Par Dominique Petit
Né le 9 août 1868 à Saint-Florent-sur-Cher (Cher) ; verrier ; syndicaliste CGT d’Ivry (Val-de-Marne) ; anarchiste de Pantin (Seine-Saint-Denis).
Auguste Carteau était le fils de Gabriel Carteau, journalier, et de Marie Gréguy (ou Grégui). D’après le recensement de la population, il vivait en 1872 avec sa famille rue des Lavoirs dans sa commune de naissance. Il était le plus jeune d’une fratrie de quatre enfants.
Il fut arrêté le 1er ou le 2 mai 1892, sur mandat de M. Lozé. Il fut photographié par le service de l’identité judiciaire, le 1er mai 1892 avant d’être remis en liberté à la fin du mois. Le 21 mai, la 3e brigade de recherches de la Préfecture de police nota son adresse : 14, route de Vaugirard à Meudon (Hauts-de-Seine).
Il figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893. Il demeurait 5, rue Michelet à Pantin (surveillance de la 3e brigade du 30 avril 1893) et était ouvrier verrier à l’usine Monnot. Il était considéré comme un anarchiste militant.
Auguste Carteau fut perquisitionné le 2 mars 1894, puis arrêté et emprisonné à Mazas. À sa sortie, il serait allé habiter chez sa mère à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) (rapport de l’indicateur Z 10 du 26 avril 1894). Son dossier à la Préfecture de police portait le n°231.159.
Carteau était sur l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1894 et sur celui du 31 décembre 1896. Il demeurait 26, rue Saint-Louis à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) (en mars 1896). La mention « rayé le 15 janvier 1897 » de la liste des anarchistes, était elle-même rayée.
Le 8 septembre 1902, dans les colonnes des Temps Nouveaux, il dénonçait l’attitude du patronat d’une usine d’ampoules d’Ivry où il travaillait et qui, suite à la grève déclenchée depuis le mois de juin, avait fait venir des jaunes de Belgique et importé des ampoules d’Allemagne. Il était alors l’animateur de la petite section syndicale de tendance libertaire dont il annonçait l’adhésion prochaine à la CGT, lors du congrès national des verriers, devant se tenir le 15 septembre suivant.
Le 12 octobre 1907, il faisait passer une annonce dans les Temps nouveaux, appelant à la création d’un groupe anarchiste à Rueil. Il demeurait 5, rue des Petits-Champs chez M. Berteau.
Dans les Temps nouveaux du 19 octobre 1907, Moreau à la maison d’arrêt de Saint-Nazaire demandait de ses nouvelles.
Par Dominique Petit
SOURCES : Le Père Peinard, année 1892. — Archives de la Préfecture de police Ba 310, 1499, 1500. — Les Temps Nouveaux, 13 septembre 1902. — Archives Dép. Cher, État civil de Saint-Florent-sur-Cher, 3E 4217. — Le Figaro, 3 mars 1894. — Vivien Bouhey, Les Anarchistes contre la république, Annexe 56 : Les anarchistes de la Seine. — État civil de Saint-Florent-sur-Cher, 1868, Naissances, Acte n°58 (Filae). — Recensement de la population de Saint-Florent-sur-Cher, 1872 (Filae). — Notice Auguste Carteau du Dictionnaire des militants anarchistes. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.