DESSEUX Gabriel, dit « Gaby »

Par Éric Belouet

Né le 29 août 1918 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 24 avril 1998 à Clermont-Ferrand ; relieur ; militant jociste du Puy-de-Dôme, permanent de la JOC (1941-1945) ; syndicaliste CFTC ; militant et permanent (1945-1947) du MPF ; militant associatif.

Gabriel Desseux était issu d’une « famille ouvrière très pauvre mais profondément chrétienne » de Clermont-Ferrand. Son père, Francisque Desseux, originaire de l’Ardèche, était confiturier chez Humbert ; sa mère, Marie Chassagne, restait au foyer. Sixième de huit enfants (quatre frères, dont deux prêtres, et trois sœurs, dont une religieuse), il entra au travail à l’âge de treize ans à l’imprimerie du journal L’Avenir. Embauché en 1933 comme coursier chez Michelin, il intégra l’année suivante La Mission, l’école d’apprentissage de cette entreprise, et adhéra à la CFTC.

Après avoir fait partie du patronage de la paroisse Saint-Genès des Carmes, il adhéra à la JOC en 1935 par l’intermédiaire de son frère, l’abbé Julien Desseux, et du père Ferrandon, aumônier jociste. Il milita pendant quatre ans à la section Saint-Jacques, du nom du quartier où il vivait. L’école de la Mission comptait, elle aussi, de nombreux militants jocistes. À partir d’août 1938, ayant eu la chance d’effectuer son service militaire à Clermont, il disposa de beaucoup de temps pour se consacrer à sa section qui put ainsi disposer d’un demi-permanent officieux jusqu’à ce que la guerre mît fin à cette situation.

Démobilisé en octobre 1940, il devint dirigeant fédéral de la JOC, puis permanent de la province jociste du Centre, en mars 1941, avec la responsabilité de cinq départements : le Cher, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne et la Vienne. En 1943, il fut promu chef de la province, qui groupait alors cinq permanents et une douzaine de départements. Il conserva cette fonction jusqu’en avril 1945. Selon les témoignages de ses amis lors de ses obsèques, Gabriel Desseux, au cours de la période où il était permanent de la JOC, fut lié à un réseau de Résistance.

Le 20 avril 1945, il se maria avec Germaine Tombelle, militante fédérale de la JOCF ; cinq enfants naquirent de cette union (1946, 1947, 1950, 1955, 1961) et la famille s’installa à Beaumont (Puy-de-Dôme).

Sur le plan professionnel, Gabriel Desseux travailla jusqu’à son départ à la retraite en 1978 dans la petite entreprise familiale de reliure créée et dirigée par son frère, Jean Desseux, dans laquelle travaillait également leur beau-frère, Joannès Chantelauze.

Après son mariage, il milita au Mouvement populaire des familles (MPF) dont il fut permanent de 1945 à 1947. Candidat de ce mouvement aux élections à la Sécurité sociale du 27 avril 1947, il fut élu au conseil d’administration de la Caisse d’allocations familiales du Puy-de-Dôme. Dans le cadre des AFO, il créa une coopérative ouvrière d’alimentation dans le quartier Saint-Jacques. Il siégea également au conseil d’administration de la première maison de vacances créée par le MPF en 1944 à Chaumont-le-Bourg (sud du Puy-de-Dôme), dans une ancienne abbaye plus que centenaire, et s’y investit pendant plus de trente ans

Gabriel Desseux milita également à la CFTC dès son départ de la JOC. Les États généraux de la renaissance française, tenus en juillet 1945 à l’instigation du CNR, avaient décidé la création d’assemblées départementales. Ce furent Firmin Cabantous* et Gabriel Desseux qui furent désignés par la CFTC pour la représenter à l’assemblée départementale du Puy-de-Dôme.

Par ailleurs, il s’engagea dans une association de parents d’élèves (aujourd’hui fédération FCPE) pendant la scolarité de ses enfants. Au moment de sa retraite, il rejoignit la section des retraités CFDT.

Sur le plan religieux, ne trouvant pas sa place à l’ACO, il s’investit dans l’Action catholique générale des hommes (ACGH) puis dans Vivre ensemble l’évangile aujourd’hui (VEA) où il eut des responsabilités au niveau du diocèse.

Julien Desseux, l’un de ses frères, fut vicaire de La Plaine, une cité Michelin, dans les années 1935-1939. Devenu vicaire à Montferrand, mobilisé, il fut blessé pendant la Seconde Guerre mondiale, devint aumônier fédéral de la JOC en 1946 en remplacement du père Ferrandon, puis curé des Ancises, bastion de la métallurgie dans le Nord du département dans les années 1950.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22553, notice DESSEUX Gabriel, dit « Gaby » par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 19 février 2010.

Par Éric Belouet

SOURCES : Arch. JOC (Arch. Dép. Hauts-de-Seine), 44J 1134a (listes d’anciens permanents). — Notices DBMOF de Gabriel Desseux et de Fernand Cabantous. — Monde ouvrier, 1947. — La JOC à Clermont-Ferrand. 50 ans d’histoire, sl, 1978, p. 11. — Renseignements communiqués par Marie-Jo Inçaby, fille de l’intéressé, et par Jean Lamadon.

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