DESCOMPS Paul-Émile, Joseph

Par Gilles Morin

Né le 7 juillet 1892 à Gimont (Gers), mort le 7 juillet 1964 à Lectoure (Gers) ; enseignant ; syndicalistes et militant socialiste SFIO du Tarn, du Lot-et-Garonne, du Morbihan, puis du Gers ; secrétaire général du syndicat des répétiteurs de collège (1928-1929) ; secrétaire adjoint du syndicat des répétiteurs de lycée (1931-1932) ; membre du Comité départemental de Libération du Gers ; secrétaire de la fédération socialiste clandestine, puis de la fédération socialiste SFIO du Gers (1944-1948) ; maire d’Auch ; conseiller général de Fleurance (1945-1961) ; président du conseil général du Gers (1945-1949) ; conseiller de la République puis sénateur (1948-1959).

[Sénat]

Fils d’une institutrice laïque et d’un propriétaire rural qui décéda en 1916, Paul Descomps fit ses études au lycée de garçons d’Auch et obtint le baccalauréat (sciences, langues, philosophie en 1911). Il adhéra aux Jeunesses socialistes en 1913, puis à la SFIO en 1920. Mais il fut surtout dans un premier temps un responsable syndical enseignant.

Paul-Émile Descomps travailla comme répétiteur à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) en 1912, et fut titularisé répétiteur au collège de Lectoure (Gers) en 1912. Mobilisé dans un régiment d’Artillerie en octobre 1913. Téléphoniste sur le front, gazé, il n’obtint pas de pension. Démobilisé en août 1919, il fut nommé à Moissac (Tarn-et-Garonne) puis à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) puis à Castres (Tarn) où il resta de 1921 à 1929. Licencié en Droit de la Faculté de Toulouse en 1926, il fit intervenir un sénateur pour obtenir dès 1925 une mutation à Auch ou à Agen et obtint un poste au lycée d’Agen (Lot-et-Garonne) en 1929. Il fut de 1926 et 1930, secrétaire général du syndicat des répétiteurs (professeurs adjoints) de collège. Le bureau national comprenait notamment Berthe Lacrouts-Laclau, Madame Ravel, Schmidt (secrétaires adjoints), Guy Mollet (directeur du journal), Ayats (trésorier), Canet (trésorier adjoint). Il était en 1931 et 1932 secrétaire adjoint du syndicat des répétiteurs de lycée. Dès 1930, il fit une demande de poste de surveillant général, demande appuyée par le député-maire de Castres à plusieurs reprises, soutenue par l’association amicale des Anciens combattants des enseignements supérieur et secondaire publics en 1932 et par le président de l’association amicale des surveillants généraux de collèges.

Paul-Émile Descomps devint en 1932 surveillant général au collège de Vannes (Morbihan). Le député L’Hévéder intervint en 1935 pour qu’il soit titularisé. Après une autre intervention de Paul Faure, ministre d’État, il obtint le poste de surveillant général au lycée d’Auch en 1936. Faisant fonction de censeur, il fut titularisé en 1938 et y exerçait toujours à la Libération. Non licencié d’enseignement, rangé dans la catégorie des surveillants généraux bacheliers, le ministère refusait régulièrement les diverses demandes pour qu’il devienne censeur.

Paul-Émile Descomps se maria vers 1924 à Castres. Le couple eut deux enfants.

Paul-Émile Descomps milita dans le Parti socialiste SFIO tout d’abord en 1924 dans le Tarn, où il fut adjoint au maire de Castres de 1926 à 1929. Au fil de ses mutations, il milita ensuite dans le Lot-et-Garonne, de 1930 à 1934 ; puis dans le Morbihan de 1934 à 1936, où il fut chargé de la propagande orale. En 1936, il adhéra à la fédération socialiste du Gers.

Secrétaire de la fédération socialiste clandestine, membre du Comité départemental de Libération clandestin (CDL) au titre du Parti socialiste à partir de 1943, Descomps, en congé du 8 décembre 1944 au 30 septembre 1945, siégea aux commissions des finances, de la presse, de criblage, aux assemblées régionales des CDL. Il participa à la conférence des États généraux des CDL en juin 1945. Il fut désigné par la CGT, en décembre 1944, à la commission départementale de reconstitution des organisations syndicales de travailleurs, chargée de l’épuration syndicale. Membre de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes en 1951, il fut vice-président de l’Office départemental des Anciens combattants et victimes de guerre.

Paul-Émile Descomps fut secrétaire de la fédération socialiste SFIO du Gers de 1944 à 1948 (ou 1949). Au congrès national d’août 1945, assesseur à une séance du congrès, il intervint sur la réforme des statuts du parti. Il participa encore à la conférence des secrétaires fédéraux socialistes des 23-24 février 1946 et au congrès extraordinaire du 29 mars 1946.

À des dates indéterminées, Descomps fut président de la coopérative d’habillement « La Gerçoise », puis administrateur de la coopérative « L’Aurore sociale » à Castres, enfin, administrateur de la coopérative d’imprimerie « Imprimerie moderne » à Auch.

Paul-Émile Descomps gagna le siège conseiller général du canton de Fleurance en octobre 1945. Il présida l’Assemblée départementale de 1945 à 1951, année où il céda la présidence au Parti radical. Il siégea dans cette assemblée jusqu’en 1961, date à laquelle il ne se représenta pas. Il consolida son assise locale en se faisant élire et réélire maire d’Auch, d’octobre 1947 à mars 1959. En 1947, les socialistes avaient 6 élus sur 27 ; le futur maire obtint les voix des radicaux (4) et du MRP (11), les communistes (6) s’abstenant, ainsi qu’une partie des socialistes qui auraient préféré l’ancien premier adjoint Daubèze*. Il présida l’Association des maires du département à partir de 1947. Le ministère lui ayant refusé une mise à disposition avec maintien du salaire, il cumula son emploi de surveillant général et ses mandats électifs jusqu’en 1948. Il obtint sa retraite professionnelle en mai 1950.

La carrière de Paul-Émile Descomps culmina avec son élection comme conseiller de la République socialiste SFIO du Gers, le 7 novembre 1948. Réélu le 19 juin 1955 en tête de tous les candidats, il fut vice-président de la commission du suffrage universel au Conseil de la République et membre de la commission de l’Éducation nationale. Il vota pour le retour au pouvoir du général de Gaulle le 1er juin 1958, mais appela à voter « non » pour le référendum de septembre.

Paul-Émile Descomps, fut coup sur coup battu aux élections municipales d’Auch en mars 1959 et aux élections sénatoriales le mois suivant par le radical Leygues (il obtint 344 voix au deuxième tour, contre 362). Il conserva encore deux ans son mandat de conseiller général.

Paul-Émile Descomps, titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations, de la Croix du combattant, fut fait Officier de l’Instruction publique. Une rue d’Auch et une autre de Condom portent son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22449, notice DESCOMPS Paul-Émile, Joseph par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 2 novembre 2022.

Par Gilles Morin

[Sénat]
[Arch. OURS]

SOURCES : Arch. Nat. F7/13749 et 15743, n° 4108 ; F/1a/3240 et 3382 ; F/1b1/998 ; F/1cII/147, 255, 270, 284, 305, 310 et 703 ; F/17 25367 (dépouillé par Jacques Girault), CAC, 199110807-8. — Dossier biographique, arch. de l’OURS. — Archives D. Mayer, 3 MA 28. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Le Peuple, 31 mars 1929. — L. Calderan, C. Zoukerman, Mémoire de Maîtrise, op. cit.

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