BORDAT Gabriel [BORDAT Paul, Gabriel]

Né à Châteauroux dans le faubourg Saint-Christophe du mariage de Romain Bordat, vigneron, et de Solange Blanchard, journalière, Paul Gabriel Bordat s’installa à Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) en 1890, où il travailla comme ouvrier allumettier. Membre de la Fédération des allumettiers, il fit partie, en novembre 1895, avec Jacques Aschbacher, Delignon, Lejeune, Louis Bara et Rondet, d’une délégation qui rencontra Paul Doumer, ministre des Finances, lors d’une visite de ce dernier aux allumettiers de Pantin et d’Aubervilliers.
En mars 1895, il présida une séance du comité central, dont il était devenu membre, qui annonça que la manufacture d’Aix était syndiquée, grâce à leurs camarades de Marseille. En juin 1896, il fit partie d’une délégation qui sollicita une rencontre avec Georges Cochery, ministre des Finances pour exposer des réclamations à ce dernier, telles qu’un litre de lait par ouvrier ou ouvrière, une assistance directe en cas de maladie, le chômage payé pendant les inventaires, ainsi que des renseignements sur une nouvelle machine américaine.
Lors du congrès, tenu du 10 au 23 mai 1903, à la Bourse du travail à Paris, de la Fédération nationale des Allumettes, Gabriel Bordat (aussi orthographié Borday) y représenta la chambre syndicale des ouvriers allumettiers de Pantin-Aubervilliers. Cette chambre syndicale avait été fondée en décembre 1892.
En mars 1903, Gabriel Bordat cosigna un courrier de protestation au rédacteur en chef du Petit journal, dans lequel les allumettiers assuraient de la qualité irréprochable des allumettes sortie des usines, déclinaient toute responsabilité quant à la qualité des matières premières -qui incombe à l’État-, et protestaient contre la vente d’allumettes étrangères autorisée par ce dernier. Les syndicalistes plaidaient pour l’installation de scieries dans les manufactures, garantie de qualité, qui contribueraient, en outre, à restreindre le chômage.