DESSERTINE Gustave, Félix, Charles

Par Marcel Rivollier, Charles Sowerwine, Louis Botella

Né le 10 août 1901 à Saint-Claude (Jura), mort le 17 décembre 1970 à Oyonnax (Ain) ; comptable ; militant socialiste, fondateur du Parti communiste, puis socialiste du Jura puis de l’Ain ; syndicaliste Force ouvrière (FO) de l’Industrie des matières plastiques et de l’Ain.

Gustave Dessertine commença sa carrière de militant comme secrétaire des Jeunesses socialistes de Saint-Claude, fief socialiste de Henri Ponard* en 1916. Par suite des activités de ce groupe, il aurait été condamné à dix jours de prison.

Après la guerre, Dessertine prit position pour la IIIe Internationale dans L’Éclaireur de l’Ain, dès le numéro du 26 septembre 1920. La section SFIO de Saint-Claude, sous l’impulsion de Ponard, fut hostile à la IIIe Internationale alors que celle d’Oyonnax, déjà fief de René Nicod* hésita et finit par accepter l’adhésion au PCF. C’est sans doute pour cette raison que Dessertine orienta son activité militante vers Oyonnax, à 30 km de Saint-Claude par le chemin de fer. Il organisa l’Union des Jeunesses socialistes de l’Ain, dont il fut le secrétaire provisoire, en décembre 1920. Au premier congrès de l’Union, au début de janvier 1921, il en fut élu secrétaire et, à ce titre, devint membre de la CAF du PC de l’Ain. Mais malgré sa prise de position en faveur de la IIIe Internationale, il semble avoir rompu avec le PC avant la fin de 1921.

Il se retourna vers le Jura et devint secrétaire adjoint de la fédération SFIO en 1924, année au cours de laquelle il devint aussi membre de la Franc-maçonnerie, loge du Grand-Orient à Saint-Claude. Il devint Maître en 1927 et fut délégué à l’Assemblée générale nationale du G.-O. en mars 1937.

On ne sait à quelle époque Dessertine s’installa à Oyonnax comme comptable de « l’Aurore sociale » (coopérative créée par Nicod, alors disciple de Ponard). Il fut définitivement installé à Oyonnax au cours des années 1930 ; il y fut président de la Ligue des droits de l’Homme et secrétaire de la section SFIO. À la manifestation du Front populaire à Oyonnax le 14 juillet 1935, c’est lui qui prit la parole au nom de la SFIO.

Le 22 novembre 1936, il se présenta comme candidat socialiste à l’élection cantonale extraordinaire pour le siège de conseiller d’arrondissement d’Oyonnax. Il n’y eut qu’un autre candidat de gauche, Alexis Falnot* du PCF, qui l’emporta par 1 459 voix contre 546 pour Dessertine. Ce dernier se présenta à l’élection cantonale régulière du 10 octobre 1937 pour le même siège ; il recueillit 401 voix. L’autre candidat de la SFIO, Jean Cagnin*, en eut 398. Falnot et Raymond Berrodier* du PCF, en eurent respectivement 1 450 et 1 428 et les candidats de la droite 1 276 et 1 266. Dessertine et Cagnin se désistèrent pour les candidats communistes, qui furent élus. Avec Joseph Chatagner* et Marius Pinard*, Dessertine fut délégué de l’Ain au congrès national de la SFIO à Marseille en 1937. Mobilisé, Dessertine fut fait prisonnier en 1940 et rapatrié à une date inconnue.

Enfin, après la guerre, Dessertine fut à nouveau candidat sur la liste SFIO (dont le chef de file était Chatagner) aux élections législatives de juin 1946 ; il ne fut pas élu. À cette époque il était administrateur de la caisse départementale de Sécurité sociale de l’Ain. Il fut de nouveau candidat aux élections législatives en novembre 1946, en dernière position sur la liste SFIO. Secrétaire de section en juin 1946 (puis de nouveau en mai 1951) il fut secrétaire fédéral en 1947-1948 et candidat aux élections cantonales de 1958 à Oyonnax. En février 1959, il était toujours secrétaire de section, mais semble ne plus l’avoir été en 1960.

Gustave Dessertine, travaillant dans une entreprise de matières plastiques à Oyonnax, fut élu ou réélu, le 4 juin 1961, membre de la commission administrative de l’Union départementale FO de l’Ain.
Il fut nommé en octobre 1967, au titre de FO, membre du conseil d’administration de la caisse primaire d’assurance maladie de l’Ain. Mais à l’automne 1968, il démissionna de cette fonction. Nous n’en connaissons pas les raisons mais la commission administrative de son UD vota une motion stigmatisant "le comportement de certains" et rendant "hommage" à Gustave Dessertine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22552, notice DESSERTINE Gustave, Félix, Charles par Marcel Rivollier, Charles Sowerwine, Louis Botella , version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 22 décembre 2013.

Par Marcel Rivollier, Charles Sowerwine, Louis Botella

SOURCES : Arch. Dép. Ain, 306 W 96, 245 J 10. — Le Dauphiné Libéré, 4 juin 1961. — Journal Officiel, 19 octobre 1967. — Arch. Nat., F/1cII/108/1, 111/A, 142, 328. — Archives de l’OURS, dossiers Ain. — Arch. FJJ, fonds Mauroy, dossier fédérations, n° 106. — BN FM2, Saint-Claude. — L’Éclaireur de l’Ain, 31 octobre, 5, 12 décembre 1920, 9, 23 janvier, 13, 27 février, 27 mars 1921, 21 juillet 1935, 29 novembre 1936, 17 octobre 1937. — Le Travailleur de l’Ain, 1946, passim. — Témoignages de Baumels et Duluet. — Notes de Gilles Morin. — État civil d’Oyonnax. — Raoul Husson, Élections et référendums des 21 octobre 1945, 5 mai et 2 juin 1946, 1946, Le Monde.

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