DESBLACHE Lucien, Marie, Claudius

Lucien Desblache était le fil de Joseph Desblache, gantier, et de Lucie Canard. Il entra à l’École normale d’instituteurs de Grenoble en 1909 et y connut notamment son futur beau-frère, Gabriel Brissaud. Sorti en 1912, il fit son service militaire qu’il enchaîna presque aussitôt avec la mobilisation générale. Démobilisé en 1919, il fut nommé instituteur aux Adrets (Isère). Il s’était marié le 6 juillet 1916 à Grenoble avec Marie-Jeanne Houillon.

Militant de l’ARAC et du PC dès sa fondation, il y occupa d’importantes responsabilités. Président de l’assemblée fédérale du 24 août 1924, il fut le premier trésorier de la région constituée en 1925. Nommé à Pontcharra, il fut l’un des principaux dirigeants du PC pendant la période de la « bolchevisation ». Secrétaire du rayon du Grésivaudan, il fut chargé de missions de confiance, présentant par exemple au comité régional du 11 janvier 1925 le rapport sur « la situation internationale et la lutte contre le trotskisme ». Il fut membre du bureau régional jusqu’en 1927 au moins.

En 1934, il fut muté à Grenoble et enseigna d’abord à l’école Sidi-Brahim. Il était membre du bureau local du mouvement Amsterdam-Pleyel, puis fut secrétaire de la cellule Très-Cloître. Il continuait à militer dans le syndicat affilié à la Fédération unitaire de l’enseignement et en fut le trésorier départemental, tout en y représentant la minorité (MOR) qui défendait les positions du PC dans cette Fédération. Après la réunification syndicale en 1936, il fut trésorier départemental, membre du conseil syndical jusqu’en 1940. Il jouissait dans son Parti d’une grande autorité.

Arrêté le 30 novembre 1940, il fut interné à Fort-Barraux. Il en fut libéré, le 19 février 1941, à la suite, semble-t-il, d’une intervention de son fils, officier de marine, auprès de l’amiral Darlan. Il reprit le contact avec le PC clandestin, mais, arrêté, en février 1944 comme otage il fut cette fois déporté en Allemagne où il mourut.