PATEAU Gaston Louis

Par Daniel Grason

Né le 11 mars 1907 à Ruages arrondissement de Clamecy (Nièvre), mort le 17 janvier 1944 à Mauthausen (Autriche) ; commissaire spécial à la Sûreté nationale ; Franc-Maçon ; résistant ; membre du réseau Patriam Recuperare.

Fils de Louis et d’Aurélie née Villard, Gaston Pateau était en 1943 commissaire spécial à la Sureté nationale (service des Renseignements généraux). Il vivait 8 rue des Pommiers à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne). Affecté à la gare de Lyon il était chargé d’arrêter ceux qui commettaient des vols de colis et de marchandises.
Il fut interpellé le 3 mars 1943 à sept heures du matin à son domicile par un Commissaire divisionnaire, chef de service régional. Il était assisté du commissaire de Police de Sûreté, et d’un inspecteur principal de la BS1. Son domicile fut perquisitionné vingt-sept documents et feuillets furent saisis.
À 8 heures 45, Gaston Pateau était mis à la disposition du directeur des Renseignements généraux. Interrogé par le commissaire de la BS1 Fernand David, il nia toute activité résistante. Or, des documents saisis chez une militante communiste avaient été dérobés dans les locaux de la Direction générale des Renseignements généraux par Marcel Quillent, qui les auraient remis à André Masspacher.
Une confrontation fut organisée entre André Masspacher et Gaston Pateau. Le premier confirma que Pateau lui avait demandé de se renseigner auprès de Quillent afin de savoir si des gaullistes étaient surveillés ou interpellés. Le commissaire Gaston Pateau s’exclama « C’est faux ! »
Le 4 mars 1943 le commissaire René Albouy officier de Police judiciaire qui était en relation avec Gaston Pateau prenait la fuite. Des documents avaient été dérobés par l’inspecteur Quillent dans les locaux de la BS2. Le même jour, au cours d’un interrogatoire le commissaire Gaston Pateau déclarait : « Depuis cinq ou six mois je suis sympathisant gaulliste. » Il précisa qu’il avait « échangé des idées avec des camarades qui je le savais partageaient mes idées. » Il rencontra le docteur René Quenouille, Courtois inspecteur principal en retraite, Marcel Cerbu commerçant et René Albouy, commissaire à la 1ère Brigade mobile.
Gaston Pateau expliqua que chacun d’entre eux rencontrait deux ou trois camarades « et la chaîne était ainsi formé ». Il fit part de ses motivations « Mon idéal consistait simplement à souhaiter une proche libération du territoire et une collaboration sincère de tous les peuples. »
Il connaissait le docteur René Quenouille qui était le médecin de famille, il le considérait « comme un fervent patriote sans idées subversives. » Gaston Pateau prévint Albouy et Quenouille qu’il était convoqué au Contrôle général de la Police nationale.
Le 11 octobre 1943 il était dans le convoi de 45 hommes qui partit de la gare de l’Est. Tous étaient dans des wagons de voyageurs accrochés au train régulier à destination de l’Allemagne. Ils arrivèrent le lendemain à Sarrebruck, puis au camp de Neue Bremm. Le commissaire Gaston Pateau et le docteur René Quenouille impliqué dans la même affaire prirent la direction du camp de Mauthausen en Autriche. Tous étaient « NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) ce qui signifiait condamnée à disparaître sans laisser de traces, une expression qui avait été empruntée par Hitler au livret de L’Or du Rhin de Richard Wagner.
Gaston Pateau mourut le 17 janvier 1944 à Mauthausen. Il fut homologué combattant des Forces françaises combattantes (FFC) d’obédience gaulliste, et Déporté interné résistant (DIR).
Son nom a été gravé dans trois lieux de Villeneuve Saint-Georges sur la plaque de l’église, sur le Monument aux Morts de la ville, et sur la stèle commémorative du cimetière communal, ainsi qu’à Chiry-les-Mines dans la Nièvre sur le Monument aux Morts et sur la plaque commémorative de l’église.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224767, notice PATEAU Gaston Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 23 mars 2020, dernière modification le 23 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 55, carton 14 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 8 mars 1943. – Bureau Résistance GR 16 P 460336. – Site internet GenWeb. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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