CHARRET Jeanne, Marie, Fernande [née ROUSSEAU]

Par Michel Thébault

Née le 21 mars 1912 à Béthines (Vienne), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; victime civile.

Jeanne Rousseau était la fille de Louis, Célestin Rousseau (né le 17 juillet 1881 à Journet Vienne) cultivateur et de Marie, Félicie, Adrienne Baudinot (née le 17 juillet 1888 à Béthines). Ses parents s’étaient mariés le 15 février 1909 à Béthines et ils eurent quatre enfants, Madeleine née en 1909, Jeanne en 1912, Fernand en 1915 et Marcel en 1918. Son père fut mobilisé pendant la guerre 1914 - 1918, soldat au 90ème Régiment d’infanterie, combattant de Verdun où il fut blessé à la cote 304 le 6 mai 1915, puis gazé en mars 1918. Démobilisé le 2 février 1919, il revint à Béthines avant de s’installer avec sa famille à Haims (Vienne). Au recensement de 1926, la famille résidait dans cette commune au lieu-dit Puisfranc où Louis Rousseau était métayer. Jeanne Rousseau se maria à Poitiers (Vienne) le 20 juin 1932 avec Albert, Louis Charret. Ce dernier, né le 21 février 1913 à La Trimouille (Vienne) fut orphelin très jeune, à 2 ans, par le décès de son père Pierre Charret au front, le 16 avril 1915 à Maizey (Meuse). Albert Charret était pupille de la Nation. Le couple semble s’être installé rapidement à Tours. Leur fille aînée Nadine naquit à Tours en 1934. Un fils Michel naquit en mai 1943 à Saint-Symphorien (commune au nord de Tours devenue de nos jours un quartier de Tours). Albert Charret exerçait alors le métier de plombier.

En août 1944 Jeanne Charret et ses enfants étaient domiciliés à Maillé au lieu-dit Le Pressoir. On peut formuler l’hypothèse que le grand bombardement de la ville de Tours dans la nuit du 19 au 20 mai 1944 par l’aviation américaine sur les gares de Tours ait pu les amener à quitter la ville. En effet, effectué à haute altitude, ce bombardement très imprécis provoqua un grand nombre de victimes (143 morts), des destructions importantes dans la ville de Tours. De plus d’autres bombardements visant les infrastructures et les ponts se poursuivirent les 23 mai, 6 et 8 juin.

Jeanne Charret et ses deux enfants ainsi qu’un ami de la famille, Jean Claude Fournier, âgé de 6 ans, furent victimes du massacre de Maillé. Le 25 août, dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. C’est un ami d’Albert Charret, Fernand Fournier, le père de Jean Claude, mécanicien à Maillé qui vint déclarer les décès.

Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225513, notice CHARRET Jeanne, Marie, Fernande [née ROUSSEAU] par Michel Thébault, version mise en ligne le 6 avril 2020, dernière modification le 2 juin 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne et Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensement) — Mémoire des Hommes — Mémorial Genweb.

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