SGAMBATTO Louis, Camille, Joseph, Marius [Pseudonymes dans la Résistance : Roger Santoni,Bob]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 25 mai 1921 à Grenoble (Isère), sommairement exécuté en représailles le 13 juillet 1944 à Rives (Isère) ; étudiant ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant

Louis, Camille, Joseph, Marius Sgambatto était le fils de Jean et de Joséphine Stupenengo.
Célibataire, il habitait 10 rue Mozart à Grenoble (Isère) et était étudiant.
Louis Sgambatto s’engagea dans la Résistance et rejoignit le groupe franc Lecomte dans le secteur 2, Chartreuse de l’A.S. Isère.
Le matin du 13 juillet 1944, il se trouvait avec deux camarades du groupe franc au café Brochier à Rives (Isère). Le patron, Xavier Brochier, faisait partie de la Résistance.
Marius Brochier, l’un des fils du cafetier, vint les avertir que des Allemands arrivaient.
Louis Sgambatto, Alphonse Thiry et René Pommier quittèrent alors l’établissement.
Ils furent arrêtés un peu plus tard dans le quartier Bas-Rives alors qu’ils essayaient d’échapper à l’encerclement.
Les trois jeunes résistants furent alors conduits sur la place devant la Mairie (Place Carnot, aujourd’hui place de la Libération).
Ils retrouvèrent Xavier Brochier, qui avait été arrêté dans son café, et trois résistants venus en mission à Rives et qui avaient été arrêtés à un barrage.
Ces trois derniers furent déportés. Un seul revint.
Les prisonniers furent alors interrogés. L’un des jeunes résistants qui répondait avec hauteur aux questions de l’officier allemand fut violemment frappé par un policier en civil. Puis il fut placé contre un mur et sommairement exécuté d’une rafale dans le dos par un milicien.
Ce fut ensuite le tour d’un autre de ses camarades, puis de Xavier Brochier et enfin du dernier membre du groupe franc Lecomte.
À son départ, le commandant allemand interdit que l’on touchât aux cadavres avant deux jours et ordonna que la population défilât devant eux.
Le maire fit alors établir une palissade autour des corps et transforma la place Carnot en chapelle ardente où sapeurs-pompiers et scouts se relayèrent pour tenir une garde d’honneur.
Les obsèques eurent lieu le 15 juillet en présence d’une grande partie de la population de Rives.
Les corps furent enterrés au cimetière communal.
Louis Sgambatto obtint la mention "Mort pour la France", fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
L’acte de décès fut dressé au nom de Roger Santoni. L’officier d’état civil avait certainement des doutes quant à son authenticité car il ajouta une description sommaire : « Brun frisé, rasé, yeux noirs, taille 1m75, chemise kaki, veston bleu de travail, pantalon noir long, ceinture en cuir. »
L’acte fut rectifié par un jugement du tribunal civil de Saint-Marcellin (Isère) du 3 novembre 1944.
Louis Sgambatto fut enterré définitivement au cimetière Saint-Roch à Grenoble (Isère), Carré 19, rang 9.
Son nom figure sur le monument érigé sur le lieu de l’exécution à Rives, 151 rue du 8 mai 1945, en bordure de la place de la Libération.


Voir : Rives


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225335, notice SGAMBATTO Louis, Camille, Joseph, Marius [Pseudonymes dans la Résistance : Roger Santoni,Bob] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 5 avril 2020, dernière modification le 25 avril 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 547182 et GR 16 P 538503 (à consulter) ; GR 19 P 38/3 et 38/6 — Mémoire des hommes — https://www.gescimenet.com — État civil

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