Né le 12 mars 1812 à Rouen (Seine-Inférieure) ; menuisier ébéniste et logeur ; révolutionnaire de 1848 et de 1871.
Il était marié, sans enfant.
Compromis en Juin 1848, il fit plusieurs mois de prison préventive.
Le 17 février 1863, il fut condamné à six mois de prison pour coups et blessures sur la personne de sa femme.
Pendant le siège de 1870-1871, il servit au 150e bataillon comme simple garde national : il habitait alors, 13, rue Vieille-du-Temple (IVe arr.), après avoir été quelque temps logeur, 11, rue François-Miron.
Il continua son service au 150e bataillon pendant la Commune de Paris, mais, vers le 12 mai 1871, se fit incorporer dans un corps spécial, probablement celui des fuséens, dit « Bataillon de l’Étoile », qu’on rendit responsable de nombreux incendies. Bien qu’il niât énergiquement avoir quitté son quartier pendant la Semaine sanglante, un témoin prétendit l’avoir vu le 23 mai dans l’après-midi aux Tuileries, au moment où brûlait le ministère des Finances. D’autre part, lors d’une perquisition à son domicile, furent trouvés une grande quantité de vêtements neufs qui pouvaient provenir d’un pillage.
Les plus mauvais renseignements furent donnés sur son compte : s’adonnant à la boisson, « il ne travaille jamais, accompagne sa femme qui vend des fleurs sur la voie publique », d’ailleurs sans autorisation. La rumeur publique l’accuse d’avoir tué, vers 1860, un de ses locataires — un souteneur — avec lequel il s’était querellé et dont on retrouva le cadavre dans son escalier. Arrêté pour ivresse le 7 septembre 1873, il fut déféré au 3e conseil de guerre qui le condamna, le 12 novembre, à cinq ans de détention. Sa femme, arrêtée comme lui sous l’inculpation de pillage, avait bénéficié d’un non-lieu. Elle sollicita en 1874 la grâce de son mari, alléguant qu’il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales : après trois refus, six mois de peine lui furent remis, le 11 janvier 1878.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/802. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil, dossier 1287.