RISPAL Charles

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 20 avril 1893 au lieu-dit Chazelles, commune de la Monselie (Cantal) ; mort en déportation à Hartheim (Autriche) le 31 juillet 1944 ; professeur à l’école pratique du lycée de Moulins (Allier) ; militant CGT ; franc-maçon ; résistant.

Fils d’agriculteurs, ancien combattant guerre de 14-18, Charles Rispal fut mobilisé du 2 août 1914 au 29 août 1919. Le 12 juillet 1916, il épousa Marie-Thérèse Lapeyre à Cindré (Allier).
Il devint professeur en école primaire supérieur pour les élèves de 10 à 13 ans d’abord en Lozère (à Mende) jusqu’en 1931, puis dans l’Allier à Moulins, à l’école pratique annexée au Lycée Banville pour l’enseignement théorique. Il habita 86, rue de Lyon à Moulins. En 1939, professeur de l’enseignement technique, il fut adhérent à l’Union Locale CGT de Moulins. Charles Rispal fut aussi franc-maçon dignitaire du Grand Orient de France de la Loge Equerre à Moulins et de la Loge La Cosmopolite à Vichy.
Fin 1940, il s’engagea dans la Résistance, dans le réseau "Patriam Recuperare" où il fit du renseignement. Charles Rispal en fut le correspondant à Moulins. Le réseau "Patriam Recuperare" s’était rallié très tôt au Général De Gaulle.
Son nom fut publié au Journal Officiel quand le Régime de Pétain décida de dissoudre les sociétés secrètes, Charles Rispal ayant obtenu le 30e degré (sur 33), un degré élevé, en 1941, il fut mis à la retraite d’office pour son appartenance à la franc-maçonnerie. Il devint alors représentant, son laissez-passer lui permit de se rendre en zone libre, il semble qu’il appartint au groupe Sud-Est de la Résistance-Fer ce qui ne fut pas formellement connu.
Il figura sur la liste des 11 personnes arrêtées par les services de sûreté allemands entre le 28 février et le 2 mars 1943, quatre furent relâchées sur intervention du Préfet, les autres furent déportées. Charles Rispal fut arrêté sur dénonciation ; en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie et « pour avoir tenu des propos imprudents », mais la police ne fit pas le lien avec ses activités de résistant. Il fut alors interné à la Malcoiffée, prison de Moulins, puis dirigé le 8 mars 1943 vers le camp de transit de Compiègne.
Il fut déporté le 16 avril 1943 à Mauthausen où il arriva le 18. Il reçut le matricule n°26196. Après la quarantaine, il resta au camp central de Mauthausen jusqu’au 8 août 1943, date à laquelle il fut affecté au Kommando de Wiener-Neustadt, le 8 décembre, il fut renvoyé au camp central de Mauthausen puis emmené au Château d’Hartheim (Autriche) pour y être gazé le 31 juillet 1944.
Une rue de Moulins porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224827, notice RISPAL Charles par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 24 mars 2020, dernière modification le 24 mars 2020.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : AFMD-Allier, notice Charles Rispal. — Arch. IHS CGT du 03 carton activités diverses de l’UL CGT de Moulins. — Arch. Mun. de Moulins 5H80 et 5 H 81. — Georges Rougeron, Le département de l’Allier sous l’État Français, 1969. — Presse La Montagne, 5 septembre 2014.

Photo archives de la famille (AFMD Allier)

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