Par Jean-Jacques Doré
Né le 27 décembre 1894 à Yerville (Seine-Inférieure,Seine-Maritime), mort le 7 janvier 1963 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure,Seine-Maritime) ; menuisier puis charron aux ateliers des chemins de fer de Sotteville ; membre du bureau du syndicat CGT des Cheminots de Sotteville de 1932 à 1944.
Fils d’un menuisier, Paul Goujon, ajourné pour faiblesse par le conseil de révision en 1914, signa un engagement dans l’infanterie à la mairie de Sotteville le 9 septembre 1915. Blessé par des éclats d’obus à la face le 14 juillet 1917 et rendu à la vie civile fin 1918, il entra comme charron aux ateliers de Sotteville des chemins de fer de l’État le 20 février 1919.
Membre du syndicat CGT des Cheminots de Sotteville, l’organisation reçut en janvier 1932 le renfort des militants qui, derrière Émile Pairaudeau, avaient quitté le syndicat unitaire (CGTU) concurrent. Fort de plus de 700 membres (contre une centaine en 1931) le nouveau bureau fut élu en février, il était composé de Maurice Gallois (secrétaire), d’Émile Pairaudeau, Alphonse Aubry et Marius Duval (secrétaires adjoints), Pierre Ducourt (trésorier), Paul Goujon (trésorier adjoint), Antoine Marchetti et Auguste Hédoux (archivistes).
Réélu trésorier adjoint de 1933 à 1935 sous l’autorité de Gaston Wilkins, il participa aux laborieuses négociations qui aboutirent à la fusion des syndicats unitaire et confédéré le 23 décembre 1935. Élu le 28 décembre secrétaire adjoint de la nouvelle organisation dotée d’un bureau élargi de 12 membres et forte de plus 1 500 adhérents, il resta en poste jusqu’en 1939 comme adjoint de Roger Grelet.
L’exclusion des militants communistes début 1940, provoqua l’élection d’un nouveau bureau en avril, Paul Goujon était élu secrétaire général assisté de Camille Moreau (secrétaire adjoint), d’Émile Pairaudeau (secrétaire administratif) et Jacques Normand (son adjoint), de Marcel Huguerre (trésorier), d’Alfred Hazard (trésorier adjoint) et de Roger Lucé (archiviste). Il fut réélu tous les ans jusqu’à son éviction du syndicat en octobre 1944.
Paul Goujon s’était marié à Yerville avec Lucienne Bureau le 12 août 1919, le couple eut trois enfants et habitait 66 rue Raspail à Sotteville.
Par Jean-Jacques Doré
SOURCES : Le Peuple, organe quotidien du syndicalisme, 29 mars 1940 (BNF-Gallica). — Notes de Louis Botella. — Arch. Dép. Seine-Maritime 10 MP 1410 Syndicats dissous avant 1936, 1 MP 570 Syndicats 1936-1939, État civil, Registre matricule militaire. — Direction des affaires sociales de la préfecture de Seine-Maritime, dossiers non versés aux archives.