Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), Caserne Tirlet et Stand de tir, 24 septembre 1941-23 mai 1943

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Dans le département de la Marne, les lieux de fusillades ont été successivement la Caserne Tirlet et le Stand de tir de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne) de septembre 1941 à mai 1942, puis à partir du 5 août 1943 et jusqu’au 5 août 1944, le terrain de « La Folie » situé sur le territoire de la commune de L’Épine près de Châlons, où se déroule chaque année à la date du 6 mai une cérémonie du souvenir. De nombreux autres lieux de mémoire dispersés dans la ville honorent la mémoire des fusillés, exécutés, massacrés, morts en action.

Le mur des fusillés avant la destruction</br> du manège de la caserne Tirlet
Le mur des fusillés avant la destruction
du manège de la caserne Tirlet
SOURCE : 
Maison du combattant à Châlons-en-Champagne

De 1941 à 1944, cinquante patriotes, pour la plupart Marnais, ont été fusillés dans la Marne : quarante neuf d’entre eux avaient été condamnés par un tribunal militaire allemand, et un seul par une Cour martiale de la Milice aux ordres du gouvernement de Vichy.

Au début de l’occupation allemande et jusqu’au printemps 1942, les condamnations étaient prononcées par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 608 (FK 608) qui siégeait dans un bâtiment du Grand séminaire, Allée Paul Doumer à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne). Seul l’acte de décès du premier fusillé Jean Rerman a été enregistré à l’état civil de Châlons sur la déclaration écrite de Petermann, conseiller du conseil de guerre de la FK 608. Les autres exécutions ont fait l’objet de jugements déclaratifs de décès du tribunal civil de première instance de Châlons-sur-Marne.
Après le départ de la FK 608 pour le front de l’Est fin mars 1942, les condamnations ont été prononcées par le tribunal militaire de la Feldkommandantur (FK 531) qui siégea d’abord dans l’Hôtel de la division rue Pasteur, puis dans la chapelle de la Maison des œuvres au numéro 25 de cette même rue, chapelle qui fut aménagée en salle d’audience afin de donner plus de solennité aux procès. Une cloison de bois fut installée pour isoler l’autel et le tribunal siégeait devant un portrait d’Adolf Hitler et un immense drapeau nazi. Les procès se déroulaient à huis-clos.

Selon Maurice Pelthier, avocat rémois commis d’office, le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne était présidé par un magistrat relevant de la Justice militaire allemande ayant le grade de colonel, assisté de deux assesseurs, un capitaine et un soldat. Le greffier lisait avec solennité la formule du serment. Le président attirait l’attention sur l’importance de ce serment dont pouvait dépendre la vie ou la mort de l’inculpé, sa condamnation ou son acquittement. La sentence était annoncée brutalement et commentée ensuite.
Jusqu’à l’été 1941, ce tribunal a fait preuve d’une relative mansuétude, et n’a prononcé que des peines de prison.
Après l’invasion de l’Union soviétique par la Wehrmacht en juin 1941, commencèrent les condamnations à mort et les fusillades par représailles. La situation s’est considérablement durcie. Les juges furent remplacés par des militaires revenant du front russe qui, confrontés à la Résistance française, se montrèrent peu enclins à la clémence.
Après le débarquement allié en Normandie en juin 1944, les avocats français ne furent plus admis à assurer la défense des inculpés, et le tribunal FK 531 ne connut plus qu’une seule sanction, la peine de mort, exécutée dans les six heures qui suivaient.
Le principal auxiliaire du tribunal militaire FK 531 était la Feldgendarmerie, bien davantage que la Gestapo qui, constate Maurice Pelthier, « faisait sa justice elle-même, une justice expéditive et toujours sans appel, déportait massivement », et avec laquelle finalement « le tribunal FK 531 travaillait très peu ». Quant à la Police française soumise au contrôle des autorités d’occupation, elle interpelait, arrêtait, communiquait des procès-verbaux, et constituait ainsi une auxiliaire précieuse, même s’il est vrai aussi que des policiers français avertissaient des résistants menacés et trompaient les Allemands en leur fournissant de fausses informations.

