MALZAC Eugène [pseudonymes dans la résistance : Géno, lieutenant Jean]

Par Eric Panthou

Né le 6 juin 1920 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 28 décembre 2017 à Cahors (Lot) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils d’Eugène, Marius, et de Pauline, née Brengues, mariés à Montpellier en 1924, Eugène Malzac est issue d’une famille engagée dans le mouvement Amsterdam-Pleyel et probablement au sein du Parti communiste. La famille adopta le jeune Robert Piaroux, né en 1925.

Eugène Malzac témoigna que dès fin 1939, sa famille servait de boîte aux lettres pour les organisations dissoutes ; comprendre le PCF très certainement. Dès 1940, il participa lui-même à la fabrication et la diffusion de tracts clandestins. En 1943, fuyant le STO, il est obligé d’entrer dans la clandestinité. Il rejoignit ce qui fut selon lui les premiers maquis d’Auvergne vers mars 1943 dans la région de Thiers. Puis, après la dissolution de ce maquis après l’intervention de la police spéciale, il fut nommé responsable militaire du maquis Pierre-Semard, en Haute-Ardèche. Là, il connut les hommes du maquis Woldi, aux marges de la Loire et Haute-Loire et du nord Ardèche, en particulier Alain Joubert, alias Riri, ou Marius Biosca, alias commandant Robert, deux hauts cadres qu’il retrouva plus tard à la maison d’arrêt de Riom après avoir été arrêté fin 1943 puis être passé par la prison de Clermont-Ferrand avant de rejoindre et Riom (Puy-de-Dôme).
Il avait été arrêté les premiers jours d’août 1943 par des inspecteurs clermontois alors qu’il venait d’essayer de faire libérer son demi-frère, Robert Piaroux, à l’hôpital de Tournon (Ardèche). Le jour même de son arrestation, les deux frères furent transférés à Valence.

Le 27 juin 1944, les Allemands vinrent chercher 157 prisonniers de Riom et les transfèrent à Compiègne. De là, il fut déporté à Dachau dans le fameux convoi dit de la mort, le 2 juillet 1944. Il déclara être le seul survivant de ce convoi au niveau régional. Durant le trajet, il se retrouve avec 157 camarades de la centrale de Riom dont 38 vont mourir durant le voyage. Marius Biosca témoigna devoir la vie à Eugène Malzac durant ce trajet car alors qu’il s’était évanoui, Malzac veilla sur lui, évitant qu’il soit piétiné ou tué par d’autres. Malzac fut plus tard gravement malade durant sa captivité, mais survécut. Il insista dans un témoignage enregistré, sur l’importance de la résistance dans les camps de déportation. Il fut transféré au Kommando de Kaufbeuren qui travaillait pour la firme BMW. Il a été libéré le 30 avril 1945. Un témoignage le présente comme l’un des principaux animateurs des festivités du Kommando de Kaufbeuren.

Eugène Malzac reçut le titre de Déporté et interné de la résistance (DIR), il fut homologué Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Sa mère, Pauline Malzac, fut déportée à Ravensbruck. Elle était la mère adoptive de Robert Piaroux, jeune FTP de Clermont-Ferrand, fusillé en 1943 pour avoir abattu un officier allemand. Elle ne ne put identifier le jeune Piaroux - qu’Eugène Malzac présentait comme son frère- qu’à son retour de déportation. André Croizet, Robert Piaroux et Louis Mourgues, furent livrés par la police française au SD. Le 24 septembre 1943, le tribunal militaire de Lyon condamna à mort pour action patriotique, André Croizet et Robert Piaroux. Ils furent fusillés.
Eugène Malzac s’engagea plus tard dans le travail de mémoire, témoignant des centaines de fois, en particulier auprès des élèves (en 2011, il effectua sa 944ème conférence auprès de collégiens, parlant de la déportation). Il évoquait aussi la lettre de son frère à ses parents, une heure avant d’être fusillé.

Eugène Malzac écrivit plusieurs textes sur l’univers concentrationnaire, régulièrement cités ou lus dans les établissements scolaires. On cite surtout un poème, Le convoi du 2 juillet 1944. L’un de ses témoignages a donné lieu à un document conservé dans un CDI, L’impossible oubli : la déportation dans les camps nazis, 2010, 40 p.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article223974, notice MALZAC Eugène [pseudonymes dans la résistance : Géno, lieutenant Jean] par Eric Panthou, version mise en ligne le 7 mars 2020, dernière modification le 29 juillet 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 387853. Dossier Eugène Malzac (nc) .— AVCC Caen, AC 21 P 569008. Dossier Eugène Malzac (nc) .— 154 PRI 6 Témoignage de Eugène Malzac-Sanctorum ; présenté et enregistré par Suzanne Houlès. - Congrés de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) à Sète, 1984 ! https://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta1b5119538a3f38c3 .— https://www.ladepeche.fr/article/2011/01/19/993440-saint-antonin-noble-val-temoignage-eugene-ancien-deporte-dachau.html .— Marius Biosca, De la résistance à Dachau, Nîmes, imprimerie Richelieu, 1947, p. 59 .— http://bteysses.free.fr/Temoignages/Kaufbeuren.html .— Déposition d’Eugène Malzac, 18 juin 1945, archives Roger Champrobert. — Généanet .— Mémoire des Hommes .— FMD.

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