VANDIER Jacques, André

Par Claude Pennetier

Né le 1er avril 1927 à La Crèche (Deux-Sèvres), mort le 30 mars 2020 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; ingénieur, polytechnicien ; militant de l’économie sociale, président de la MACIF ; militant socialiste.

Fils de Charles Vandier, médecin de campagne, et de Marie Chantecaille, Jacques Vandier issu d’une famille de paysans protestants, dit qu’il parlait patois à l’école primaire. Il fit ses études au lycée de Niort puis à celui de Poitiers. Il resta durablement fidèle à sa région d’origine. Élève de l’école Polytechnique, licencié en droit, il se maria le 1er juin 1954 avec Arlette Leduc ; le couple eut trois enfants.
Jacques Vandier débuta sa carrière au ministère des Finances comme commissaire contrôleur des assurances (1950-1960). Le Niortais n’échappa pas à l’attraction des mutuelles qui étaient concentrées dans la préfecture des Deux-Sèvres. Il devint en 1960 directeur général de la MACIF (Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France) puis président en 1987. Qualifié de "gardien du temple" de la mutuelle (peut-être allusion à son affiliation maçonnique) et "pape du mutualisme", ce militant socialiste de Niort avait su s’imposer à l’issue d’un duel homérique qui l’opposa au président fondateur Jacques Mathé en 1972-1973. Il marqua de sa personnalité la MACIF en se tournant vers les salariés, les comités d’entreprise, les syndicats, avec réussite. Ce "petit homme malicieux" que décrivaient les journalistes, avait de plus évité l’hyper médiatisation et le style de vie clinquant de ses homologues d’Axa et de la GMF. Le Nouvelle économiste notait en 1991 que "Vénéré comme un dieu par les siens, ce chef de tribu qui a conquis en vingt ans le premier rang en assurance-automobile, prend le métro pour assister aux séances du Conseil économique et social". Il avait profondément modifié la gouvernance de la MACIF en la régionalisant et en organisant la participation des sociétaires et des délégués. Il fit évoluer le coût des assurances, avec sa notion du "plus juste prix", et la "segmentation des risques". Il inventa la constat-amiable. Toujours est-il qu’il a conquis une part majeure du marché et les patrons des grandes compagnies ont cessé de regarder les mutuelles de Niort comme des "sauvages".
Il multiplia les responsabilités dans le domaine de l’économie sociale : président de l’Institut de développement de l’économie sociale (1983-1991), d’Ofivalmo, société de gestion détenue par le monde mutualiste (Macif, Matmut, MAAF, Mutualité française) à partir 1982, administrateur de la compagnie parisienne de réescompte (1986), vice-président puis président du Groupement des sociétés d’assurances à caractère mutuel (GSACM) de 1970 à 1975 puis de 1988 à 1991, président de la banque Saga (1989), président du groupe Trema (1991), président du comité de liaison de l’Assurance (CLA) (1991).
Membre du Conseil économique et social de 1989 à 1994, il siégea au Conseil régional Poitou-Charentes de 1992 à 1998. Il représenta le Parti socialiste à diverses élections locales.
Président d’honneur de la MACIF depuis 1997, il est titulaire de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre national du mérite.
Décédé le 30 mars 2020, Jacques Vandier fut inhumé dans l’intimité familiale à Saint-Martin-lès-Melle (Deux-Sèvres) où reposent ses parents. Une cérémonie était prévue au temple de Niort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225416, notice VANDIER Jacques, André par Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 avril 2020, dernière modification le 31 juillet 2020.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Who’s who. — Articles de presse. — Le Monde, 6 avril 2020.

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