DUCOBU Adolphe, Emmanuel, Ghislain.

Par Francis Drugman

Boussu (pr. Hainaut, arr. Mons), 11 juillet 1918 – Mons, 11 février 1979. Employé à la Fédération des syndicats chrétiens de Mons, jociste, militant syndical et mutuelliste, démocrate-chrétien, conseiller provincial et député permanent du Hainaut, député de l’arrondissement de Mons.

Adolphe Ducobu est le fils de Adolphe, tourneur en fer, né à Boussu le 22 août 1877, et de Jeanne Emma Ghislaine Dassy, ménagère, née à Namur (pr. et arr. Namur) le 30 janvier 1993. Il milite dès son plus âge à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) de Boussu, dont il est le secrétaire-trésorier. En 1935, il est engagé comme employé à la Fédération des syndicats chrétiens de l’arrondissement de Mons. De 1935 à 1948, il est également secrétaire de la mutualité chrétienne, La Famille prévoyante, de Boussu. C’est dans cette commune qu’il épouse le 18 mars 1939 Julia Regnier (Élouges (aujourd’hui commune de Dour, pr. Hainaut, arr. Mons), 23 juin 1920 – Mons, 2 juillet 2000) femme de chambre. Il en aura deux filles.

En 1940, la carrière d’Adolphe Ducobu est interrompue en raison de la guerre, le syndicat chrétien refusant de collaborer avec les Allemands. En 1943, il travaille à l’Office national de placement et de chômage (devenu en 1961 l’Office national de l’emploi – ONEm). Dans le même temps, il s’attache à reformer les sections locales du syndicat chrétien, dans la clandestinité.

En 1944, Adolphe Ducobu retourne à la Fédération syndicale qui l’aide à suivre une formation de comptable via l’Association nationale des comptables de Belgique (ANCB). Il est nommé comptable puis contrôleur en 1959, fonction qu’il exerce jusqu’en 1971. En 1948, Ducobu quitte Boussu pour emménage à Mons. Il y est secrétaire de la mutualité chrétienne La Fraternelle de 1948 à 1951 et secrétaire de la section syndicale interprofessionnelle.

Affilié au Parti social-chrétien (PSC), Adolphe Ducobu débute sa carrière politique lors des élections provinciales du 1er juin 1958. Il est élu conseiller provincial du Hainaut représentant le canton de Mons. Le 26 mars 1961, il est conseiller suppléant. Il sera à nouveau élu le 23 mars 1965 et réélu le 31 mars 1968. À la suite des élections provinciales du 7 novembre 1971, il demeure conseiller provincial et est nommé député permanent le 10 novembre dans une coalition socialiste – sociale-chrétienne. Il le restera jusqu’au 10 mars 1974.

Adolphe Ducobu fonde la Démocratie chrétienne de Mons-Borinage dont les statuts sont établis le 11 septembre 1973. Cette tendance se veut l’héritière des encycliques sociales et entend réaliser son action politique au sein du PSC dont elle est l’aile gauche. Ce n’est pas chose aisée en raison des tensions passées – surtout dans l’entre-deux-guerres – entre le Parti catholique à forte majorité conservatrice et la démocratie chrétienne (voir Jean Bodart). Dans une province où le Parti socialiste belge (PSB) est majoritaire, l’union au sein du PSC est nécessaire.

En 1974, le comité directeur du PSC désigne Adolphe Ducobu en tête de la liste électorale de la Chambre des représentants. Il est élu député lors des élections du 10 mars 1974 ; il le restera jusqu’à sa mort en 1979. À la Chambre, il intervient à plusieurs reprises pour défendre sa région, le Borinage, qui traverse, comme toutes les zones industrielles, une grave crise économique mais aussi sur la situation des travailleurs frontaliers belges occupés en France, notamment en 1974 lors de la dépréciation des pensions françaises octroyées aux anciens frontaliers et à leurs épouses.

Adolphe Ducobu est un des fondateurs et administrateur de la Société coopérative de locataires pour la Province du Hainaut, la SOCOLO, et administrateur et membre du comité de gestion de la Société de logements de Mons-Borinage, la Sorelobo.

Âgé de soixante ans, Adolphe Ducobu meurt à son domicile des suites d’une longue maladie. Ses funérailles ont lieu le mercredi 14 février 1979 à l’Église Saint-Nicolas de Mons, en présence de nombreuses personnalités dont Alfred Califice*, démocrate-chrétien de Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi) et alors ministre de la Prévoyance sociale, Robert D’Hondt*, secrétaire général de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), Louis Boulvin, secrétaire fédéral du Mouvement ouvrier chrétien de Mons. Tout au long de sa longue carrière consacrée à la classe ouvrière, Adolphe Ducobu a eu comme devise : « Servir ».

Adolphe Ducobu est titulaire de nombreuses distinctions et décorations : chevalier de l’ordre de Léopold II (arrêté royal du 8 décembre 1969), chevalier de l’ordre de Léopold (arrêté royal du 4 avril 1977), chevalier de l’ordre de la Couronne, décoration spéciale de l’Union professionnelle de première classe, décoration du Travail de première classe, chevalier de l’ordre de Saint-Sylvestre, le Mérite diocésain.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224733, notice DUCOBU Adolphe, Emmanuel, Ghislain. par Francis Drugman, version mise en ligne le 22 mars 2020, dernière modification le 22 mars 2020.

Par Francis Drugman

SOURCES : Archives communales de Boussu et de Mons, registres de l’état civil – Papiers personnels de Francis Drugman.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable