COTTET Christian, Robert, Charles, Jean

Par Jacques Debesse

Né le 9 avril 1948 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines) ; juriste ; conseiller juridique de l’Union parisienne des syndicats de la métallurgie (UPSM-CFDT) de 1974 à 1984, secrétaire général de l’Union régionale des syndicats d’Ile-de-France (URSIF-CFDT) de 1985 à 1987 ; directeur du centre Aladin à Bezons (Val-D’oise) de 1989 à 1995, délégué départemental de Seine-Saint-Denis du réseau PASS (2000-2008).

Christian Cottet fut fils unique de Robert Cottet, négociant en vins et spiritueux, puis agent commercial dans un service de presse, catholique pratiquant occasionnel, et de Jeanne Courrèges, employée administrative à la Sécurité sociale, catholique non pratiquante. Entré à l’école publique de Brugny-Vaudancourt (Marne), de 1953 à 1957, il poursuivit ses études primaires puis secondaires, en internat, au collège, puis lycée Saint-Nicolas de Buzenval à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), de 1957 à 1966, où il obtint le baccalauréat de philosophie.
En septembre 1967, Christian Cottet trouva un emploi de surveillant d’internat à l’école privée Saint-Nicolas à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), sous contrat à durée déterminée, renouvelable chaque année scolaire, tout en poursuivant ses études en cours du soir et le samedi à l’université Panthéon-Assas. Il obtint en 1969 le diplôme d’études juridiques générales. Les évènements de Mai-juin 1968, notamment dans le monde du travail, le marquèrent profondément. Il suivit particulièrement la grève à la manufacture des tabacs et allumettes à Issy-les-Moulineaux, organisa une occupation de son école par les enseignants et surveillants, tout en assurant l’accueil des élèves, se syndiqua en septembre 1968 au syndicat CFDT de l’enseignement privé de la Région parisienne, et réactiva une section syndicale dans son établissement. Son contrat de surveillant ne fut pas renouvelé à la rentrée scolaire de septembre 1969.
Sans emploi, mais grâce à un ami de collège demeurant à Caen (Calvados), Christian Cottet déménagea dans cette ville, trouva d’abord un emploi administratif à la Caisse primaire d’assurances maladie de Caen, puis devint animateur socio-culturel à « la Famille rurale du Calvados » (octobre 1969-décembre 1970). Il fut appelé sous les drapeaux, dans l’armée de l’air au Bourget (Seine-Saint-Denis), puis à Paris (février 1971-janvier 1972). A son retour, il dut affronter une période de chômage avant de devenir éducateur scolaire au Centre Dubreuil à Orsay (Essonne), en qualité d’agent non titularisé de « l’Aide sociale à l’enfance de Paris » (septembre 1973-août 1974). Intégré à l’administration territoriale, il renouvela son adhésion à la CFDT, au syndicat du personnel du département de Paris. Entre temps, à partir d’octobre 1971, il avait repris ses études par cours du soir et du samedi à l’Institut des sciences sociales du travail de l’université de Paris I, rue Cujas (Ve arr.), lui permettant d’obtenir le diplôme de cet institut en 1974. Lors de ses études à l’ISST, Christian Cottet, avec Jacques Dughera, à l’occasion d’un conflit pour la reconnaissance du diplôme de l’institut (qui fut intégré à la filière Administration économique et sociale), avait participé à la création d’une section de l’organisation étudiante, le Mouvement d’action et de recherche critique (MARC), qui devint Mouvement d’action syndicale (MAS).
De nouveau en période de chômage, attiré par le monde du travail au sein duquel il avait acquis une expérience, Christian Cottet souhaitait retrouver une activité dans la filière du syndicalisme ouvrier pour mettre à sa disposition ses compétences juridiques. Par l’intermédiaire d’un enseignant qui connaissait Jean-Paul Murcier, chef du service juridique de la confédération CFDT, il fut mis en relation avec l’Union parisienne des syndicats de la métallurgie (UPSM-CFDT) qui recherchait un juriste. Il fut embauché en septembre 1974 à l’Association de conseil juridique des travailleurs (ACJT) par son président Jacques Debesse, par ailleurs permanent à l’UPSM. Il devint, au côté de Jean-Michel Gaullier, autre juriste, conseiller juridique de l’UPSM et assura des permanences juridiques pour les travailleurs dans les comités d’établissement ayant passé contrat avec l’ACJT, qui devint en 1976 association d’information juridique des travailleurs (AIJT). L’emploi retrouvé lui permit de se réaffilier à la CFDT, comme adhérent individuel, au syndicat des travailleurs de la métallurgie de Paris (STRAMP). Il fit partie des délégations des syndicats de l’UPSM au congrès confédéral d’Annecy (Haute-Savoie) en 1976 et à ceux de la Fédération de la métallurgie (FGM-CFDT) de Strasbourg (Bas-Rhin) en 1977 et de la Rochelle (Charente-Maritime) en 1981. Il participa également à une rencontre avec les syndicats de la métallurgie italienne à Milan. Christian Cottet poursuivit ses fonctions d’expert juridique des syndicats de la métallurgie jusqu’à février 1984, lorsqu’il accepta de remplacer Raymond Darcel du service juridique régional.