Tous les fusillés n’avaient pas été condamnés à mort. Certains qui avaient été condamnés à des peines de prison et de travaux forcés ont été par la suite fusillés comme otages, en représailles après des attentats contre des membres de l’armée allemande.
Pour tous les condamnés qui ont été fusillés à Châlons, la sentence avait été prononcée par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 608 ou FK 531), à l’exception de Jean Rerman et de Raymond Villard, Lorrains condamnés par le tribunal militaire allemand de Nancy (FK 591).

Les condamnés étaient avertis la veille de leur exécution et étaient autorisés à écrire une dernière lettre à leur famille. Ils pouvaient aussi demander à recevoir la visite d’un aumônier militaire allemand.

Caserne Tirlet, septembre 1941-mai 1942
Les premières exécutions ont eu lieu dans l’enceinte de la caserne Tirlet, caserne de cavalerie située 5 rue de la Charrière à Châlons. Cette caserne avait été réquisitionnée dès octobre 1940 par les autorités allemandes d’occupation qui en ont fait un cantonnement militaire (Truppenunterkunft) mis à la disposition de la Wehrmacht.
De septembre 1941 à mai 1942, sept patriotes y ont été fusillés contre un mur du manège qui avait été en partie détruit lors des combats de juin 1940 :

-  RERMAN Jean, né le 2 septembre 1903 à Jarville (Meurthe-et-Moselle), domicilié à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), condamné à trois ans de prison pour détention d’armes par le tribunal militaire de la Feldkommandantur de Nancy (FK 591), fusillé comme otage le 24 septembre 1941, en représailles après des attentats contre des trains de soldats allemands
-  TELLIER Marcel, né le 3 juin 1909 à Monceaux-l’Abbaye (Oise), domicilié à Anglure (Marne), condamné à mort pour détention et usage d’armes par le conseil de guerre de la Feldkommandantur de Châlons-sur-Marne (FK 608) et fusillé le 18 novembre 1941
-  CHATTON Marcel, né le 18 décembre 1919 à Reims (Marne), domicilié à Reims, membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 608) pour distribution de tracts, fusillé le 23 décembre 1941
-  DARDENNE Georges, né le 19 décembre 1919 à Reims (Marne), domicilié à Reims, membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 608), fusillé comme otage le 13 janvier 1942 en représailles après un attentat commis contre un officier allemand à Dijon
-  MÉLIN Marcel, né le 15 janvier 1898 à Reims (Marne), condamné le 25 novembre 1941 « pour détention d’armes et propagande gaulliste » par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 608), fusillé comme otage le 13 janvier 1942
-  QUENTIN Édouard, né le 18 août 1920 à Reims (Marne), domicilié à Reims, membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 608), fusillé comme otage le 13 janvier 1942 en représailles après un attentat commis contre un officier allemand à Dijon.
-  VINCENT Lucien, né le 25 avril 1913 à Villadin (Aube), domicilié à Villadin, condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 531) pour détention illégale d’armes, fusillé le 14 mai 1942

Leurs corps ont été inhumés sur place. Après la guerre, ils ont été exhumés et ré-inhumés dans le Cimetière de l’Est de Châlons, puis transférés dans leurs communes respectives, à l’exception de Marcel Tellier dont le corps n’a pas été réclamé par la famille. Il repose aujourd’hui dans la nécropole nationale de Châlons-en-Champagne qui jouxte le cimetière de l’Est.

Stand de tir du 29 avril 1942 au 23 mai 1942
Au cours des mois d’avril et de mai 1942, quatre patriotes ont été fusillés dans un autre lieu que la caserne Tirlet, vraisemblablement, selon l’abbé Pierre Gillet, dans le Stand de tir de Châlons, avenue du général Sarrail :

-  DORÉ Jacques, né le 7 juin 1906 à Champcevrais (Yonne), domicilié à Vitry-le-François (Marne), militant communiste, condamné à mort pour propagande anti-allemande par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 531), fusillé le 29 avril 1942
-  HORENS René, né le 29 octobre 1901 à Montblainville (Meuse), domicilié à Vienne-le-Château (Marne), condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 531) pour détention d’armes, fusillé le 1er mai 1942
-  VILLARD Raymond, né le 3 septembre 1915 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Nancy (FK 591), transféré à la prison de Châlons-sur-Marne et fusillé comme otage le 9 mai 1942
-  BELHARTZ Jean, né le 31 mars 1892 à Chéraute (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), domicilié à Broyes (Marne), condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 531) pour détention d’armes et de munitions, fusillé le 23 mai 1942.

