BUGE Marcel, Louis

Par Annie Pennetier

Né le 30 décembre 1921 à Paris (XXe arr.) ; exécuté sommairement le 23 août 1944 par des soldats allemands dans le Bois de Vincennes (Paris XIIe arr.) ; mécanicien-électricien ; résistant.

Les parents de Marcel Buge, Gabriel Buge, employé de bureau et Georgette Henriette Meyers, décédée, étaient domiciliés à Mortain (Manche). Marcel Buge était marié en première noce avec Yvonne, Marguerite Ménard et en secondes noces avec madame Navarro ; père d’un enfant, la famille était domiciliée 6 rue des Essertes à Alfortville (Seine, Val-de-Marne). Il travaillait en tant que mécanicien-électricien.
En 1943, Marcel Bruge appartenait à un groupe de résistance d’Alforville du mouvement de résistance « Les Ardents » sous les ordres d’un étudiant en médecine Jean Weber dit « Bataille ». Ce mouvement de résistance était implanté à Clermont-Ferrand notamment parmi les étudiants de l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, ce qui avait du être le cas du mosellan Jean Weber. Arthur Grospeaux son chef de groupe qui témoigna en 1954, indique qu’il avait confié plusieurs missions de transport de journaux et tracts clandestins à Marcel Buge ; « il prenait ces derniers à notre PC 150 boulevard Haussmann et les répartissait parmi les différents groupes : Bercy, Saint-Ouen et Alfortville. En compagnie de Monsieur Pouzol et d’un gardien de la Préfecture de Police, André Soladier, en 1944, il a effectué un transport d’armes de la Vallée de Chevreuse à la Porte d’Orléans, dans un garage situé entre la Porte d’Orléans et l’avenue d’Alésia. » Le docteur en médecine Jacques Royneau, domicilié 13 ter rue des Lilas à Alfortville, membre du réseau des Ardents par l’intermédiaire de Jean Weber avec lequel il avait été étudiant en médecine, probablement à Clermont-Ferrand, témoigna :« A plusieurs reprises, en compagnie de Monsieur Pouzol et du nommé "Arthur" (Grospeaux, domicilié 3 rue de Chevreul à Maisons-Alfort, comptable de Pouzol), Buge a transporté des armes dans un camion de déménagement. Buge était aussi chargé du transport de journaux et de tracts clandestins qu’il transportait dans son camion en compagnie de Styvano Garouphalakis dit « Jacques » qui appartenait au groupe du Docteur Colle. » En effet, "Jacques" assurait l’impression des journaux clandestins Le Franc-Tireur du mouvement Franc-Tireur dirigé par Jean-Pierre Lévy, Résistance et Lorraine dans une imprimerie implantée 1, rue Dominique (rue Émile Goeury) à Alfortville. Celui-ci témoigna du transport pour la période 1942 à juin 1943. Le docteur Paul Colle (né en 1888 à Belfort) logea pendant deux mois environ Jean-Pierre Lévy, 6 rue Pasteur à Alfortville.

Le 21 août 1944, Marcel Buge conduisait une voiture Citroën traction-avant où se trouvaient Jean Weber et un de leur camarades Mathis Eugène Simon : ils transportaient des armes. Ils se heurtèrent à un barrage allemand au Pont d’Austerlitz, et alors qu’ils descendaient de voiture la mitraillette de Marcel Buge est tombée au sol. Simon et Buge furent arrêtés, emmenés au Château de Vincennes où sévissaient les SS de la Das Reich, puis fusillés deux jours plus tard dans le bois de Vincennes après avoir été interrogés sous la torture. Dans le dossier de résistant de Mathis Simon, il est indiqué la date du 21 août et non le 23.
Quant à Jean Weber, il fut grièvement blessé en tentant de s’enfuir : il a été rattrapé rue de Bercy par ses poursuivants qui l’ont conduit à l’Hôtel-Dieu.
L’acte de décès de Marcel Buge a été établi le 1er septembre 1944 à 16h, sur la déclaration de Lucien Gouteron domicilié 140 avenue Daumesnil Paris (XIIe arr.).

Marcel Buge a été reconnu Mort pour la France, le 21 août 1945, homologué adjudant de la Résistance Intérieure Française RIF, JO du 23 avril 1949. L’homologation Lieutenant FFI lui a été refusée en date du 20 juin 1949, par le Secrétariat d’État aux Forces Armées au motif que son appartenance aux FFI n’a pas été établie.
Il est décoré de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.

Marcel Buge est inhumé au cimetière communal d’Alfortville.

Son nom figure sur le monument aux morts d’Alfortville et sur la plaque commémorative 1939-1945 d’Alfortville (Hommage aux habitants d’Alfortville fusillés ou morts en déportation)
La rue des 4 Pavillons porte le nom de Marcel Buge après délibération du conseil municipal d’Alfortville le 19 novembre 1944.
Sa veuve habitait 8 rue Eugène-Sue à Maisons-Alfort après guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225036, notice BUGE Marcel, Louis par Annie Pennetier, version mise en ligne le 30 mars 2020, dernière modification le 9 mars 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Service Historique de la Défense, SHD Vincennes GR 16 P 96449. — Acte de décès n° 3582, Paris XIIe arr. — MemorialGenweb 31 mars 2020 (lieu de la mort les fossés du château) .— Recherches et notes Geneviève Launay. — Le nazisme à Alfortville (1940-1944) Les victimes, Document élaboré par la section FNDIRP d’Alfortville. Président Jean Albert (sans date). — Jean-Pierre Lévy, Mémoires d’un franc-tireur : Itinéraire d’un résistant (1940-1944) , éditions Complexe, 2000.

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