DESMAZES Gabriel, Joseph, Benjamin, dit « Gaby »

Par Éric Belouet

Né le 31 août 1924 à Pont-de-Salars (Aveyron) ; employé de bureau, mineur, technicien puis ingénieur technico-commercial chez Bull ; militant jociste de l’Aveyron, permanent (1944-1951) et président national de la JOC ; membre de l’ACO.

<center>Gaby Desmazes dans les années 1940</center>
Gaby Desmazes dans les années 1940
[Coll. privée Jean-Marie Conraud]

Fils d’agriculteurs de Pont-de-Salan, tous deux croyants pratiquants, Gabriel Desmazes avait un frère et une sœur plus âgés. Son père mourut alors qu’il n’avait que trois ans et la famille s’installa à Rodez où sa mère reprit un travail. Il fréquenta l’école primaire privée, puis suivit deux années d’enseignement primaire supérieur au collège Saint-Joseph de cette ville. Titulaire du certificat d’études primaires, il travailla comme employé de bureau à partir de 1938, d’abord chez un agent d’assurances, puis, après environ deux ans, à la RAGT, une administration semi-agricole où il était chargé de l’organisation des cours par correspondance. En 1942 ou 1943, il se fit embaucher comme mineur à Decazeville (Aveyron) afin d’échapper au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Il y resta jusqu’en 1944, puis rejoignit un maquis où il passa environ six mois. L’action consistait essentiellement à surveiller les carrefours ; le départ progressif des Allemands fit qu’il n’eut pas à connaître de situation véritablement dangereuse.

Après avoir fréquenté les Cœurs vaillants dans son enfance, Gabriel Desmazes adhéra à la JOC en 1938, à la section de la Cathédrale, à Rodez. D’abord responsable local, il gravit progressivement les échelons : responsable fédéral vers 1940-1941, puis secrétaire de la fédération de l’Aveyron. Sollicité pour devenir permanent, il quitta son travail et prit ses nouvelles fonctions en décembre 1944 au sein de la province jociste de Toulouse, avec notamment la responsabilité des départements de l’Aveyron, du Lot et du Tarn. En 1946 ou au début de l’année 1947, il fut appelé à Paris pour devenir responsable national de la branche des « Aînés » (17-21 ans) en remplacement de Pierre Lacalmette*, mais n’exerça que peu de temps cette responsabilité. En effet, au printemps 1947, le conseil national le désigna pour succéder, à la présidence nationale de la JOC, à Roger Cartayrade, un autre Aveyronnais, qui quittait le mouvement pour se marier et prendre la tête des Éditions ouvrières. Dans le cadre de cette fonction, Gabriel Desmazes participa notamment, la même année, à la première Semaine d’études internationale de la JOC à Montréal (Canada) qui se tint du 23 au 29 juin et réunit les délégués de 48 JOC nationales. - et à laquelle participait aussi sa future femme, secrétaire générale de la JOCF - et contribua au renforcement de l’organisation du mouvement en branches et en services. Dans le cadre de la campagne nationale menée par la JOC en faveur de l’instauration d’un « délégué des jeunes » dans les entreprises, proposition qui rencontrait la vive hostilité des syndicats, il rencontra Benoît Frachon* et Léon Jouhaux* pour un échange de vues.

En 1951, Gabriel Desmazes quitta le mouvement - il fut remplacé à la présidence par René Delécluse*, jusqu’alors vice-président national - et se maria le 2 juin à Bordeaux (Gironde) avec Paule Roy*, permanente de la JOCF dont l’itinéraire jociste n’était pas sans présenter de nombreuses similitudes avec celui de son mari (tous deux étaient devenus permanents à un mois d’intervalle avant d’exercer les plus hautes fonctions au sein du mouvement de 1947 à 1951 : respectivement président pour la JOC masculine et secrétaire générale pour la JOC féminine, laquelle n’avait pas de présidente). Quatre enfants naquirent de cette union (en 1952, 1954, 1955 et 1966). Le couple vécut d’abord un peu plus d’un an en région parisienne. Gabriel Desmazes travailla quelques mois à la chaîne chez Renault à Boulogne-Billancourt avant de se faire embaucher chez Bull où, au terme d’une formation interne, il devint technicien metteur en route (il s’agissait d’aller chez les clients pour installer les machines à cartes perforées qui étaient alors la spécialité de Bull). Il obtint rapidement sa mutation à Bordeaux, ville dont son épouse était originaire, et le couple, après avoir vécu quelque temps chez les parents de celle-ci, emménagèrent dans un logement faisant partie d’un ensemble de 80 pavillons de type « Castor », chantier auquel Gabriel Desmazes consacra 1 400 heures en plus de son activité professionnelle. À la suite de sa mutation à Tours (Indre-et-Loire), la famille déménagea à nouveau en 1964 et s’installa dans la banlieue de cette ville, à Saint-Avertin. Cinq ans plus tard, la mort de son épouse laissa Gabriel Desmazes seul avec ses quatre enfants, dont le dernier n’avait que trois ans.

Chez Bull, il monta progressivement les échelons jusqu’à devenir ingénieur technico-commercial, poste qu’il occupait au moment de sa retraite en 1982. Sur le plan syndical, il fut le premier technicien de l’entreprise à adhérer à la CFTC puis à la CFDT et parvint à en faire adhérer quelques autres, mais l’action syndicale était fort peu développée dans cette profession.

Après son départ à la retraite, il siégea pendant une dizaine d’années au conseil d’administration de « L’Entraide ouvrière », importante association tourangelle qui comptait à l’époque une centaine de salariés. Ses enfants ayant fondé une famille dans la région, il fit le choix de rester en Indre-et-Loire où il habitait toujours en 2008.

Gabriel Desmazes et son épouse avaient été membres de l’ACO à Bordeaux de 1952 à 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22496, notice DESMAZES Gabriel, Joseph, Benjamin, dit « Gaby » par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 avril 2010.

Par Éric Belouet

<center>Gaby Desmazes dans les années 1940</center>
Gaby Desmazes dans les années 1940
[Coll. privée Jean-Marie Conraud]

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Témoignage de Gabriel Desmazes, 10 mars 2008.

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