DOCKERS Jean-Baptiste.

Domicilié à Damprémy (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), Jean-Baptiste Dockers est ouvrier à veine au siège « Providence » du Charbonnage de Marchienne (aujourd’hui commune de Charleroi) lorsqu’il dépose le 24 juillet 1907, au nom des ouvriers du charbonnage susdit et plus particulièrement au nom des « ouvriers occupés à l’envoyage de 870 mètres et dans les chantiers de la couche dite de 0 m 66 », devant la Commission d’enquête sur la durée du travail lors de la séance du groupe de Charleroi, section de Charleroi. Il demande la réduction de la journée de travail à huit heures, descente et remontée comprises, et une loi pour l’appliquer car cela évitera les conflits.

Jean-Baptiste Dockers témoigne ensuite de l’organisation de la journée de travail dans son entreprise, notamment la longueur du trajet vers le chantier due au mauvais état du puits ou encore les retards occasionnés par le manque de matériel. Il déclare ne pas chômer le lundi à l’inverse de la majorité des ouvriers : « Il y a même des ouvriers qui commencent à chômer le samedi. Le dimanche, on ne se repose pas car on est trop fatigué, trop cassé ». Selon lui, diminuer le temps de travail n’entrainera pas une diminution de la production et, par conséquent, pas de baisse de salaire. Il déplore les conditions de travail dans le puits n° 7 des Charbonnages Réunis : il y a énormément d’eau dans les galeries. « … il n’y a pas de trait organisé et pas de boisage dans les voies. Pendant un mois et demi, je n’ai fait que raccommoder à l’endroit des éboulements. Le rétablissement de la voie avait produit une fosse remplie d’eau. Je n’ai plus voulu travailler en cet endroit et on m’a alors mis à l’amende ».