FREMONT Gustave dit Félix

Par Daniel Grason

Né le 19 mai 1899 à Paris (VIe arr.), mort le 29 mars 1992 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ; joaillier, bijoutier-sertisseur ; communiste ; interné ; résistant.

Gustave Fremont dit Félix
Gustave Fremont dit Félix

Fils de Léonie Augustine Fremont, vingt-deux ans, polisseuse et de père non dénommé Gustave Frémont naquit au 27 rue Thiers. De la classe 1919 il fit son service militaire. Il épousa le 24 avril 1926 Blanche Cécile Boisseau, couturière, en mairie du XIe arrondissement, un joaillier et une couturière furent leurs témoins. Le couple vécut 12 rue des Goncourt (XIe arr.), puis 210 rue de Romainville aux Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis).
Gustave Frémont a été membre de la 3e Région Paris Ville du Parti communiste, il fut élu secrétaire de la fédération CGT de la bijouterie orfèvrerie, horlogerie lors du congrès du 12 novembre 1938. Pendant la guerre, rappelé il fut fait prisonnier en juin 1940. Libéré en août 1941, il travailla pour la Maison Caron, vendit des imprimés des cours des Halles jusqu’en octobre 1942. Il était payé 2 000 francs par mois.
Il entra en résistance, permanent il était rétribué également 2 000 francs par mois. Il fut responsable au matériel, il contrôlait plusieurs dépôts de tracts et brochures, il militait en liaison avec René Mergey.
Gustave Frémont a été filé par des inspecteurs de la BS1 de novembre 1942 à février 1943. Il était vu le 5 novembre 1942 avec un couple sur le pont des Arts, le 9 novembre à 17 heures il rencontra Eugène Ducret au métro Sully-Morland. Le 23 novembre, il prenait le métro à Opéra direction Balard descendait à la Motte-Picquet, à pied il se rendit avenue de Versailles, à 15 heures 05, il rencontra René Mergey, tous les deux se rendaient à la porte d’Auteuil et de là au pont Mirabeau où ils se séparèrent à 16 heures.
Le 30 novembre à 15 heures à l’angle de l’avenue de Versailles et du boulevard Exelmans il s’entretint avec René Mergey à proximité du ministère de l’Air. Le 18 décembre Gustave Frémont quitta son domicile à 15 heures 10, il emprunta le métro, descendit place des Fêtes. Pendant une heure trente, il glissa des lettres dans les boîtes des débits de tabacs, des rues avoisinantes. À 16 heures 30, il entra dans un bureau de poste, il acheta 400 timbres, puis il reprit le métro et rentra chez lui.
Le 7 janvier 1943 à 15 heures à l’angle des rues de Lyon et Biscornet dans le XIIe arrondissement il s’entretint avec Ducret. Les deux militants se rencontrèrent de nouveau le 12 janvier à 15 heures sur le boulevard Poissonnière (IXe arr.). Les deux militants pénétrèrent ensuite dans un immeuble du 148 ou 150 ou 152 de la rue Montmartre (IIe arr.). Le 14 janvier à 17 heures nouvelle rencontre des deux hommes dans l’église de Ménilmontant (XXe arr.).
Il quitta son domicile le 14 janvier à 14 heures 15, il emprunta le métro et se rendit à la station Belleville, puis à l’église de Ménilmontant. À 15 heures il était abordé par Ducret à qui il remettait un paquet.
Gustave Fremont eut un rendez-vous le 18 janvier à 15 heures avec René Mergey dans le square du quai de la Rapée (XIIe arr.). À 16 heures il s’entretint avec Pierre Maucherat devant le Petit Palais, ils marchèrent et se quittèrent à 17 heures 15 au musée Cernuschi 7 avenue Vélasquez (VIIIe arr.). Le 20 janvier à 18 heures il était vu avec Eugène Ducret rue des Halles (Ier arr.). Le 15 février à 14 heures 05 il entra dans la papeterie du 30 rue de Turbigo (IIIe arr.). Le 26 février à 14 heures 15 il se rendit 30 rue de la Lancette dans le XIIe arrondissement.
Le 18 mars 1943 Gustave Fremont fut interpellé à son domicile par quatre inspecteurs de la BS1, lors de la visite domiciliaire les policiers saisissaient une boîte de stencils. Les policiers perquisitionnèrent le local de rue de la Lancette, , 500 tracts intitulés « L’appel au combat », 5 000 tracts « On a beaucoup calomnié l’Union Soviétique », 3 000 exemplaires de France d’abord et 5 500 enveloppes contenant la brochure en hommage à Fernand Holweck et Jacques Solomon, militants communistes le premier mort sous la torture, le second fusilllé.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, il déclara avoir assuré deux envois de mille enveloppes entre novembre et fin décembre 1942. Ensuite en liaison avec « Muguette » et d’autres militants il assura la diffusion du matériel imprimé parmi les intellectuels. Il assurait le transport de ce matériel avec une voiture à bras. Le papier était stocké dans un local qu’il avait loué à son nom au 30 rue de la Lancette (XIIe arr.).
Il préparait des paquets par catégorie de membres de l’enseignement : primaire, secondaire et supérieur, et les médecins. D’autres envois postaux étaient effectués aux architectes, musiciens, écrivains, compositeurs… Gustave Fremont précisa que c’était lui qui livrait les tracts qui leurs étaient destinés.
Les policiers voulaient déterminer son rôle, ses responsabilités. Gustave Fremont affirma aux policiers qu’il n’était pas en rapport avec Maucherat, il affirma qu’il remettait ses décomptes de frais à « Muguette », mais il affirma ignorer à qui elle les remettait. Il déclara « Je confirme que je n’ai jamais été en contact avec Maucherat. »
Gustave Fremont a été envoyé au dépôt le 4 avril 1943, puis incarcéré à la prison de la Santé. Il comparut devant le Tribunal spécial, fut condamné à cinq ans de prison. Il fut libéré le 17 août 1944 par la résistance.
Il témoigna devant la commission d’épuration de la police en 1945, il déclara : « Rien ne m’a été dérobé au cours de la perquisition qui fut effectuée à mon domicile. »
Gustave Fremont divorça le 26 janvier 1948, il se remaria le 18 septembre de la même année avec Noémie Ketchedjian en mairie des Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis). Il mourut le 29 mars 1992 au Kremlin-Bicêtre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224292, notice FREMONT Gustave dit Félix par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 mars 2020, dernière modification le 16 mars 2020.

Par Daniel Grason

Gustave Fremont dit Félix
Gustave Fremont dit Félix

SOURCES : Arch. PPo. GB 35, GB 39, GB 137, 77 W 3115-301486. – Bureau Résistance (pas de dossier). – État civil numérisé acte de naissance Paris 6e arrondissement V4E 8553 acte n° 1617, acte de mariage 11M 532_A n° 985.

Photographie : Arch. PPo. GB 151

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