FIGUÈRES Léa-Andrée [née LAMOUREUX Léa]

Par Jacques Girault

Née le 10 décembre 1922 à Vallenay (Cher), morte le 6 avril 2020 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; résistante ; militante communiste à Malakoff (Hauts-de-Seine).

Andrée Figuères lors de l’arrestation de Léo en décembre 1956
Andrée Figuères lors de l’arrestation de Léo en décembre 1956

Sa famille appartenait au milieu républicain avancé. Son père, journalier agricole, devint vendeur dans un magasin d’outillage à Saint-Amand-Montrond (Cher). Libre penseur et pacifiste, il était syndiqué. Sa mère, Juliette Gautier, couturière à Saint-Amand-Montrond, syndiquée depuis 1934, adhéra au Parti communiste en 1940. Résistante dans la zone Sud, elle devint agent de liaison du colonel FTP Roger Roucaute et fut décorée de la Médaille de la Résistance. Après la Libération, elle devint libraire à la librairie Racine (5ème arrondissement de Paris) du Centre de diffusion du livre et de la presse (CDLP).

Léa Figuères, dans le Cher, adhéra à l’Union des jeunes filles de France à sa création en 1936. Responsable locale à Saint-Amand-Montrond, elle participa à l’organisation des collectes de soutien aux Républicains espagnols et à l’accueil d’enfants de réfugiés. À Saint-Amand-Montrond, elle travailla dans une usine de moteurs d’avion délocalisée de la région parisienne. Elle y participa au sabotage des moteurs avec le responsable local des jeunes communistes. Trésorière de l’UJFF jusqu’à son départ en novembre 1941 pour rejoindre la Résistance à Montluçon (Allier), puis à Lyon (Rhône), elle devint l’agent de liaison de Léo Figuères qui dirigeait l’organisation clandestine des Jeunesses communistes. Elle prit le pseudonyme "Andrée", prénom qu’elle associa par la suite à son prénom de naissance. Elle fut décorée de la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.

Elle épousa Léo Figuères le 6 mai 1945 à la mairie du Ve arrondissement de Paris. Ils eurent quatre enfants (deux garçons et deux filles). En 1952, la famille se réfugia à Bucarest (Roumanie) à la suite des poursuites contre Léo Figuères qui avait séjourné dans les maquis du Vietnam pendant la guerre coloniale d’Indochine. Ce dernier représentait le PCF au sein du Comité d’information des partis communistes. Après leur retour de Roumanie, Léo, Léa-Andrée Figuères et leurs enfants s’installèrent en avril 1955 dans un HLM du 50 rue Guy Moquet à Malakoff, commune dirigée par le PCF. Léo Figuères était toujours clandestin sous le coup d’une condamnation.

Léa-Andrée Figuères, secrétaire d’une cellule du PCF à Malakoff, fut responsable départementale de l’association des parents d’élèves de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) des Hauts-de-Seine. Elle fut nommée Déléguée départementale de l’Éducation Nationale (DDEN) sur proposition de l’Inspecteur d’académie de la circonscription.

Active dans l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR) dont elle devint la présidente à Malakoff, elle participa à l’organisation du concours de la Résistance dans les collèges et lycées de la région parisienne et intervint dans le milieu scolaire pour apporter son témoignage sur les actions de la Résistance.

Après le décès de son mari, elle encouragea la naissance, en septembre 2012, de l’Association des Amis de Léo Figuères (ALF) à Malakoff, qui, outre l’organisation de conférences et d’actions sur des questions d’actualité, patronna la réédition d’ouvrages de son mari, ancien maire de Malakoff. Elle devint sa co-présidente d’honneur avec Catherine Margaté, alors maire de Malakoff.

Elle décéda, victime du Covid 19, à l’hôpital Béclère et fut enterrée au cimetière de Los Masos (Pyrénées Orientales) aux côtés de son mari.

Le 8 avril 2020, l’Humanité, dans son carnet, annonça sa disparition.

 

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225732, notice FIGUÈRES Léa-Andrée [née LAMOUREUX Léa] par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 avril 2020, dernière modification le 9 septembre 2020.

Par Jacques Girault

Andrée Figuères lors de l'arrestation de Léo en décembre 1956
Andrée Figuères lors de l’arrestation de Léo en décembre 1956
Andrée Figuères pendant la Résistance
Andrée Figuères pendant la Résistance

SOURCES : Renseignements fournis par la famille. — Presse

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