interné.

Fils de Hyacinthe et d’Adèle née Leyssieux Fernand Scremin de la classe 1930 fit son service militaire. Il adhéra au parti communiste en 1936 dans l’enthousiasme du Front populaire, milita au sein de la cellule d’entreprise chez Farman à Boulogne-sur-Seine où il travaillait. Il fit partie de la section des métaux CGT, fut délégué de secteur chez Farman jusqu’à l’interdiction de l’organisation syndicale.
Il vivait chez sa mère 30 rue Royale à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Rappelé le 6 février 1940, il fut mobilisé comme quartier-maître mécanicien à Toulon, il a été démobilisé le 16 août 1940. Il s’inscrivit au chômage en septembre. Il fit partie d’une délégation de chômeurs qui se présenta le 5 septembre 1940 à la mairie de Boulogne-Billancourt.
De janvier à avril 1941 il travailla aux Établissements Le Matériel Téléphonique (LMT) à Boulogne, puis de mai à juillet pour la firme Junker à Villacoublay. Le 1er avril 1941 il entra chez Mathis à Gennevilliers, y travailla comme ajusteur-outilleur.
En mars 1942, il a été dénoncé comme militant communiste, étant en relation avec Roger Heinimann un résistant qui était avec Pierre Schlup. La Sûreté nationale fit une enquête qui ne donna aucun résultat.
En octobre, il quitta l’usine Mathis. Il devint en novembre 1942 permanent du parti communiste clandestin, il était rétribué 2 000 francs par mois. Ayant commis des imprudences il fut renvoyé à la base en février 1943. Puis il fut chargé de contacter d’anciens militants communistes et de recueillir des informations afin d’établir leurs biographies.
Il vivait 15 rue des Meuniers à Suresnes dans une chambre meublée sous le nom de Leyssieux nom de jeune fille de sa mère, mais résidait en réalité sous le nom de Bourgeois 9 rue Claude-Bernard à Paris (Ve arr.). Il était notamment en relation militante avec Pierre Maucherat.
Il fut interpellé le 20 mars 1943 à 9 heures au 30 boulevard de Port-Royal dans le XIIIe arrondissement par trois inspecteurs de la BS1 lors d’un rendez-vous avec Pierre Maucherat. Fouillé il portait sur lui une fausse carte d’identité au nom d’André Garnier avec sa photographie ainsi qu’une feuille où figurait des rendez-vous. Ces deux domiciles furent perquisitionnés sans succès. Cette semaine-là cinquante-quatre militantes et militants furent arrêtés dans la même affaire.
Il fut interrogé le jour même, outre son domicile au 15 rue des Meuniers à Suresnes, il résidait sous le nom de Bourgeois au 9 rue Claude-Bernard dans le Ve arrondissement. Il portait sur lui une fausse carte d’identité au nom d’André, Jean Garnier. Il avait fait l’objet d’une enquête de la Sûreté nationale en mars 1942 qui ne donna aucun résultat. Il déclara qu’il était appointé par le parti communiste 2500 francs par mois, indemnités comprises depuis décembre 1942.
Interrogé sur son activité, il déclara qu’il avait aidé Pierre Maucherat « dans son travail de correspondance – car il était responsable aux cadres. J’ai rempli ces fonctions pendant deux mois environ. »
Selon ses déclarations à la police, pour avoir « commis des imprudences » il a été « redescendu à la base par mesure disciplinaire. » Il assurait les liaisons entre Pierre Maucherat et d’autres résistants. Il remettait des documents à Bosc ou à Cartonnet.
Le Tribunal d’État condamna le 9 janvier 1944 Fernand Scremin à trois ans de prison et 1 200 francs d’amende. Il a été probablement incarcéré à Fresnes ou à la Santé et libéré le 17 août 1944 par des résistants. En 1945, il ne se présenta pas devant la commission d’épuration de la police.
Fernand Scremin a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Interné résistant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223942, notice SCREMIN Fernand [Pseudonyme Marc] par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 mars 2020, dernière modification le 6 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 3101-219674 (affaire Pierre Brossard), 77 W 3115-301486, 77 W 274-137536, BA 2299 (Affaire Pierre Schlup), PCF carton 8, PCF carton 14 rapport du 29 mars des Renseignements généraux (affaire Pierre Brossard), 77 W 274-137536. – Bureau Résistance GR 16 P 542365 – Archives de Moscou dossier 495-270-9049 (non consulté).

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