Leurs corps ont été inhumés dans le cimetière de l’Est de Châlons, puis transférés après la guerre dans leurs communes respectives, à l’exception de René Horens et de Jean Belhartz dont les corps n’ont pas été réclamés par les familles. Ils reposent aujourd’hui dans la nécropole nationale de Châlons-en-Champagne qui jouxte le cimetière de l’Est à Châlons-en-Champagne.

De fin mai 1942 à fin juillet 1943, il n’y a pas eu d’exécutions dans la Marne.
À partir d’août 1943 et jusqu’en août 1944, les exécutions ont eu lieu sur un terrain militaire, au lieu-dit La Folie, situé sur le territoire de la commune de L’Épine, à quelques kilomètres seulement de Châlons-sur-Marne. Trente-huit condamnés y ont été fusillés, adossés à des poteaux d’exécution plantés au pied d’une butte de terre, le plus souvent pour actes de sabotages.

Il y a eu une seule exécution à Châlons-sur-Marne après celle de Jean Belhartz fusillé au Stand de tir le 23 mai 1942. Elle s’est déroulée le 11 avril 1944 dans la cour de la Maison d’arrêt située boulevard Anatole France (rue Jacques Songy) :

-  LUTHY Bernard, né le 1er janvier 1924 à Bar-sur-Aube (Aube), membre des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), arrêté à Troyes le 17 mars 1944 par des policiers français appartenant aux GMR (Groupes mobiles de réserve), transféré à la prison de Châlons et condamné à mort le 11 avril 1944 par la cour martiale de la Milice de Châlons, fusillé le même jour par un peloton de GMR.

« Le Mur des fusillés »
Après la guerre une plaque commémorative a été apposée sur le mur du manège de la caserne Tirlet qui porte l’inscription :
« Ici
les Allemands ont fusillé
des patriotes français.
Soldat souviens-toi »
Ce mur dit « Mur des fusillés » a disparu lors de la construction après-guerre de la Cité administrative, et la plaque commémorative a été transférée sur le site de la Butte des fusillés à L’Épine.

Dans les cimetières de Châlons
Dans les cimetières de Châlons-en-Champagne, des inscriptions et des plaques commémoratives, en particulier de nombreuses plaques portant l’inscription « CDLL-Souvenir », rappellent la mémoire de plusieurs résistants et déportés sur les tombes où ils sont inhumés ou sur des sépultures familiales.

Dans le cimetière de l’Ouest
Sur le mur intérieur du cimetière de l’Ouest est apposée une plaque qui honore la mémoire de Guy PÉROTIN, sous-marinier de l’équipage du « Narval » rallié à la France libre le 24 juin 1940 et coulé au large de Sfax en décembre 1940, fait Compagnon de la Libération en 1941.
Elle porte l’inscription :
« À la mémoire du Quartier-maître Guy PÉROTIN disparu en mer - 15-12-40 - Croix de la Libération ».
Deux FFI sont inhumés dans le cimetière de l’Ouest :
- MARCOUX Gabriel (FFI tué au combat en janvier 1945 à Obenheim, Bas-Rhin)
- TRITANT Robert, fusillé après condamnation à mort à L’Épine (Marne), dont la sépulture porte l’inscription : « Fusillé par les Allemands le 6 mai 1944 dans sa 41e année - Regrets »

