SORNIN Baptiste, Paul, René

Par Michel Thébault

Né le 3 mai 1901 à Balesmes, aujourd’hui Descartes (Indre-et-Loire), massacré le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; employé SNCF ; victime civile.

Baptiste Sornin était le fils de Baptiste, Louis, François Sornin âgé de 29 ans à sa naissance et d’Estelle, Marie, Radegonde Roy âgée de 29 ans, tous deux ouvriers papetiers à la papeterie de Balesmes (papeterie-cartonnerie créée en 1857 par la famille Montgolfier, et reprise en 1895 par l’imprimeur tourangeau Mame). Entré à la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans, il épousa au milieu des années 20, Marie Prouteau née en 1926 au Grand-Pressigny, Indre-et-Loire). Au recensement de 1936 Baptiste Sornin habitait au bourg de Maillé avec son épouse et sa mère (née en 1872 à Abilly, Indre-et-Loire). Ils avaient alors 6 enfants, Maurice né en 1927 à Paris (4ème arr.), Denise née en 1929 à Abilly, André né en 1930 à Noyant comme Suzanne en 1932, René né en 1934 à Maillé comme Alice née en 1936. Baptiste Sornin était alors employé de la Compagnie d’Orléans (qui deviendra en 1937 après sa nationalisation, la SNCF) et son épouse également employée de la même compagnie était garde-barrière. En 1944, il était toujours domicilié à Maillé et était père de neuf enfants.

Cantonnier SNCF à Sainte-Maure, il était employé le 25 août 1944 à la réfection de la voie de chemin de fer à la gare de Maillé. Le 25 août 1944 dès neuf heures du matin le village de Maillé fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Baptiste Sornin s’était caché à l’arrivée des troupes allemandes, sur la route de Draché à Maillé, dans la cave du garde-barrière, Yvon Millory. Six personnes s’étaient dissimulées avec lui, la plupart travaillant à la voie ferrée, soit de l’entreprise Dupin, soit du personnel SNCF : Achille Barré, André Chevillard, Pierre Granet, Paul Millory, Joseph Sondag et Auguste Thermeau. Découverts, les sept hommes furent emmenés au centre du bourg par deux soldats allemands. Alignés près de la poste de Maillé, ils furent abattus de plusieurs rafales de pistolet-mitrailleur et leurs corps brûlés avec des plaquettes de phosphore.

Il obtint la mention mort pour la France et reçut le titre d’Interné politique en septembre 1954. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif aux 124 victimes dans le cimetière de Maillé. Il figure également sur la stèle commémorative SNCF de Maillé et, en gare de Sainte-Maure-Noyant, sur une plaque dédiée « A la mémoire des agents de la SNCF victimes de la barbarie nazie le 25 août 1944 à Maillé ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224726, notice SORNIN Baptiste, Paul, René par Michel Thébault, version mise en ligne le 22 mars 2020, dernière modification le 7 juin 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, recensements) — Thomas Fontaine (sous la dir.), Cheminots victimes de la répression 1940-1944, Paris, Perrin/SNCF, 2017 — Mémorial Genweb.

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