CHAUVIGNAT Édouard

Par Dominique Tantin

Né le 25 octobre 1922 à Saint-Émilion (Gironde), exécuté sommairement par pendaison le 9 juin 1944 à Uzerche (Corrèze) ; résistant FTPF.

Édouard Chauvignat était le fils de Jean, vigneron, né le 30 novembre 1884 à Malemort-sur-Corrèze (Corrèze) et de son épouse Françoise, née Allary en 1886 en Dordogne, lesquels s’étaient mariés le 22 août 1908 à Néac (Gironde). Il avait une sœur prénommée Germaine, née à Pomerol en 1911, un frère prénommé Marcel, né en 1912 à Pomerol également.
Jean Chauvignat, le père d’Édouard, fut un militant communiste actif du Libournais. Il combattit dans les Brigades internationales, fut blessé et rentra en 1939. Son exploitation ayant été vendue, il s’installa en Charente-Inférieure où il resta en contact avec les militants libournais. Militant clandestin, en liaison avec Charles Tillon, il s’engagea dans la lutte armée (OS-FTPF). Il fut arrêté le 1er août 1942 à Libourne, et fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde).
Marcel Chauvignat, le frère d’Édouard, qui avait été brigadiste avec son père, fut déporté NN, survécut aux camps et fut libéré le 27 mars 1945.
Édouard Chauvignat rejoignit les FTPF de Corrèze. Lieutenant Michel dans le groupe Jean Robert, il participa à l’attaque de Tulle des 7-8 juin 1944. L’arrivée de la 2e SS Panzerdivision Das Reich obligea les FTP à se replier. Dans une camionnette Citroën, avec deux camarades, Léon Gandreuil et Raymond Monteil, Édouard Chauvignat essaya de regagner son cantonnement situé dans les gorges de la Loyre, un affluent de la Vézère.
Les trois hommes furent capturés par un détachement de Waffen-SS. Ils furent conduits à Uzerche où ils se retrouvèrent, vers 13h30, en présence du commandant de la Das Reich, le général Lammerding, qui avait passé la nuit dans la cité corrézienne et s’apprêtait à partir pour Tulle où, le même jour, avaient lieu les pendaisons. Édouard Chauvignat avait été trouvé porteur de plaques de Feldgendarmes qu’il avait récupérées à la suite de l’attaque d’un train de requis au STO le 1er juin 1944 en gare d’Allassac. À 15h, sur ordre de Lammerding, Édouard Chauvignat fut pendu à un pylône électrique avenue de Paris. Ses deux camarades furent déportés sans retour à Dachau.
Son nom est inscrit sur une plaque commémorative apposée à Uzerche sur le lieu de son supplice. Il est très surprenant qu’il n’y ait pas de fiche au nom d’Édouard Chauvignat sur la base « résistants » de Mémoire des Hommes. Il s’agit probablement d’une anomalie. Une vérification s’impose au SHD (Caen et Vincennes).
À Uzerche, le même jour, Louis Gast et Eugène Mayer furent abattus à Uzerche par les SS.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225566, notice CHAUVIGNAT Édouard par Dominique Tantin, version mise en ligne le 7 avril 2020, dernière modification le 2 janvier 2021.

Par Dominique Tantin

SOURCES : Guy Penaud, La Das Reich, 2e SS Panzer Division, Périgueux, Éd. La Lauze, 2005, p. 210-211, 519. — MémorialGenWeb.

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