Dans le cimetière de l’Est
- « Jacques DORÉ - Fusillé par les Allemands le 29 avril 1942 » (fusillé après condamnation à mort au Stand de tir de Châlons-sur-Marne)
- « Bernard REMY - Fusillé par les Allemands le 20 avril 1944 à l’âge de 34 ans » (FTPF fusillé après condamnation à mort à L’Épine, Marne)
- « Robert CLÉMENT 1907-1944 - Mort pour la France » (fusillé après condamanation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine)
- « Roger FLEURY - Lieutenant FFI - Chevalier de la Légion d’honneur - Fusillé par les Allemands le 6 mai 1944 dans sa 24e année » (fusillé après condamnation à mort à L’Épine, Marne)
- « Antoine ARNAUD fusillé par les Allemands le 29 août 1944 dans sa 34e année - Robert-Espagne (Meuse) » (exécuté sommairement à Robert-Espagne, Meuse)
- BROCHARD Maurice (exécuté sommairement le 29 août 1944 à Couvonges, Meuse)

Le monument aux martyrs de la Résistance
Le monument aux martyrs de la Résistance de Châlons-en-Champagne se dresse Square du Souvenir français, près de la prison où de nombreux patriotes marnais ont été incarcérés avant d’être fusillés ou déportés dans les camps de concentration nazis.
Il a été érigé grâce à une souscription publique lancée en septembre 1944 dans L’Union républicaine de la Marne, quotidien d’inspiration radicale-socialiste, par son directeur, Albert Barré, maire de Condé-sur-Marne, ancien syndic régional adjoint et conseiller départemental nommé par le gouvernement de Vichy, et Georges Bruyère, ancien maire de Châlons-sur-Marne et ami du préfet de Vichy René Bousquet.
Initialement prévu pour honorer la mémoire des Marnais fusillés par les Allemands, ce monument a été finalement dédié à tous les morts de la 2e guerre mondiale confondus avec les « victimes de la barbarie nazie ».
Lors de son inauguration en juin 1947, le président du Comité d’érection Serge Pigny, un des rares rescapés du Groupe CDLR-BOA (Ceux de la Résistance-Bureau des opérations aériennes) de Châlons dirigé par Robert Tritant, a expliqué dans un discours émouvant le sens qu’il fallait donner à ce monument :
« Le 8 juin 1947, la ville de Châlons et son arrondissement tout entier inaugurent le nouveau monument érigé à ceux de ses enfants qui furent parmi les 600 000 victimes que la France perdit de 1939 à 1945 [...]
Si le sujet principal est un fusillé, nous avons tenu à donner leur place aux déportés, afin que leur union dans la douleur et dans la mort soit matérialisée. Nous y avons associé toutes les victimes de la barbarie nazie : soldats tombés au champ d’honneur en juin 1940, ceux tombés dans les rangs des Forces françaises libres, les soldats tués ou décédés en captivité, les réfugiés de l’exode en 40, les ouvriers contraints au travail forcé en Allemagne et sur les côtes de France, les cheminots du rang desquels sortirent tant de résistants, les intellectuels déportés, les victimes religieuses, en un mot tous ceux qui, de 1939 à 1945, à des titres divers, succombèrent pour payer à notre patrie et à la liberté du monde, le tribut que l’orgueil allemand leur imposa à nouveau ».

Maurice Grimaud, préfet de la Marne et ancien déporté-résistant, déclara à cette occasion :
« Ce monument dira, en dehors de ceux qui ne peuvent pas oublier, la volonté de ceux qui veulent se souvenir, pour que nos enfants et les enfants de nos enfants ne revoient plus jamais cela ».

Le 24 avril 1976, à l’occasion de la Journée du souvenir de la déportation, « des cendres provenant de crématoires des camps de concentration » ont été déposées au pied du monument sous l’inscription « À nos martyrs 1939-1945 ».

Chaque année le 6 mai, date anniversaire de la fusillade du 6 mai 1944, un hommage y est rendu à tous les fusillés de Châlons et de L’Épine après la cérémonie à la Butte des fusillés qui se déroule à 7 heures du matin.

