ESTREM Jean

Par Dominique Tantin

Né le 22 janvier 1922 à Béziers (Hérault), mort en action le 6 avril 1944 à Moustier-Ventadour (Corrèze) ; étudiant en médecine ; résistant FTPF.

Stèle commémorative à Moustier-Ventadour, au bord de la RD 991, lieu-dit : ’Sounit’, à l’ouest nord-ouest du bourg, carte IGN 2233 Est
Stèle commémorative à Moustier-Ventadour, au bord de la RD 991, lieu-dit : ’Sounit’, à l’ouest nord-ouest du bourg, carte IGN 2233 Est
Crédit : MémorialGenWeb.

Jean Estrem naquit le 22 janvier 1922 selon sa fiche sur MémorialGenWeb et dans la thèse de Laurent Cardonnet (op. cit.), le 2 août 1924 selon Mémoire des Hommes. Étudiant en médecine à Poitiers (Vienne), avait rejoint la Résistance en Corrèze le 25 août 1943 avec un autre étudiant en médecine de Poitiers, Bernard Ballin, qui sera tué au Lonzac le 3 avril 1944. Sous le pseudonyme d’Inca, intégré à la 232e compagnie FTP, il était responsable départemental du service de santé FTP.
Au début du moins d’avril 1944, les FTP de Corrèze durent affronter les soldats de la division Brehmer. La division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, mena des opérations de ratissage et de répression des maquis et de persécutions des Juifs de nature génocidaire en Dordogne, puis en Corrèze et en Haute-Vienne. Cette division était une unité de marche temporaire constituée pour cette mission. Hétéroclite, elle réunissait pour un effectif total de 8 000 hommes - deux régiments de sécurité dont le 95e basé à Périgueux, deux bataillons motorisés dont le 958e bataillon de DCA, un bataillon d’infanterie de Géorgiens (Ost bataillon 799) en garnison à Périgueux puis à Tulle, deux brigades d’intervention de la Feldgendarmerie de Périgueux et de Bergerac, une unité SS-Sipo-SD commandée par le capitaine SS Kurt Holler détaché du SD de Lyon et chargé de la liaison avec August Meïer, SS-Obersturmbannführer (lieutenant-colonel), Kommandeur de la Sipo-SD de Limoges. Certaines actions furent conduites avec la participation de la Brigade ou Phalange nord-africaine de la Gestapo parisienne placée sous le commandement d’Alexandre Villaplane et intégrée à la Hilfspolizei. Elle disposait de 24 véhicules blindés et d’une douzaine de pièces d’artillerie légère.
Elle bénéficiait d’informations collectées par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par la Milice (2e service) et l’administration de Vichy. Le modus operandi de la Brehmer consistait à encercler les bourgs, à rassembler la population, désigner des otages – notamment les édiles –, obtenir des renseignements (liste des Juifs, identité des réfractaires au STO et des résistants, localisation des maquis). Les suspects et les hommes juifs étaient abattus, les femmes et les enfants d’origine juive arrêtés et emmenés pour être déportés. De nombreux bâtiments furent pillés et incendiés.
Le 6 avril 1944, suite à un accrochage, Jean Estrem fut grièvement blessé en tentant de s’échapper. Son corps fut retrouvé le lendemain.
Son nom est inscrit sur une stèle commémorative à Moustier-Ventadour avec ceux de Jean Malthieu, mort à Moustier-Ventadour lors des combats de la Libération, et de Léonard Viossange, tué le 21 août 1944 à Ussel (Corrèze). Il est aussi inscrit sur la plaque commémorative 1939-1945 de la Faculté de Médecine de Paris-Descartes (Paris, VIe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224145, notice ESTREM Jean par Dominique Tantin, version mise en ligne le 10 mars 2020, dernière modification le 3 août 2022.

Par Dominique Tantin

Stèle commémorative à Moustier-Ventadour, au bord de la RD 991, lieu-dit : 'Sounit', à l'ouest nord-ouest du bourg, carte IGN 2233 Est
Stèle commémorative à Moustier-Ventadour, au bord de la RD 991, lieu-dit : ’Sounit’, à l’ouest nord-ouest du bourg, carte IGN 2233 Est
Crédit : MémorialGenWeb.

SOURCES : Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 343, 408. — Paul Mons, Afin que nul n’oublie, la folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Editions Les Monédières, p. 200. — Laurent Cardonnet, Contribution à l’étude des étudiants de médecine et des médecins Morts pour la France pendant la seconde guerre mondiale, thèse pour le doctorat de médecine, Paris Descartes, 2010, p. 83. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 212042 (nc).

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