CHAPUIS Charles, Paul [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 22 mars 1876 à Paris (VIIe arr.) ; mort le 15 mars 1948 à Colombes (Hauts-de-Seine) ; tapissier ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Chapuis fut dispensé du service militaire, étant fils unique de veuve.
Arrêté le 6 janvier 1894. Il demeurait chez sa mère, 41 rue de Douai. Celle-ci déclara au cours de l’enquête : « Depuis février 1891, il faisait partie d’une société de gymnastique, La Libérale de Montmartre, 62 rue Lepic, où il se rendait 3 ou 4 fois par semaine de 8h30 à 11h du soir. Dans ces derniers temps, je n’étais donc pas surprise lorsque après dîner, il sortait pour ne rentrer que vers minuit et je supposait qu’il allait régulièrement à cette Société. Toutefois, je dois avouer que depuis 3 ou 4 mois, il semblait triste et préoccupé, mais refusait de nous faire la moindre confidence à ce sujet. Une fois, il nous réveilla par ses cris et on l’entendit dire deux fois : « grâce, grâce, ne me tuez pas ». Je le questionnais au sujet de ce rêve, mais il refusa de répondre, laissant seulement entendre qu’il avait de gros ennuis. Un dimanche du mois de septembre dernier, il me montra une paire de rideaux et s’est fait aider dans son travail par un de ses anciens camarades d’école, un nommé Mocquet, dont les parents sont tapissiers et habitent, je crois, 104 boulevard de Clichy. Le soir, j’invitais le fils Mocquet à dîner et après le repas, celui-ci nous fit un [illisible], lorsque ce [illisible] en question fût achevé, mon fils nous dit que Mocquet était aussi bon physicien que profond anarchiste, ce dernier s’en glorifia.
Le lendemain, je recommandais à mon fils de ne pas fréquenter Mocquet et par la suite, celui-ci ne revint plus à la maison. En raison des événements qui viennent de se produire, je ne serais donc nullement surprise que malgré mon observation, mon fils ait continué ses relations avec Mocquet. Pour terminer, je dois dire que mon fils est d’un caractère paisible et qu’il serait incapable de commettre une action malhonnête ou criminelle ».
Chapuis fut inculpé pour association de malfaiteurs, dans le cadre de l’affaire de la rue des Abbesses (voir Marcel Hervy). Il fut libéré le 19 janvier 1894.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°68.617
Chapuis, après le décès de sa mère fit son service militaire du 13 novembre 1897 au 17 septembre 1898, à la 9e section d’infirmiers militaires.
Le 26 octobre 1898, il demeurait 38 avenue du Chemin de fer à Colombes (Hauts-de-Seine) ; le 29 avril 1901, 108 avenue de Lutèce à La Garenne-Colombes.
Charles Chapuis se maria le 18 novembre 1899 à la mairie de Paris (IXe arr.) avec Irma, Eugénie Suaudeau, corsetière. Il demeurait à Colombes. Il était père de quatre enfants.
Il fut condamné le 28 décembre 1905 par le tribunal correctionnel de la Seine à 100 fr. d’amende pour délit de courses.
Le 29 novembre 1912, il habitait 5 villa de la Reine Henriette à Colombes.
Il fut mobilisé du 1er août 1914 au 16 décembre 1914 et du 26 mars 1915 au 29 novembre 1918

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224380, notice CHAPUIS Charles, Paul [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 16 mars 2020, dernière modification le 7 octobre 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

ARCHIVES :
Archives de la Préfecture de police Ba 1500 — Archives de Paris. Etat civil et registre matricule 3215, classe 1896, V4E 3301 — Archives nationales F7 12508.

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