Sur le monument aux morts - Place Saint-Étienne
Après la 2e guerre mondiale, afin d’honorer la mémoire des Châlonnais morts pour la France de 1939 à 1945, des plaques ont été ajoutées sur le monument aux morts érigé en 1926.
Sur la plaque dédiée aux « Victimes militaires » sont inscrits 241 noms parmi lesquels :
- BLOT Pierre (corps franc de la Montagne noire, mortellement blessé le 23 août 1944 à Castanet-le-Haut dans l’Hérault)
- CLÉMENT Robert (FFI fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine, Marne)
- CONSTANT Henri (mort au combat le 7 septembre 1944 à Luzy, Nièvre)
- FLEURY Roger (FFI fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine, Marne)
- LEWIN Salomon (FFL mort au combat le 14 août 1944 dans l’Orne)
- MARCOUX Gabriel (FFI mort au combat en janvier 1945 à Obenheim, Bas-Rhin)
- MICHEL Fernand (FTPF mort au combat le 28 août 1944 à Herbisse, Aube)
- OULER Jean (mort en action le 28 août 1944 à Écury-sur-Coole, Marne)
- PÉROTIN Guy (FFL disparu le 15 décembre 1940 à bord du sous-marin Narval au large de la Tunisie)
- REMY Bernard (FTPF fusillé après condamnation à mort le 20 avril 1944 à L’Épine, Marne)
- ROBINOT Charles (FFI fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine, Marne)
- SÉCHAUD Léon (FTPF mort au combat le 11 juin 1944 à Janaillat, Creuse)
- TRITANT Robert (FFI fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine, Marne)

Sur la plaque dédiée aux « Victimes civiles » sont inscrits 161 noms parmi lesquels :
- ARNAUD Antoine (exécuté sommairement le 29 août 1944 à Robert-Espagne, Meuse)
- BROCHARD Maurice (exécuté sommairement le 29 août 1944 à Couvonges, Meuse)
- RENÇON Lucien (exécuté sommairement le 29 août 1944 à Robert-Espagne, Meuse)
- SIMONET Roger (exécuté sommairement le 29 août 1944 à Robert-Espagne, Meuse)

Caserne sous-lieutenant Charlot - 124, avenue du général Sarrail
La caserne de gendarmerie inaugurée à Châlons-en-Champagne en 1973 porte le nom d’Édouard CHARLOT, gendarme et résistant guillotiné le 4 janvier 1943 à Cologne (Allemagne).
Son portrait est présenté dans la salle d’honneur de la caserne avec l’inscription :
« Le gendarme Charlot qui servait à la Brigade de Reims s’est engagé aux côtés des résistants dès septembre 1941 Dénoncé il a été appréhendè par la Gestapo le 14 août 1942 Condamné à la peine capitale par le tribunal allemand de Châlons-sur-Marne il a été exécuté le 4 janvier 1943 sans avoir révélé quoi que ce soit de l’organisation à laquelle il appartenait Le gendarme Charlot a été nommé sous-lieutenant à titre posthume à compter du 1er janvier 1943 par arrêté du 24 mai 1947 »

Un monument honorant sa mémoire se dresse dans la cour de la caserne. Ce monument initialement érigé en 1984 à l’initiative du lieutenant-colonel Sallaz dans la cour de la caserne de gendarmerie de Reims, boulevard Robespierre, a été déplacé en 2009 à l’entrée de la nouvelle caserne de gendarmerie du général Jules Battesti implantée 2A, rue Bertrand de Mun à Reims, puis il a été transféré à Châlons-en-Champagne dans la cour d’honneur de la caserne sous-lieutenant Charlot.
Sur une plaque commémorative « À nos morts 1939-1945 » apposée dans la cour de la caserne, sont inscris trente-trois noms parmi lesquels :
- CHARLOT Édouard (résistant guillotiné le 4 janvier 1943 à Cologne, Allemagne)
- CONINCX Ulysse (CONINCKX Ulysse, FFI mort en action le 1er septembre 1944 à Clermont-en-Argonne, Meuse)
- PARISOT René (résistant exécuté sommairement le 20 août 1944 à Saint-Astier, Dordogne)
- RICHARD Émile (FFI mort des suites de ses blessures le 5 août 1944 à Sézanne, Marne).