Il devint permanent de l’Union régionale parisienne (URP-CFDT) et membre du bureau en avril 1984, chargé de la politique juridique de la CFDT en région parisienne. Il fut désigné par le comité régional du 25 juin 1984 pour présenter le rapport d’orientation ainsi que la résolution « fonctionnement, structuration » au 46e congrès de l’URP de janvier 1985 à Evry (Essonne) qui devint URSIF (Union régionale des syndicats d’Ile-de-France). Il fut élu par le congrès à l’exécutif régional par 61% des voix, au sein d’une équipe restreinte, du fait d’une crise interne dans la CFDT régionale. Le bureau régional d’après congrès lui donna l’investiture de secrétaire général de l’URSIF. Il représenta l’URSIF lors d’une rencontre clandestine avec la direction de Solidarnosc-Mazovie à Varsovie (Pologne), en 1985, dans le cadre du jumelage entre les régions syndicales établit entre la confédération CFDT et Solidarnosc. La tâche d’animation et de coordination de l’action syndicale qui lui avait été confiée s’avérait difficile, car des divisions sur le rôle du syndicalisme s’exacerbaient, avec l’arrivée, en 1981, d’un gouvernement de gauche, en particulier en Ile-de-France, plaque tournante des mises en application des choix politiques et économiques. Deux équipes représentant des coalitions de syndicats s’opposèrent au 47e congrès de l’URSIF en octobre 1987 à Créteil (Val-de-Marne). Christian Cottet ne demanda pas le renouvellement de son mandat, mais accepta toutefois de poursuivre l’intense activité préparatoire des élections prud’homales de décembre 1987, ce qui lui valut la reconnaissance du Comité régional pour ses qualités de militant en ces termes : « …qui a fait preuve dans tous les débats d’une grande dignité et d’un sens élevé de l’organisation. ».
Christian Cottet dut se reconvertir. Il fut embauché comme formateur et directeur du centre de formation et d’insertion de l’association Aladin à Bezons (Val d’Oise) de 1989 à 1995. De nouveau au chômage, il entreprit une formation doctorale de sociologie, en spécialité de politique sociale, à l’université Paris I, prise en charge par l’Institut de la promotion supérieure du travail (IPST-CNAM), en formation continue, lui permettant d’obtenir un DEA de sociologie en 1998. Il trouva un emploi de responsable formation à l’Association départementale formation et insertion (ADFI-75), chargé de l’établissement d’Argenteuil (Val-d’Oise) en 1998 et 1999, puis devint délégué départemental du réseau « prévention accompagnement solidarité santé » (PASS) de Seine Saint-Denis (2000-2008), au centre Rabelais à Montreuil. Il fit valoir ses droits à la retraite en mai 2008.
Resté adhérent au syndicat de la métallurgie de Paris (STRAMP-CFDT), il fit transférer son adhésion CFDT à la section syndicale des retraités de ce syndicat. Il fut adhérent en 1989 de la Fédération des conseils de parents d’élèves, puis président en 1990 du conseil FCPE de la cité scolaire Maurice Genevoix à Montrouge (Hauts-de-Seine) jusqu’en 1997. Il résida à Caen, à Paris (XVe arr.), et à Montrouge (1977).
Christian Cottet avait épousé, le 20 décembre 1976 à Paris, Marie-Elise Balmès, militante CFDT au syndicat des personnels de la ville de Paris. Le couple eut deux enfants, Malika (1977) et Nicolas (1979).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225526, notice COTTET Christian, Robert, Charles, Jean par Jacques Debesse, version mise en ligne le 7 avril 2020, dernière modification le 12 avril 2020.

Par Jacques Debesse

ŒUVRE : Au carrefour du médical et du social. Un centre de santé municipale et la mise en œuvre des politiques sanitaires et sociales, mémoire de DEA, sous la direction de Frédéric De Coninck, Institut Théophraste Renaudot, Paris, 1997.

SOURCES : Arch. UPSM-CFDT. — Jo Bibard, Faire l’histoire ensemble, la CFDT en région Ile de France 1887-1990, Beaune, La Toison d’Or éditions, 2007. — Ecrit de Christian Cottet. — Entretien avec Christian Cottet en novembre 2011.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable