VIGNY Juliette, Marguerite née MÉNISSIER dite Brigitte

Par Daniel Grason

Née 18 décembre 1900 à Sens (Yonne), morte le 28 décembre 1983 à Argenteuil (Val-d’Oise) ; ouvrière sur machine ; communiste ; résistante ; déportée.

Fille de Firmin Ménissier, trente-neuf ans, journalier et de Louise Eugénie Tonnelier, trente-sept ans, journalière, elle naquit au n° 17 de la rue des Forges à Sens. Juliette Ménissier épousa le 19 février 1927 Auguste Marie Bély en mairie de Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Le 30 avril 1930, elle se maria avec Alfred Émile Vigny. Le couple sans enfant se sépara pendant la guerre.
Habitant à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), elle adhéra au parti communiste en 1935, fut membre de la cellule du quartier des Champioux, et milita au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme (CMF). Elle a été concierge du syndicat des métaux rue de Meudon à Boulogne (Seine, Hauts-de-Seine).
En août 1940 contacté par Gilbert elle accepta de reprendre de l’activité, elle devint « Brigitte ». Elle devait repérer les immeubles occupés par les allemands à Boulogne et Puteaux, mais principalement à Neuilly-sur-Seine.
Elle changea de lieu de résidence quitta Boulogne pour le 8 rue Lamartine au Perreux (Seine-et-Oise, Val-de-Marne). Elle acquittait un loyer à madame Lacoste tous les trimestres, celle-ci ignorait son activité clandestine. À la demande de Roger Pozzi elle accepta de garder chez elle des corps de bombe et des matraques. Début mai 1943, elle s’occupa des liaisons avec « Albert ».
Elle fut interpellée le 20 mai 1943 par des inspecteurs des Renseignements généraux. Son domicile fut perquisitionné, étaient saisis quatre corps de bombe et deux matraques, une carte d’identité avec sa photographie au nom de Dufour née Bordas Anne-Marie, cinq cartes d’identité en blanc et trois cartes d’alimentation au même nom portant le cachet de la mairie d’Ezanville (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), et trois cartes de viande revêtues du cachet de la mairie d’Asnières remises par « Albert » ainsi que d’autres feuilles pour des denrées alimentaires, et une carte textile au nom de Berlemont. Une lettre de rupture que lui avait envoyée son mari. Des numéros de La Vie du parti, et un opuscule sur « La Sécurité du Parti » furent également saisis.
Elle fut interrogée sur la provenance des corps de bombes et les matraques, elle lâcha le nom de Roger Pozzi, il avait été interpellé, sur ses relations avec Raymond Grandjean dit Roger… Elle fut sévèrement frappée à plusieurs reprises sur chaque pièce saisie, mais aussi sur les lieux des rendez-vous auxquels elle devait se rendre avec qui en donnant le signalement de « Louise », d’« Albert », de « Le petit blond » et de « Simone » âgés de vingt-cinq à trente-deux ans.
Le 4 septembre 1943, elle était dans le convoi de treize femmes où était notamment Denise Ginollin à destination de l’Allemagne. Juliette Vigny a été emprisonnée à Aix-la-Chapelle, à Lübeck-Lauerhof, à Cottbus La prison fut évacuée, Juliette Vigny a été déportée à Ravensbrück, puis à Mauthausen en Autriche. Le 22 août 1945 elle fut libérée sur intervention de la Croix-Rouge.
Après la Libération, madame Lacoste a été auditionnée le 30 mars 1945 par une commission rogatoire chargée d’enquêter sur les arrestations opérées par l’inspecteur A… Elle fut présentée comme une amie de Juliette Vigny, elle déclara : « ignorer ce qu’était devenue madame Vigny depuis son arrestation, toutefois elle présumait qu’elle aurait été déportée en Allemagne ». Elle déposa une plainte contre les inspecteurs qui avaient opérés les perquisitions à son domicile pour vol.
Juliette Vigny rentra en France fin avril ou en mai 1945. Elle fut homologuée Menissier épouse Vigny combattante des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déportée internée résistante (DIR).
Juliette Vigny divorça d’Alfred Vigny le 18 juin 1961. Elle mourut le 28 décembre 1983 à l’âge de 83 ans à Argenteuil (Val-d’Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225328, notice VIGNY Juliette, Marguerite née MÉNISSIER dite Brigitte par Daniel Grason, version mise en ligne le 2 avril 2020, dernière modification le 2 avril 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 3118-302448 (transmis par Gérard Larue). – 77 W 3115-302448. – Bureau Résistance GR 16 P 410800. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé AD de l’Yonne, acte n° 257 5 Mi 1336/4.

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