Dans la gare SNCF
Sur la quai numéro 1 de la gare de Châlons-en-Champagne, un petit monument a été érigé après le 2e guerre mondiale sur lequel est scellée une plaque commémorative « À la mémoire des agents de la SNCF et des membres de leurs familles tués pour faits de guerre ». Quarante-huit noms y sont inscrits parmi lesquels :
- BAUDRY Robert (fusillé après condamnation à mort le 19 février 1944 à L’Épine, Marne)
- MICHEL Fernand (FTPF mort en action le 28 août 1944 à Herbisse, Aube)
- REMY Bernard (fusillé après condamnation à mort le 20 avril 1944 à L’Épine, Marne)

Une seconde plaque a été ajoutée au-dessus de cette plaque commémorative. Elle honore la mémoire de Roger DUVAL de Sommesous, mort au combat le 21 janvier 1945 près de Schweighouse-Thann (Haut-Rhin).

Sur la plaque des PTT - Rue Juliette Récamier
Au lendemain de la 2e guerre mondiale, les postiers marnais ont souhaité honorer la mémoire de leurs camarades décédés pendant les deux guerres mondiales par une plaque commémorative qui a été inaugurée le 11 novembre 1945 à l’intérieur de l’Hôtel de la Poste de la rue Juliette Récamier.
Sur la plaque dédiée aux morts de « 1939-1945 », sont inscrits dix-neuf noms, sept « Déportés », trois « Victimes civiles » et neuf « Tombés à l’ennemi i », parmi les quels :
- BOISSY Louis (abattu le 28 août 1944 à Soigny, Marne),
- ESCUDIÉ Pierre (fusillé après condamnation à mort le 5 août 1944 à L’Épine, Marne)
- FERRÉ Jacques (FFI mort en action le 18 juillet 1944 à Trois-Fontaines-l’Abbaye, Marne)
- LALLEMENT Alexandre (LALLEMANT Alexandre, FFI exécuté sommairement le 28 août 1944 à Vitry-le-François, Marne)

Sur la plaque de la Musique municipale - Hôtel de Ville - Place du maréchal Foch
Sur une plaque commémorative apposée À l’intérieur de l’Hôtel de Ville de Châlons-en-Champagne, qui honore la mémoire des « Musiciens morts pour la France », sont inscrits cinq noms parmi lesquels :
Sur la plaque a
- COMARLOT Jean (FFI exécuté sommairement le 29 mars 1944 à La Balme-de-Thuy, Haute-Savoie)

Sur la plaque commémorative de l’ENSAM - Rue Saint-Dominique
Sur la plaque commémorative apposée à l’intérieur de l’École nationale supérieure des Arts de Métiers et dédiée « Aux élèves morts pour la France 1939-1945 » sont inscrits quarante-neuf noms parmi lesquels :
- « JOUHET Pierre Promotion 1942 » (mort en action le 23 juin 1944 à Chailley, Yonne)
- « KUNTZ Georges Promotion 1934 » (mort au combat le 15 août 1944 à Saint-Romain-le-Noble, Lot-et-Garonne)

Les plaques de l’ESPE - 1, boulevard Victor-Hugo
Initialement érigées dans l’enceinte de l’École normale de garçons de Châlons-sur-Marne, les plaques commémoratives honorant la mémoire des « Anciens élèves de l’École normale et des instituteurs publics de la Marne morts pour la France » au cours des deux guerres mondiales ont été transférées dans la cour d’honneur de l’ancienne École normale de filles devenue Institut universitaire de formation des maitres (IUFM), puis École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE).
Sur la plaque « 1939-1945 » adossée au mur portant les plaques de 1914-1918, sont inscrits vingt-quatre noms parmi lesquels :
- ALLIN Albert (ALLIN Jean, FFI mort des suites de ses blessures le 30 août 1944 à La Celle-sous-Chantemerle, Marne)
- FÉRAT Arthur (abattu le 28 août 1944 à Aÿ, Marne)
- WATIER André (exécuté sommairement le 27 août 1944 à Verzenay, Marne)

À l’intérieur du bâtiment, une plaque commémorative honore la mémoire d’une ancienne élève de l’École normale de filles, Thérèse PIERRE, FTPF morte sous la torture en octobre 1943 à la prison Jacques Cartier de Rennes (Ille-et-Vilaine). Cette plaque, sur laquelle figure aussi le nom de Jeanne Charbonnier morte en déportation, avait disparu. Elle a été remplacée par une nouvelle plaque inaugurée en 2007.

