DESPRINGRE Raymond, Ernest, Pierre, Henri

Par Éric Belouet

Né le 31 juillet 1939 à Lille (Nord) ; comptable ; militant jociste du Nord, permanent (1962-1966) et trésorier national (1964-1966) de la JOC ; syndicaliste CFDT, puis CGT, membre du Syndicat national des employés de presse (1968-1975) ; mutualiste, président de la Mutuelle des travailleurs de l’Hérault (1979-1983), trésorier national (1981-1983) de la FNMT ; militant associatif, président départemental de la FCPE d’Indre-et-Loire (1988-1990).

Fils de Raymond Despringre, employé du textile qui occupa ensuite un poste administratif à l’Université de Lille, et de Lucia née Famchon, employée de maison, catholique pratiquante, tous deux sans engagement militant, Raymond Despringre était fils unique. Il fréquenta l’école publique puis le collège d’enseignement technique Baggio à Lille et obtint le certificat d’études primaires, un CAP d’aide-comptable puis, après un stage chez un notaire, le brevet d’enseignement commercial. Il commença à travailler en 1956 chez Roland Naëls, comptable agréé, à La Madeleine (Nord) où il avait déjà effectué son stage, et y resta jusqu’en 1962. Cette période fut toutefois entrecoupée par vingt-huit mois de service militaire en Algérie (1959-1961), d’abord dans la banlieue d’Alger puis dans une compagnie méhariste saharienne.

Raymond Despringre avait adhéré, à l’âge de quinze ans, à la section jociste de son collège, l’une des premières sections implantées dans l’enseignement technique. Assez rapidement, il intégra l’équipe de la fédération Lille-Centre avec la responsabilité du technique, puis devint président fédéral jusqu’à son départ à l’armée. À son retour, il reprit sa place dans l’équipe fédérale. Sollicité par Fernand Penin* pour devenir permanent, il quitta son emploi et prit ses nouvelles fonctions en mai 1962 au sein de l’équipe du secteur jociste du Sud-Est qui comprenait également Pierre Reynaud* et Claude Corbière*. Il avait la responsabilité de huit départements : Drôme, Ardèche, Gard, Hérault, Vaucluse, Alpes-Maritimes, Var et Corse. Peu de temps après, ces trois derniers départements lui furent retirés, mais il dut assumer, en plus de sa responsabilité géographique, la rédaction en chef de La Jeunesse ouvrière. À l’issue du conseil national de 1964, il fut remplacé à ce poste par Jean-Pierre Balduyck* et remplaça lui-même Raoul Thomas* comme trésorier national. Il changea alors d’affectation géographique et se vit confier trois autres départements - l’Oise, le Somme et l’Aisne - rattachés au secteur du Nord dont l’équipe comprenait également Jacques Deroo* et Jacques Lesage*. À son départ de la JOC en novembre 1966, il fut remplacé au poste de trésorier national par Michel Moreaine*.

Raymond Despringre se maria le 17 décembre 1966 au Teil (Ardèche) avec Marie Allemand, fédérale jociste de l’Ardéche, et trois enfants naquirent de cette union (1967, 1970, 1973). Le couple s’installa dans le Gard. Après avoir cherché un emploi à Alès (vainement en raison de son passé militant), Raymond Despringre travailla comme comptable dans de petites entreprises, d’abord quelques mois à Uzès, puis à Nîmes où il commença à militer à la CFDT. Cet engagement se fit plus actif en Mai 68, ce qui lui valut, de façon détournée, de se faire licencier en septembre de la même année. Il retrouva un emploi de comptable à Midi libre et la famille se fixa à Montpellier (Hérault).

Au sein du journal, Raymond Despringre intensifia son engagement syndical, cette fois au syndicat des employés de presse CGT (la CFDT était peu développée dans cette corporation). Il fut notamment délégué du personnel et délégué puis secrétaire du comité d’entreprise. Le hasard voulut que le secrétaire du syndicat des ouvriers du livre à Midi libre fût alors Henri Alric*, lui-même ancien permanent de la JOC (1945). Sur le plan interprofessionnel, Raymond Despringre faisait partie du bureau de l’UD-CGT de l’Hérault.

Ces nombreuses activités lui valurent une nouvelle fois des démêlés avec sa hiérarchie. En 1973, il fut écarté du service comptable, d’abord sans affectation précise, puis affecté au service des immeubles qui ne correspondait pas à sa qualification professionnelle. Il supporta cette situation pendant deux ans, puis quitta le Midi libre en 1975 pour devenir directeur de la Mutuelle des travailleurs de Montpellier qui était en train de voir le jour. Pendant sept ans, il cumula cette fonction avec bien d’autres responsabilités mutualistes et sociales : président de l’Union des mutuelles de travailleurs de l’Hérault (1979-1983), responsable régional du secteur social CGT, administrateur (1976-1983) et trésorier (1981-1983) de la Fédération nationale des mutuelles de travailleurs (FNMT). Il fut également administrateur de la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) de Montpellier et de la caisse régionale (CRAM) du Languedoc-Roussillon de 1976 à 1983.

Désirant prendre du recul par rapport au milieu mutualiste, il postula et fut embauché en 1983 pour travailler au centre de rééducation professionnelle (CRP) de Fontenailles, à Louestault (Indre-et-Loire), dirigé par l’ancien permanent jociste Marc Simonneau* et créé, comme le CRP de Sablé-sur-Sarthe (1974), sous l’impulsion de la JOC (par le biais de l’association Joie par la santé, devenue ARPS). Sa famille vint alors à Tours et Raymond Despringre travailla au CRP comme chef comptable pendant seize ans. Il eut l’occasion d’y côtoyer nombre d’anciens permanents jocistes, notamment Guy Léger*, directeur adjoint, et Roger Félix*, responsable des formations. Au cours de cette période, il eut des responsabilités à la FCPE dont il fut d’ailleurs président départemental pour l’Indre-et-Loire de 1988 à 1990.

Après son départ à la retraite en 1999, Raymond Despringre et son épouse retournèrent dans le Gard, à Marguerittes. Le couple avait été membre de l’ACO de 1967 à 1987 environ.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22541, notice DESPRINGRE Raymond, Ernest, Pierre, Henri par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 12 décembre 2008.

Par Éric Belouet

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents jocistes. — Témoignage de l’intéressé, 12 mars 2008. — État civil de Lille.

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