CAPRONNIER Lucienne, Laure

Par Daniel Grason

Née le 1er octobre 1905 à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; peintre au pistolet ; résistante ; internée.

Fille de Georges Gaston et d’Emma Petitot, Lucienne épousa Le Calvez, le couple qui eut un enfant, divorça. Lucienne Capronnier vivait 7 rue des Quatre-chemins (actuellement Lucien-Brun) à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis). Elle exerçait le métier de peintre au pistolet aux établissements Les meubles métalliques modernes au 51 route de Flandre au Bourget (Seine, Seine-Saint-Denis).
Elle adhéra au Parti communiste en 1932, fut active jusqu’en 1937. Elle assuma la responsabilité de secrétaire de l’Union des femmes contre la guerre et le fascisme d’Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis).
À la fin 1941, elle entra en contact avec l’organisation communiste d’Aubervilliers. En 1942, elle accepta le dépôt de plusieurs paquets de papier qui devaient être utilisés à l’impression de tracts, ainsi que deux revolvers à barillet, vingt-quatre chargeurs de fusil mitrailleurs avec balles. Elle les entreposa rue Alfred-Jarry dans un abri de jardin, elle accepta que des tracts soient stockées dans une chambre qu’elle disposait 11 rue des Récollets à Paris (Xe arr.).
Des inspecteurs de la BS1 appréhendèrent Lucienne Capronnier le 4 mars 1943 alors qu’elle était au domicile de Delphine Normand au 4 impasse Beaufils à Aubervilliers.
Des inspecteurs de la BS1 perquisitionnèrent son domicile et la chambre de la rue des Récollets à Paris (Xe arr.), tracts et armes furent saisis. Incarcérée à la prison de la Roquette. Elle comparaissait le 10 mars 1944 devant la section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, Lucienne Capronnier a été condamnée à un an de prison et 1 200 francs d’amende.
Le 12 mai 1944 de la prison de la Roquette matricule 1796 cellule n° 2, elle écrivit à Fernand David, commissaire de la BS1 : « Monsieur, ayant été arrêtée le 4 mars 1943, je suis restée à la BS jusqu’au 12 ou 13 mars pour être ensuite dirigée sur le Dépôt. »
« Ayant été jugée le 10 mai 1944 je désirerais que le temps passé dans vos services soit compté pour ma détention. C’est pour cela que je vous demande de bien vouloir notifier le temps que j’ai passé à la BS. »
Elle fut libérée par des membres des organisations de la Résistance le 17 août 1944.
Le 5 janvier 1945 elle témoigna devant la commission d’épuration de la police. Elle déclara : « Cinq inspecteurs ont participé à mon arrestation. Je ne reconnais aucun des policiers sur les photographies que vous me représentez. »
« Au moment de mon interpellation, j’ai jeté mon portefeuille sur la table de madame Normand. Le portefeuille contenait ma carte d’identité, mes titres d’alimentation et la somme de 5 400 francs. Ce portefeuille n’a jamais été retrouvé et il est à présumer que ce sont les policiers qui s’en sont emparé, car madame Normand a été arrêtée en même temps que moi et que le logement a été clos immédiatement après notre arrestation. »
« J’ai été conduite salle n° 45 des Brigades spéciales, j’ai été détenue environ une semaine au cours de laquelle je n’ai pas été frappée, mais j’ai entendu bien souvent des gens hurler de douleur. J’en ai vu rentrer d’interrogatoire, absolument mourants. »
« Durant ma détention aux BS trois perquisitions ont été effectuées, en mon absence, la première à mon domicile, 7 rue des Quatre-Chemins, à Aubervilliers au cours de laquelle les policiers ont saisi deux moteurs électriques, ainsi que divers objets et trois cartes d’immatriculation de bicyclettes m’appartenant. Pour cette perquisition, les inspecteurs s’étaient fait accompagner par la concierge. »
« La seconde perquisition a été effectuée 11, rue des Récollets à Paris (Xe arr.), dans un logement mis à ma disposition par une personne qui avait été déportée. Dans ce logement il a été saisi des tracts. Des policiers ont profité de leur présence pour s’emparer de linge et de vêtements m’appartenant et d’une quinzaine de paquets de linge appartenant à une juive madame Rysjez, qui avait quitté son domicile pour se soustraite à la déportation et qui m’avait confié ce linge et ces vêtements avant son départ. »
« La troisième perquisition a eu lieu à mon jardin rue Alfred-Jarry à La Courneuve. Des armes ont été saisies. »
« Transférée au dépôt après mes interrogatoires, j’ai ensuite été conduite à la prison de la Roquette. J’ai ensuite été jugée le 10 mai 1944 par le Tribunal d’Etat et condamnée à cinq ans de prison et 1 200 francs d’amende. »
Elle porta plainte contre les inspecteurs qui participèrent aux perquisitions et aux vols.
Lucienne Capronnier a été homologuée Résistante des forces françaises de l’intérieur (FFI).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224368, notice CAPRONNIER Lucienne, Laure par Daniel Grason, version mise en ligne le 16 mars 2020, dernière modification le 16 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 35, 77 W 646-219756. – Bureau Résistance GR 16 P 105533.

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