PLAUD Alain, Arsène, Gabriel

Benjamin d’une famille de trois enfants, Alain Plaud eut un frère et une sœur. Son père, Eugène Plaud (1909-1951), né à Couëron, fut ouvrier puis agent de maîtrise chez CARNAUD à Basse-Indre, à l’ouest de Nantes. Il décéda à l’âge de 42 ans des suites de la tuberculose. Sa mère, Arsénine Gachignard (1907-1999), née en Vendée dans une famille de petits agriculteurs, vint à l’âge de 16 ans travailler comme employée de maison à Nantes, et ce jusqu’à son mariage en 1933. Elle était catholique pratiquante.

Après l’école primaire, Alain Plaud entra à 14 ans au petit séminaire à Guérande (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) puis à celui des Couëts à Bouguenais, près de Nantes. Après le grand séminaire à Nantes, il effectua son service militaire en 1964-1965 au second régiment d’infanterie de marine du Mans (Sarthe). Il fut ordonné prêtre en 1968 et exerça à la paroisse de Bouguenais. Animateur auprès de jeunes de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) de 1968 à 1975, il suivit également l’Action catholique ouvrière (ACO) à partir de 1968 jusqu’aujourd’hui.

Sensibilisé très jeune aux questions sociales, Alain Plaud rejoignit l’équipe des prêtres-ouvriers constituée avec Gérard Ouisse et Gérard Corbé sous l’égide de l’évêque de Nantes, Mgr Vial. En 1971, il fut embauché à l’entreprise de nettoyage Laving-Glaces comme laveur de vitres. Il y resta jusqu’à sa retraite en 2001. Rapidement, il se syndiqua à la CFDT et constitua la section syndicale avec Claude Camon, Michel Haglon et Lionel Pelloquin, délégué syndical. Dès 1972, il fut élu délégué du personnel, puis au Comité d’entreprise et plus tard au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHS-CT). Il siégea également au Comité central d’entreprise (CCE) de 1980 à 2001.

En 1973, Laving-Glaces vécut sa première grève avec un conflit de quinze jours sur les salaires, à Nantes et à Saint-Nazaire. Même si les résultats furent minces, les salariés en grève ne perdirent pas d’argent grâce aux produits des collectes de solidarité. En 1977, l’entreprise qui venait de reprendre un contrat attribué auparavant à la SAFEN, connut le long conflit des « nettoyeurs de train » à la gare de Nantes.

Cette grève dura du 15 novembre au 26 décembre 1977 et porta sur les salaires et les conditions de travail, mais aussi pour le respect des salariés, en majorité des femmes. Les travailleurs en grève occupèrent les locaux situés dans l’enceinte de la gare. La direction prit ce prétexte pour licencier deux délégués CFDT. Une manifestation de soutien regroupant plus de mille personnes fut organisée le 15 décembre 1977 devant la gare. Le conflit se termina par l’annulation des licenciements et la diminution des charges de travail.

De 1978 à 1990, Alain Plaud fit partie du bureau du syndicat des Services de Nantes et siégea au conseil de la Fédération. De 1990 à 1995, il fut détaché à mi-temps auprès de l’Union départementale CFDT de Loire-Atlantique pour l’opération Cap Développement sur la syndicalisation, qui obtint des résultats très positifs en termes d’adhésions. Enfin, il fut secrétaire du syndicat des Services de 1998 à 2001.

Alain Plaud s’investit également dans l’associatif : en 1980 il adhéra à la Confédération du logement et du cadre de vie (CLCV). À partir de la fin des années 1980, il effectua plusieurs voyages au Chili pour revoir son vieil ami Gérard Ouisse, installé dans un quartier pauvre de la banlieue de Santiago depuis 1988. Il préside depuis 2013 une association de solidarité avec un village du sud tunisien, les Jardins du Désert. Il est également prêtre accompagnateur de la Mission ouvrière depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui.