LAVACHERY Jean.

Par José Gotovitch

Vilvorde (aujourd’hui pr. Brabant flamand, arr. Hal-Vilvorde), 22 mai 1911 – Uccle (Région de Bruxelles-Capitale), 4 août 1996. Pédagogue, directeur de la maison d’enfants Les Cailloux, enseignant, militant communiste, cofondateur de l’Association révolutionnaire culturelle, président de l’Union des pionniers de Belgique.

Fils d’Henri Lavachery (Liège (pr. et arr. Liège, 6 mai 1885 – Bruxelles, 1er décembre 1972), ethnologue, membre de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, Jean Lavachery, venu du scoutisme laïc (Groupe Honneur), effectue des études à l’Institut des sciences de l’éducation à Genève (Suisse) qu’il achève en 1932. Il obtient une licence en pédagogie à l’Université libre de Bruxelles (ULB) en 1935. Il y adhère, en sous-marin, aux Étudiants marxistes, puis au Parti communiste en 1935. Il souligne l’influence décisive exercée sur lui par Franz Moureau* dans son engagement au communisme.

Jean Lavachery est secrétaire de la section belge du Congrès mondial de la jeunesse, et participe à celui de Genève en 1936. En 1934, il participe à la fondation de l’Association révolutionnaire culturelle et à sa revue Documents, aux côtés de Jean Fonteyne. Il est membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA) fondé en juin 1935. Il y côtoie Edouard Léopold Théodore (E.L.T.) Mesens, Jean Stephan, Claire Racine, Fernand Piette ... En 1936, il crée et dirige un home-école, La Clé des champs, à Couture-Saint-Germain (aujourd’hui commune de Lasne, pr. Brabant wallon, arr. Nivelles) aux Aywiers.

Mobilisé comme officier de réserve, Jean Lavachery sera prisonnier durant toute la Seconde Guerre mondiale. Il donne des cours de pédagogie dans les Oflags de Prenzlau (Brandebourg, Allemagne) et de Fischbeck (aujourd’hui district de Stendal, Saxe-Anhalt, Allemagne).

Ayant repris son poste de Directeur de La Clef des Champs, Jean Lavachery offre, en 1946, ses services pour diriger le home de Jodoigne (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles) ouvert par Notre Solidarité au bénéfice des enfants de prisonniers politiques et résistants. C’est le début de l’aventure du home Les Cailloux, qui sera déplacé en 1950 à Uccle (Bruxelles) : il constituera un modèle d’éducation selon les principes pédagogiques les plus modernes. En 1955, Les Cailloux ouvre ses portes aux enfants et adolescents placés par l’autorité judiciaire.

Parallèlement à cela, Jean Lavachery tente d’insuffler les mêmes principes en exerçant pendant plus de vingt ans, à partir de 1953, la présidence de l’Union des pionniers de Belgique, dispensant sans compter son intelligence, ses connaissances et ses méthodes auprès des moniteurs et dirigeants de l’organisation.

Jean Lavachery quitte Les Cailloux pour gagner la Tunisie où il est nommé secrétaire général adjoint de l’YMCA belge, charge qu’il exerce jusqu’en mai 1966. Rentré en Belgique, il enseigne la psycho-socio-pédagogie aux Écoles normales, successivement de Tournai (p ? Hainaut, arr. Tournai) de 1966 à 1969 et de Huy (pr. Liège, arr. Huy) de 1969 à 1974. Il termine sa carrière à Berkendael, quartier d’Ixelles (Bruxelles).

Membre du Conseil national de la jeunesse de 1957 à 1963, Jean Lavachery remplit de multiples fonctions au sein des associations internationales liées à l’éducation et aux maisons d’enfance. Époux en premières noves d’Elisabeth Limbosch avec laquelle il a deux enfants, il se remarie avec Marcelle Falmagne. Il en a un fils, Thomas, écrivain, et une fille adoptive coréenne. Demeuré fidèle à ses convictions, malade, Jean Lavachery s’éteint discrètement à Bruxelles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224732, notice LAVACHERY Jean. par José Gotovitch, version mise en ligne le 22 mars 2020, dernière modification le 22 mars 2020.

Par José Gotovitch

SOURCES : CArCoB : dossier CCP ; interview Jean Lavachery ; curriculum établi par
Marcelle Lavachery.

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