MACCIO Charles, Henri

Par André Vessot

Né le 8 avril 1927 à Grand-Croix (Loire), mort le 25 janvier 2020 à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône) ; ouvrier maçon ; permanent à la JOC, permanent à la CFTC puis à la CFDT, responsable des éditions de la Chronique Sociale.

Charles Maccio
Charles Maccio

Les parents de Charles Maccio, Bartoloméo Maccio maçon et Nicoletta Pastorino étaient originaires de Masone près de Gênes en Italie. Il perdit sa mère le 20 avril 1937, alors qu’il n’avait que dix ans, il fut alors placé dans un orphelinat avec son frère Eugène pendant deux ans. En juin 1939 il obtint son certificat d’études et en octobre 1941 il commença à travailler et entra aux aciéries de la marine, devenues par la suite Creusot-Loire, à Lorette (Loire). Il débuta comme garçon de course, puis devint apprenti maçon et enfin, après avoir réussi son CAP professionnel, maçon. Ce fut aussi le début de son engagement politique et social.
À la mort de son père en 1947, Charles Maccio qui avait 20 ans quitta le domicile familial et s’engagea dans le syndicalisme (CFTC) ainsi que dans la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). En 1950 il devint permanent de la JOC. Il travailla ensuite aux établissements Sauvagrain à Roanne (Loire) comme vérificateur de tissus. En 1956 il revint s’installer à Lyon (Rhône) où il travailla aux établissements Teste (devenus ensuite Tissemétal) comme ajusteur P2 dans l’atelier fabriquant des câbles pour téléphériques.
En 1961, il fut embauché comme permanent par l’Union départementale CFTC du Rhône. Il fut alors responsable de la formation syndicale pour la Région Rhône-Alpes. « Charles était très humain et patient » et fort apprécié par les autres permanents.
En 1965, après son passage à la CFDT il travailla à Croissance des Jeunes Nations pour participer à la formation des étudiants sur les problèmes du Tiers-Monde, avant de rejoindre en 1971 l’Institut de formation des cadres paysans (IFOCAP), organisme de formation du milieu agricole.
C’est en 1974 que Charles Maccio entra, comme responsable des secteurs formation et édition, à la Chronique Sociale fondée par Marius Gonin et Victor Berne en 1892 sous le nom de Chronique Sociale de France, et alors présidée par Maurice Sadoulet. Dans la continuité de sa responsabilité dans la formation syndicale, il développa et renforça les actions de formation, la loi de 1971 sur la formation professionnelle permettant d’amplifier ce travail. Il mena des actions innovantes de conseil et de formation sur le site grenoblois de Merlin-Gerin. Il souhaitait que le salarié soit reconnu autant dans sa capacité à faire qu’à penser. Il travailla inlassablement les questions relatives à l’exercice du pouvoir au sein des organisations, avec un souci de dé-hiérarchisation de la société. Il était habité par le souci de mettre à la portée de tous, toutes les connaissances disponibles, même les plus complexes en faisant l’effort pédagogique nécessaire. Dès son arrivée, il voulut davantage « ouvrir la Chronique à tous ceux que [ses] travaux intéressaient croyants ou non-croyants ». Dans un souci d’autonomie par rapport à toute institution, il préconisa l’abandon par la Chronique sociale de sa référence chrétienne. De difficiles débats s’en suivirent entre ceux qui souhaitaient conserver cette inspiration sociale chrétienne et ceux qui ne le voulaient pas. Le lien institutionnel avec l’Église fut rompu et il n’y eut plus d’aumônier au Conseil d’administration.
Prolongeant son engagement fort dans les actions de formation Charles Maccio fut l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages ou de brochures. Il vulgarisa notamment la psychologie avec Pour une éducation de la liberté, remis à jour plusieurs fois. Il initia à la vie de groupe avec Le guide de l’animateur de groupe, dix éditions et 55 000 exemplaires vendus, le best-seller de la Chronique sociale. Il décortiqua les relations de pouvoir avec Autorité, pouvoir, responsabilité, mais aussi les questions de mutations tant techniques qu’humaines. Pour lui, l’homme devait rester maître de son destin, avec sa dignité, sa capacité à créer collectivement une société plus juste et solidaire.
Il dirigea et développa le secteur Édition de la Chronique sociale. En 1987 il passa la main à André Soutrenon et tout en partant à la retraite il continua à apporter son aide bénévole en fonction des besoins.
Aimant toutes les formes d’art comme autant de manifestations du génie humain, Charles Maccio partagea sa curiosité avec ses nombreux amis et sa famille par des visites de musées et des ballades en France ou à l’étranger. Il encouragea ses enfants à donner libre cours à leur imagination, chacun d’eux exprimera par la suite sa créativité par la sculpture sur bois, la photo, le dessin, la peinture ou le modelage.
Charles Maccio s’était marié à Roanne (Loire) le 27 février 1953 avec Blanche Gouttebaron, rencontrée à la JOC. Ils eurent cinq enfants, treize petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants.
Ses obsèques furent célébrées au crématorium de Lyon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225557, notice MACCIO Charles, Henri par André Vessot, version mise en ligne le 7 avril 2020, dernière modification le 23 juillet 2022.

Par André Vessot

Charles Maccio
Charles Maccio

OEUVRE : Animation de groupes, Chronique sociale, 1966, 1972. — Les étapes du développement de la personnalité, Chronique sociale, 1969. — La culture, Chronique sociale, 1970. — Débattre, Chronique sociale, 1974. — Organisation et responsabilités, Chronique sociale, 1979. — Autorité, pouvoir, responsabilité, Chronique sociale, 1980. — Des réunions efficaces, Chronique sociale, 1986. — Pour une éducation de la liberté, Chronique sociale, 1975, 1978, 1989. — Maitriser les mutations techniques, Chronique sociale, 1990. — Valeurs pour notre temps : l’humanité face aux changements, Chronique sociale, 1991. — Les sciences humaines en mouvement, Chronique sociale, 1993. — Pratique de l’expression, Chronique sociale, 1994. — Solidarité par le partage du travail et des revenus, Chronique sociale, 1995. — Des réunions plus efficaces, savoir communiquer, Chronique sociale, 1999, 2002. — Exercer une responsabilité, Chronique sociale, 2001. — De l’individu à la personne, Chronique sociale, 2005. — Animer et participer à la vie de groupe, Chronique sociale, 2006. — Savoir écrire un livre, un rapport, un mémoire, Chronique sociale, 1999, 2003, 2007. — Carl Rogers et l’action éducative, Chronique sociale, 2008. — Chrétiens et justice sociale, Chronique sociale, 2009. — Guide de l’animateur de groupe, Chronique sociale, 2002, 2010. — Agir contre les injustices, s’engager au quotidien, Chronique sociale, 2011.

SOURCES : Arch. départementales de la Loire, état civil. — L’Echo de Rive-de-Gier, 18 juin 1939 (Retronews, BNF). — Attestation de travail du 23 juin 1986 — Charles Maccio, Histoire de la Chronique sociale depuis 1968, document du 9 décembre 1997 à la demande du Conseil d’administration — Jean Glorieux, La Chronique sociale de 1892 à nos jours, Chronique sociale, 2006. — Témoignages de ses filles (Claire, Monique, Geneviève et Hélène) lors des funérailles. — Témoignage d’André Soutrenon lors des funérailles. — Informations communiquées par Claire Maccio. — Témoignages de Marie-Thérèse Jacquin, et d’Albert Donval, 2020.

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