Dans la salle des professeurs du Lycée Pierre Bayen - 22, rue du lycée
Dans la salle des professeurs du lycée Pierre Bayen dix-neuf noms sont inscrits sur le « Palmarès d’Honneur Guerre 1939-1945 » des « Anciens élèves morts au champ d’honneur » parmi lesquels :
- « CONSTANT Henri tué comme FFI à Luzy (Nièvre) le 7 septembre 1944 »
- « MALIN Pierre fusillé à Lyon en 1943 » (FFI exécuté sommairement le 20 août 1944 à Saint-Genis-Laval, Rhône)
- « MATHY Pierre fusillé dans les Ardennes quelques jours avant la Libération » (abattu ou mort au combat le 13 juin 1944 à Revin, Ardennes)

Sur la plaque des anciens de Pasteur dans la cour de l’évêché - 20, rue abbé Pierre Gillet
Dans la cour de l’Évêché de Châlons-en-Champagne, une plaque commémorative honore la mémoire des anciens du collège Pasteur morts pour la France pendant la 2e guerre mondiale qui comporte dix-sept noms parmi lesquels :
-  LASPRESES René (mort des suites de ses blessures le 17 avril 1945 à Thionville, Moselle)
-  MINIER Michel (FFI capturé et exécuté le 28 août 1944 à Blacy, Marne)
-  TRITANT Robert FFI (fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine,Marne)

Sur la plaque du collège Notre-Dame-Périer - 64, rue Grande Étape
Après la guerre trois noms de résistants dont celui de Roger FLEURY, fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine (Marne), ont été ajoutés avec l’inscription « 1939-1945 » sur la plaque commémorative érigée par « L’Amicale des anciens élèves des Frères et des écoles libres de Châlons-sur-Marne à ses glorieux morts 1914-1918 ».
Cette plaque est conservée à l’intérieur du collège Notre-Dame.

Sur la plaque du collège Saint-Étienne - 2, place Saint-Étienne
À l’intérieur du Collège Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne, deux plaques commémoratives « 1939-1945 » ont été apposées de chaque côté de la plaque qui honore la mémoire des anciens élèves « morts pour la France » pendant la 1ère guerre mondiale.
Sur la plaque de droite sont inscrits 23 noms parmi lesquels :
- Roger FLEURY (FFI fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine, Marne)
- MARCOUX Gabriel (FFI tué au combat en janvier 1945 à Obenheim, Bas-Rhin)
- Michel MINIER (FFI capturé et exécuté le 28 août 1944 à Blacy, Marne)

Sur la plaque de l’église Sainte-Pudentienne - 6, rue de Fagnières
À l’intérieur de l’église Sainte-Pudentienne a été apposée une plaque de « La paroisse de Ste-Pudentienne à ses enfants morts pour la France » . Sur la liste « Guerre 1939-1945 » sont inscrits trente-et-un noms parmi lesquels :
- « ARNAUD Antoine - Otage Fus. » (otage civil, exécuté sommairement le 29 août 1944 à Robert-Espagne, Meuse)
- « BRÉDIGER Pierre - FFL » (mort au combat le 12 août 1944 dans l’Orne)
- « KUNTZ Georges - FFI » (mort au combat le 15 août 1944 dans le Lot-et-Garonne)
- « LECOMTE Robert - FFI » (mort au combat le 8 mars 1944 à Billiat, Ain)
- « MICHEL Fernand - FFI » (mort au combat le 28 août 1944 à Herbisse, Aube)
- « OULER Jean - FFI » (mort au combat le 28 août 1944 à Écury-sur-Coole, Marne)
- « SIMONET Roger - Otage Fus. » (exécuté sommairement le 29 août 1944 à Robert-Espagne, Meuse)

