CHARRIE Cyprien, Jacques [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 7 novembre 1867 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 14 décembre 1929 à Paris (XVIIIe arr.) ; imprimeur typographe ; garçon plombier ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Le 18 mars 1893 Cyprien Charrié (orthographié aussi Charrier) , demeurait en garni avec sa compagne la lingère Marie Guého (née à La Rochelle) au 70 rue des Moines, depuis le 21 juin 1892, d’après la 3e brigade de recherches de la Préfecture de police. Celle-ci d’après un rapport du 6 juillet 1894, du commissaire de police du quartier du faubourg du Rouls (VIIIe arr.) pourvoyait aux besoins du ménage en travaillant comme chemisière ou en se livrant à la prostitution.
Il avait été dispense du service de 3 ans ayant un frère sous les drapeaux, mais avait fait deux fois 2 mois de service actif.
Il figurait sur l’état nominatif des anarchistes au 26 décembre 1893.
Son frère aîné Léon Joseph était fiché comme anarchiste militant et était selon la police le responsable d’une bande de cambrioleurs dont son frère Cyprien aurait également été membre. Selon un rapport de police de juillet 1894, Charrié paraissait « tirer du vol le plus clair de ses ressources, et a fait partie d’une bande de cambrioleurs dont son frère Léon était le chef et qui comprenait en outre Boutté, Blanc, Saint-Martin, Ouin, Marchand et Boucher »
Depuis 1892, Cyprien Charrié ne trouvait pas de travail dans son métier de typographe et travaillait de manière irrégulière comme garçon plombier.
Selon un rapport de l’indicateur X n°10 du 19 juillet 1893, il existerait des preuves matérielles pour faire arrêter les deux frères Charrié, l’un des deux avait déjà été arrêté sous le nom de Louis Dupont.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à l’encontre de Cyprien Charrié, soupçonné d’appartenir à une association de malfaiteurs (articles 265 et 266 du code pénal (loi du 18 décembre 1893).
Le 1er juillet 1894, il fut arrêté, la perquisition de son garni, 70 rue des Moines, fut infructueuse, la police avait noté la présence sur les murs de la chambre de plusieurs gravures du supplément illustré du Petit Parisien, représentant l’arrestation, la détention et la mort de Ravachol.
Lors de son interrogatoire par le commissaire du quartier des Batignolles, il avait nié être anarchiste et avait déclaré les désapprouver : “Ce sont des gens qui font mal”. Il avait assure n’avoir jamais assisté à des réunions, ne pas s’occuper de politique et ne s’être pas même inscrit sur les listes électorales depuis son arrive dans le quartier en 1892. Quant aux gravures de Ravachol, il les aurait eu à l’imprimerie succursale du Petit parisien, située rue Deligny à Clichy, où il travaillait à l’époque et où on leur donnait un numéro chaque semaine. Il fut conduit au Dépôt de la Préfecture de police.
Interrogé par le juge d’instruction Franqueville le 4 juillet, il fut poursuivi pour “association de malfaiteurs” et incarcéré à Mazas le même jour. Remis en liberté provisoire le 6 juillet 1894, il bénéficiera d’un non lieu le 4 juillet 1895.
Il figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes du 31 décembre 1894, du 31 décembre 1896, sur celui de 1901, il demeurait alors 56 rue Sauffroy.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°208.460 (le même que celui de son frère Léon, Joseph).
Il était l’époux de Clémentine, Amélie Grennepois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224466, notice CHARRIE Cyprien, Jacques [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 18 mars 2020, dernière modification le 25 mars 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : Archives de la Préfecture de police Ba 78, 310, 1500 — Archives de Paris D3 U6 51 et Etat civil — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Notice Cyprien Charrié du Dictionnaire des militants anarchistes.

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