CAZEAUX Georgette, Jeanne, Alice

Par André Balent

Née le 24 juillet 1917 à Toulouse (Haute-Garonne), massacrée le 14 juin 1944 à Saiguède (Haute-Garonne) ; cultivatrice à Saiguède (Haute-Garonne) ; victime civile du 3e bataillon du régiment Deutschland de la division SS Das Reich

Georgette Cazeaux était la fille de Dominique Cazeaux cultivateur mobilisé et de Paule, Gloria Savennes, âgés tous deux en 1917 de vingt-six ans. Elle fut adoptée comme pupille de la nation (jugement du tribunal civil de Toulouse du 12 décembre 1933). Elle se maria avec Rémi Marti. Le couple vivait dans une ferme, Canguilhem, du nom de la mère du mari.

Après avoir fait sauter, le 12 juin 1944, le château de Gagen (commune de Bonrepos-sur-Aussonnelle, Haute-Garonne), premier cantonnement des hommes du maquis (Armée secrète) de Saint-Lys et incendié ses dépendances, hangars et pigeonnier, les SS de la division Das Reich — en opérations depuis le 10 juin contre les maquis du Comminges (Haute-Garonne), du Couserans (Ariège) et de la Bigorre (Hautes-Pyrénées) — se regroupèrent et pénétrèrent dans le village de Saint-Lys, effectuèrent des perquisitions et commirent des déprédations. Après 20 heures, ils se répandirent ensuite dans les fermes de la périphérie du bourg, sur les territoires de la commune limitrophe de Bonrepos-sur-Aussonnelle où ils tuèrent un civil de passage, Gino Zanghieri et de celle de Saint-Lys même où ils massacrèrent six civils. Ils tiraient dans tous les sens afin d’impressionner des populations civiles soupçonnées de complicités avec les maquis. Ils massacrèrent des civils, un peu au hasard. Ce fut le cas, entre autres de Georgette Cazeaux épouse Marti. Le 12 juin 1944, en début de soirée, elle fut abattue d’une balle en même temps que le valet de ferme maître-valet de ferme Marcel Della Nora au lieu-dit le Cantous alors qu’ils revenaient des champs. Leurs corps furent retrouvés lendemain. Georgette Cazeaux avait dû aun préalable subir des tortures, tout comme Marcel Della Nora. Elle avait, quant à elle, les deux bras brisés.

Le nom de Georgette Cazeaux fut inscrit sur le monument commémoratif érigé à la sortie du village de Bonrepos-sur-Aussonnelle, vers Saint-Lys. Sur cette plaque est gravée, avec les noms, l’inscription suivante : « Le maquis de Saint-Lys à ses camarades des Corps francs de Libération morts au combat du 12 juin 1944 ». Une plaque y a été apposée à sa base avec leurs noms et l’inscription suivante : « Aux victimes civiles de la barbarie nazie du 12 juin 1944 ». Il est également gravé sur le monument aux morts de Saiguède Il y a à Saiguède une rue du 12 juin 1944 qui commémore les trois victimes civiles et le résistant tués ce jour-là par les SS de la division Das Reich.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224259, notice CAZEAUX Georgette, Jeanne, Alice par André Balent, version mise en ligne le 13 mars 2020, dernière modification le 13 mars 2020.

Par André Balent

SOURCES : Arch. mun. Toulouse, 1 E 693, état civil, naissances, 2 janvier-31 août 1917n acte de naissance de Georgette Cazeaux et mention marginale . — Michel Goubet, « Le maquis et le combat de Saint-Lys 12 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 397-398, p. 542]. — Pierre Raymond, « Le Maquis de Saint-Lys pendant la Seconde Guerre mondiale », in Saint-Lys, une bastide entre Gascogne et Languedoc, Ville de Saint-Lys, Éditions Maury, 2003, 245 p. [pp. 185-190]. — Philippe Viguier, Le maquis de Saint-Lys 1944, sl., sd [1985], 22 p. — « Le massacre du 12 juin 1944 à Saint-Lys, Bonrepos-sur-Aussonnelle et Saiguède », site : Mairie de Saint-Lys, Service « Pôle culturel », mis en ligne le 6 février 2019, PDF, 2 p., consulté le 26 février 2020. — Site MemorialGenWeb consulté le 13 mars 2020.

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