Sur la plaque de la synagogue - 21, rue Lochet
À l’intérieur de la synagogue de Châlons-en-Champagne, en-dessous de la plaque commémorative sur laquelle sont gravés les noms de douze victimes de la Shoah qui résidaient à Châlons et à Saint-Memmie, a été ajoutée une plaque « 1939-1945 » sur laquelle figure le nom de :
- « LEWIN Marcel Maréchal des logis chef - 64e RA tué à Sées (Orne) le 14 août 1944 » (LEWIN Salomon dit Marcel, appartenant au 64e RAA rattaché à la 2e DB, tué le 14 août 1944 à Écouché, Orne)

Les plaques de rue
- Rue Guy PÉROTIN (Compagnon de la Libération, FFL disparu en mer le 15 décembre 1940 au large de Sfax, Tunisie)
- Rue Bernard REMY (FTPF fusillé après condamnation à mort le 20 avril 1944 à L’Épine, Marne)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224764, notice Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), Caserne Tirlet et Stand de tir, 24 septembre 1941-23 mai 1943 par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 23 mars 2020, dernière modification le 21 mars 2021.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Le mur des fusillés avant la destruction</br> du manège de la caserne Tirlet
Le mur des fusillés avant la destruction
du manège de la caserne Tirlet
SOURCE : 
Maison du combattant à Châlons-en-Champagne
La plaque commémorative transférée</br> sur le site de la Butte des fusillés à l'Épine
La plaque commémorative transférée
sur le site de la Butte des fusillés à l’Épine
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
Dans la nécropole nationale</br> de Châlons-en-Champagne
Dans la nécropole nationale
de Châlons-en-Champagne
Dans le cimetière de l'Ouest
Dans le cimetière de l’Ouest
Dans le cimetière de l'Est
Dans le cimetière de l’Est
Le monument aux martyrs de la Résistance
Le monument aux martyrs de la Résistance
« À nos martyrs 1939-1945 »
« À nos martyrs 1939-1945 »
La statue du fusillé
La statue du fusillé
6 mai 2003
6 mai 2003
Sur le monument aux morts
Sur le monument aux morts
Dans la salle d'honneur</br> de la caserne sous-lieutenant Charlot
Dans la salle d’honneur
de la caserne sous-lieutenant Charlot
Le monument érigé à Reims en 1984, </br>transféré depuis à Châlons
Le monument érigé à Reims en 1984,
transféré depuis à Châlons
Dans la cour </br>de la caserne sous-lieutenant Charlot
Dans la cour
de la caserne sous-lieutenant Charlot
Sur le quai numéro 1 de la gare SNCF
Sur le quai numéro 1 de la gare SNCF
Sur la plaque PTT, rue Récamier
Sur la plaque PTT, rue Récamier
Sur la plaque de l'ENSAM
Sur la plaque de l’ENSAM
Sur la plaque des instituteurs à l'ESPE
Sur la plaque des instituteurs à l’ESPE
Dans l'ancienne École normale de filles
Dans l’ancienne École normale de filles
Dans la salle des professeurs du lycée Bayen
Dans la salle des professeurs du lycée Bayen
Sur la plaque des « Anciens de Pasteur »
Sur la plaque des « Anciens de Pasteur »
Dans le collège Notre-Dame-Périer
Dans le collège Notre-Dame-Périer
Dans le collège Saint-Étienne
Dans le collège Saint-Étienne
À l'intérieur de l'église Sainte-Pudentienne
À l’intérieur de l’église Sainte-Pudentienne
Dans la synagogue
Dans la synagogue
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : Arch. Dép. Marne, M 4774, fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Maurice Pelthier, Les Tribunaux militaires allemands, texte dactylographié, sans date. – Pierre Gillet, " Châlons sous la botte-Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement 1940-1945 ", Cahiers châlonnais, n° 3, Châlons-sur-Marne, 1983. – Jean-Pierre Husson, " La Butte des fusillés de L’Épine ", site Internet « Histoire et mémoires » du CRDP de Champagne-Ardenne 2000-2010. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dévédérom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Châlons-en-Champagne (actes de décès).

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