MÉTHION Pierre, Henri, Paul

Par Daniel Grason

Né le 8 novembre 1912 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 25 août 1979 à Nice (Alpes-Maritimes) ; dessinateur, employé ; résistant ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils d’Henri et de Marcelle née Diver, son père fut tué pendant la Première Guerre mondiale. Pierre Méthion épousa Renée Peuvrier, le couple eut un fils qui naquit en 1942. Le couple se sépara puis divorça après la guerre. Pierre Méthion travailla au service des parcs et jardins de la Ville de Paris.
Pendant la guerre, il milita avec le mouvement Valmy créé en juillet 1940 par Raymond Burgard professeur au lycée Buffon militant de Jeune République, décapité à Cologne et André Vellay. Il distribua des tracts et collecta des fonds destinés aux emprisonnés politiques et à leurs familles.
Le beau-frère de Pierre Méthion, Victor Peuvrier, communiste était également membre du mouvement Valmy. Pierre Méthion connaissait deux membres du groupe Valmy formé par le Parti communiste : Eugène Guichard dit Étampes et Claude Wadelle dit Rennes. Il savait selon les policiers que ces deux résistants participèrent à une action contre une permanence du Rassemblement national populaire (RNP) aux Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis).
Du fait de la confusion policière entre mouvement Valmy et groupe Valmy d’obédience communiste, il fut interpellé le 4 novembre 1942 par des inspecteurs de la BS2 en même temps que des membres du groupe Valmy. Lors de la perquisition domiciliaire les policiers saisissaient des tracts en allemand destinés à démoraliser les troupes de l’armée d’occupation. Conduit au Dépôt de la Préfecture de police, il fut interrogé, il était le 12 novembre 1942 emprisonné à la prison de Fresnes. Le 17 septembre 1943 il était dans le convoi de 941 prisonniers à destination du camp de Buchenwald. Matricule 21411 Pierre Méthion fut partie prenante de la résistance au sein du Comité des intérêts français à l’intérieur du camp, il survécut.
La libération de Buchenwald eut lieu le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans son ouvrage 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Il a été rapatrié le 1er mai 1945, très affaibli par les épreuves de la déportation la commission de réforme de la Seine lui délivra une pension pour « tuberculose contractée en déportation ». Il affirmait n’avoir jamais été membre du parti communiste, et affirmait que c’était sa femme qui était membre de cette organisation.
Il adhéra à l’Amicale du Groupe de résistance Valmy créé le 9 janvier 1946, le siège social était au domicile d’André Vellay, instituteur à l’école de garçons au 10 rue Saint-Lambert à Paris (XVe arr.).
Après la guerre, il vivait 5 rue Sylvine-Candas à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine). Rentré très affaibli par les épreuves de la déportation, il a été pensionné à 110%. Il alla en cure au sanatorium de la France combattante au 54 rue de la Paroisse à Fontainebleau (Seine-et-Marne).
Pierre Méthion a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et Déporté interné résistant (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225135, notice MÉTHION Pierre, Henri, Paul par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 mars 2020, dernière modification le 30 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1789-180542 (transmis par Gérard Larue). – Bureau Résistance GR 16 P 414078. – Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot avec la collaboration de Bruno Leroux et Christine Levisse-Touzé, Éd. Robert Laffont, 2007, p. 766, Valmy, Cécile Vast. – Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Liquider les traîtres, Éd. Robert Laffont, 2007, p. 273, 446. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. du Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – État civil acte n° 3791 site Match ID.

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